vendredi 19 novembre 2010

27ème dimanche du temps ordinaire

27eme dimanche du TO/C
3/10/2010
Luc 17, 5-10 (p. 707)

L’Evangile de ce dimanche aborde deux realites essentielles de notre vie chretienne : la foi et les oeuvres, deux realites qui vont de pair et sont donc inseparables.
La demande des apotres au Seigneur, « Augmente en nous la foi », est riche d’enseignements sur cette realite. Tout d’abord remarquons cette vive conscience qu’ont les apotres de leur manque de foi. Oui, leur foi est faible et ils le reconnaissent avec humilite. Ils se tournent vers Celui qui est a l’origine de la foi : Jesus en tant que Fils de Dieu. Car la foi est d’abord un don de Dieu. Elle ne resulte pas seulement de notre desir de croire en Lui. Le plus important dans la demande des apotres se trouve precisement dans le verbe « augmenter ». Cela nous rappelle que notre foi n’est pas une realite figee mais au contraire une realite dynamique. En effet du jour de notre bapteme a celui de notre mort la foi vit en nous, elle nous fait vivre dans l’union avec Dieu. Si la foi est vivante, alors comment s’etonner qu’elle connaisse des hauts et des bas, des moments d’obscurite et de lumieres ? Nous devons tout faire pour accueillir en nous une foi toujours plus grande et intense, mais souvenons-nous que Dieu peut permettre pour notre progres spirituel des nuits de la foi, des moments ou croire en Dieu n’est plus evident ni aise. Le doute dans ce sens n’est pas le contraire de la foi, il ne la supprime pas. Il la met a l’epreuve et nous pouvons ressortir de cette epreuve avec une foi plus adulte et plus mature. La reponse du Seigneur aux apotres nous donne une autre caracteristique de la foi chretienne : sa puissance. Nous sommes habitues a l’image de la foi qui deplace les montagnes, dans cet Evangile elle deplace les arbres ! Qu’est-que cela peut bien signifier ? La foi en nous unissant a Dieu nous fait participer a sa puissance. Dans la Genese lorsque Dieu cree il lui suffit d’une parole pour que la vie surgisse. Par la foi nous participons a la puissance meme de la Parole de Dieu capable de creer. Mettre notre foi en Dieu ne fait pas de nous des personnes amoindries, faibles et passives. Le dynamisme de la foi est au contraire cette force que Dieu nous donne pour etre vainqueurs de toutes les forces de mort presentes en nous-memes et dans notre monde. Et comment parler de la puissance de la foi sans evoquer au passage la puissance de la priere ? Puissance qui dans les deux cas ne signifie pas efficacite dans le sens commun du terme. L’efficacite exige un resultat ou un rendement immediat et visible. La puissance de la foi est reelle. Pour la percevoir nous devons etre capable de lire les signes de Dieu dans notre vie et dans le monde. Et lorsque nous avons une vue d’ensemble nous pouvons dire : oui, ma foi en Dieu a ete puissante, oui, ma priere a porte son fruit.
Si notre foi est vivante elle porte forcement des fruits, elle se manifeste dans notre agir, dans nos oeuvres. Et c’est l’objet de la deuxieme partie de notre Evangile avec la parabole du serviteur et du maitre. Comme toujours lisons cette parabole en lien avec les Evangiles dans leur ensemble. La fine pointe de cet enseignement n’est pas dans une description du type de rapport que nous devons avoir avec Dieu (le maitre de la parabole). Car si le chretien est serviteur de son Dieu c’est dans un sens totalement nouveau. L’esprit que nous avons recu n’est pas un esprit de peur mais bien un esprit de force, d’amour et de raison. Jesus nous l’a dit : nous ne sommes plus pour lui des serviteurs mais des amis. Notre relation chretienne avec Dieu n’est pas celle de l’esclave avec son maitre. Et dans la revelation du Nouveau testament c’est Dieu lui-meme qui se fait le serviteur de ses creatures comme le montre entre autre la scene du lavement des pieds. L’enseignement de cette parabole concerne donc le rapport que nous avons non pas avec Dieu mais avec nos oeuvres et nos actions. En nous demandant de nous considerer comme des serviteurs quelconques lorsque nous avons accompli notre devoir d’etat et notre devoir de chretiens, Jesus nous invite a l’humilite c’est-a-dire a la verite. Le danger pour nous serait de tirer orgueil de nos bonnes actions, de nous glorifier de notre fidelite aux commandements du Seigneur en oubliant que tout est grace et que notre puissance vient precisement de notre foi en lui.
Alors en ce dimanche qui est un peu l’equivalent d’une rentree tardive pour notre communaute francophone de Copenhague soyons heureux d’etre des hommes et des femmes de foi. Soyons dans la reconnaissance pour la puissance de notre foi manifestee a travers toute notre vie et toutes nos actions. Soyons certains que si nous sommes dociles au souffle de l’Esprit tout au long de cette annee scolaire, Dieu fera par nous des merveilles d’amour dans notre coeur, dans nos familles, nos lieux de vie et notre communaute de Sakramentskirke.

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