samedi 2 juillet 2011

14ème dimanche du temps ordinaire

14ème dimanche du TO/A
3/07/2011
Matthieu 11, 25-30 (p. 56)

Deux jours après la fête du Sacré-Cœur et au commencement de la période estivale nous accueillons ce très beau passage de l’Evangile selon saint Matthieu, passage dans lequel Jésus nous invite à entrer dans son repos.
Notre Evangile commence par une prière de louange et d’action de grâces que Jésus a peut-être prononcée à haute voix en présence de ses disciples. Dans cette prière le Seigneur témoigne de la relation unique qui l’unit à Dieu son Père, relation de connaissance amoureuse au sein de la Trinité. Par la révélation de l’Evangile, Jésus nous fait participer, à notre niveau humain, à cette connaissance qui est celle de la Sainte Trinité. Jésus est l’unique Chemin qui nous conduit à la connaissance du Dieu vivant et vrai. Le Fils remercie son Père de ce que cette révélation a été cachée aux sages et aux savants et donnée aux tout petits. Cette manière de faire de Dieu notre Père est une manifestation de sa bonté. Mais comment comprendre le fait que les sages et les savants soient comme écartés de la connaissance de Dieu ? Il semblerait au contraire que cette catégorie de personnes soit la mieux placée pour connaître le mystère de Dieu. Ce que le Père réprouve ce n’est pas l’intelligence humaine ni la raison. C’est lui qui nous les a donnés. Dieu nous met simplement en garde contre le danger qui guette tous les intellectuels. Et ce danger est double. Tout d’abord l’orgueil, se croire supérieur parce que l’on sait. De cet orgueil découle immanquablement un sentiment d’autosuffisance et d’autonomie absolue. Ainsi le savant orgueilleux dans le moment même où il reconnaît Dieu le nie. Parce qu’il pense que sa connaissance vient uniquement de son intelligence. Parce qu’il oublie que la vraie connaissance de Dieu se reçoit comme une révélation : elle est un don du Christ. Le deuxième danger qui guette le savant c’est celui d’une connaissance sans charité. A quoi bon connaître toute la sagesse des philosophes et celle de la Bible si je ne la mets pas en pratique, si je suis incapable d’aimer en vérité ? Lorsque Dieu se fait connaître à nous par Jésus, ce n’est pas d’abord pour remplir notre tête de connaissances théologiques, c’est surtout pour changer notre cœur de pierre en un cœur de chair, capable d’aimer et de s’ouvrir aux besoins des autres.
Après avoir prié, Jésus nous lance un appel. Un appel à entrer dans son repos alors que nous sommes fatigués et abattus par une vie parfois bien difficile et souvent monotone. Même si nous avons la chance d’avoir tout le nécessaire pour bien vivre en ce monde, l’horizon nous semble à certains moments bouché. Nous aspirons à autre chose, à Dieu lui-même. L’actualité de notre monde peut aussi nous conduire au désespoir et au découragement. Le repos donné par le Christ, maître au cœur doux et humble, n’est pas un repos d’hôtel cinq étoiles ou de millionnaire. Jésus ne nous promet pas le bonheur parfait en ce monde. Il ne nous dit pas que si nous le suivons tout ira bien et nous n’aurons plus aucun problème ! Nous devons en tant que chrétiens prendre son joug, porter son fardeau. Ce qui pèse le plus lourd sur nos épaules c’est bien la puissance du mal et de l’injustice à l’œuvre sur notre terre, c’est bien le péché que nous commettons. Connaître Jésus et l’aimer n’enlève ni le joug ni le fardeau. Alors où est la différence entre un chrétien et un athée ? Eh bien nous, disciples du Seigneur, nous ne sommes jamais seuls à porter le fardeau. Jésus lui-même vient le porter avec nous. Son joug est ainsi facile à porter, et son fardeau léger. Jésus se différencie des chefs religieux du peuple. Il les interpelle vivement et leur fait des reproches : Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Quand nous contemplons Jésus sur la croix, nous savons qu’il ne s’est pas contenté de paroles mais qu’il a vraiment porté pour nous tout le fardeau du péché et du mal afin de nous en libérer. Alors cet Evangile nous demande de lui faire une confiance absolue et de vivre sous l’emprise de l’Esprit Saint qui habite nos cœurs. De cette manière nous verrons toutes choses avec le regard de Dieu. Et la pesanteur de ce monde ne nous enlèvera ni notre joie ni notre espérance.