dimanche 1 juillet 2012

13ème dimanche du temps ordinaire


L’Evangile de ce dimanche nous rapporte deux miracles de Jésus. Comme souvent dans ce genre de situation le Seigneur fait un lien entre son action et la foi de ceux qui en bénéficient. Le cas de la femme malade est particulièrement éloquent : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serais sauvée ». Et Jésus qui a guéri cette femme à son insu reconnaît sa foi : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal ». Cette femme malade depuis longtemps nous fait aussi penser à la foi du centurion romain : « Dis un mot seulement et mon serviteur sera guéri ». C’est ce magnifique acte de foi que nous reprenons dans la liturgie de la messe juste avant de communier. Et Jésus ne cache pas son admiration face à tant de foi : « En vérité, je vous le dis, je n’ai rencontré une telle foi chez personne en Israël ». Dans le cas de la fille de Jaïre la situation empire alors que le Seigneur se dirige vers la maison où elle se trouve. On lui fait savoir qu’elle vient de mourir. C’est alors une invitation à la foi que Jésus fait à Jaïre : « Ne crains pas, crois seulement ». Tous ces récits de miracle sont pour nous l’occasion de réfléchir au sens de notre prière de demande. Il est fréquent que nous demandions au Seigneur la guérison pour telle ou telle personne. Dans quel esprit devons-nous prier ? D’un côté Jésus nous recommande la prière de demande : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre. Et il n’hésite pas à nous inviter à une prière persévérante, une prière qui ne se décourage pas. Deux petites paraboles illustrent cet enseignement dans les Evangiles : celle de l’ami importun et celle de la veuve et du juge. C’est la foi et la confiance en la puissance bienfaisante de Dieu qui nous permettent de prier ainsi. En même temps Jésus nous demande de nous en remettre à la volonté divine : Que ta volonté soit faite ! Et l’introduction au « Notre Père » en saint Matthieu est on ne peut plus claire : Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé. Ces enseignements pourraient nous paraître contradictoires. En fait c’est une même attitude de foi qui motive les deux manières de prier. C’est bien parce que je crois que Dieu est un Père plein de bonté que je me permets de lui demander dans ma prière des grâces précises pour moi ou pour les autres. Et c’est aussi parce que je crois que la providence divine veille sur moi et sur les autres que je m’en remets à elle. Dieu sait mieux que moi-même ce qui est le meilleur. En fait il n’y a qu’une attitude dans la prière de demande. Je peux demander une guérison par exemple mais toujours en ajoutant : « Que ta volonté soit faite ! » Le fait de demander va de pair avec l’abandon confiant en la providence divine. Le fait que je ne sois pas exaucé ne signifie pas forcément que je manque de foi. Souvenons-nous que Jésus n’a pas guéri tous les malades ni ressuscité tous les morts. Or il aurait pu le faire par une seule pensée ou une seule parole. Les miracles renvoient à autre chose qu’à eux-mêmes. Ils nous parlent du mystère de la vie et de la mort. Ils ne sont pas pour Jésus le moyen de se faire de la publicité facile et d’obtenir le succès qui serait celui d’un gourou : « Jésus leur recommanda avec insistance que personne ne le sache ». Le Seigneur demande toujours la discrétion quand il opère une guérison, même s’il y a des témoins. La manière dont est décrite le retour à la vie de la fille de Jaïre nous montre le sens du miracle : « L’enfant n’est pas morte : elle dort… ». Saint Paul reprendra ce verbe pour parler des chrétiens qui sont morts : ils dorment. Non pas pour nier la dure réalité de la mort mais pour signifier l’espérance de la résurrection. « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ». Ce signe éclatant de la puissance de Jésus sur les forces de la mort annonce le grand signe de sa propre résurrection. Résurrection qui n’est pas seulement un retour à la vie, mais une entrée dans la gloire et une victoire définitive sur la mort. Par notre foi et notre baptême nous sommes déjà ressuscités. Nous sommes les temples de l’Esprit Saint :
Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d'un enfantement qui dure encore. Et elle n'est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c'est en espérance ; voir ce qu'on espère, ce n'est plus espérer : ce que l'on voit, comment peut-on l'espérer encore ? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.