mardi 3 août 2021

18ème dimanche du temps ordinaire / année B

1er/08/2021

Jean 6, 24-35

Dans l’Evangile de ce dimanche nous venons d’entendre cet appel de Jésus adressé à la foule :

Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau.

Cet appel du Christ peut sembler contradictoire avec le commandement de Dieu qui nous demande de travailler pour gagner notre pain quotidien : C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain. Et saint Paul reprend ce verset de la Genèse dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens : Nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné.

En fait Jésus utilise le verbe « travailler » dans le contexte spirituel. Il oppose la nourriture qui se perd à celle qui se garde jusque dans la vie éternelle. Cette nourriture est un don qu’il veut nous faire. Il s’agit donc de travailler pour obtenir et recevoir cette nourriture venue du Ciel. Dans la mentalité juive Dieu lui-même en tant que créateur « travaille », ce qui ne correspond pas à notre conception de Dieu. Au terme du premier récit de la création dans la Genèse, l’auteur écrit : Dieu se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Le Fils lui aussi « travaille » : Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour.

La question des auditeurs va permettre à Jésus de préciser ce que signifie pour lui « travailler » au niveau spirituel : Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

La foule a transformé dans sa question le travail pour la nourriture qui ne se perd pas en travail pour les œuvres de Dieu. Dans sa traduction, Chouraqui rend ainsi la réponse de Jésus : Voici le travail d’Elohim : adhérez à celui qu’il a envoyé. Cela nous aide à comprendre que par notre foi en Jésus, envoyé de Dieu, nous collaborons au travail même du Père Créateur et Sauveur, à son œuvre de salut pour sa création. Le travail spirituel qui nous est donc demandé est celui de la confiance donnée au Christ, celui de l’abandon de nos vies et de nos personnes entre ses mains dans l’acceptation de la volonté de Dieu.

Dans la conclusion de notre page évangélique le Seigneur s’identifie au pain de vie. Croire en lui, c’est donc aussi croire au don qu’il veut nous faire dans l’eucharistie. Jésus est bien ce pain de Dieu, descendu du Ciel et qui donne la vie au monde. Ici encore le mot vie est à prendre au sens spirituel comme celui de travail : il s’agit bien d’une autre vie que la vie simplement biologique. La vie spirituelle qui est vie éternelle. Et cette vie éternelle commence déjà par le baptême et l’eucharistie chaque fois que nous croyons, que nous espérons et que nous aimons comme le Christ nous a aimés.


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