dimanche 22 août 2021

21ème dimanche du temps ordinaire / année B

 

22/08/2021

Jean 6, 60-69

Nous terminons en ce dimanche notre lecture du chapitre 6 de l’Evangile selon saint Jean consacré à l’eucharistie. Le discours de Jésus scandalise les disciples ce qui provoque le départ de certains tandis que d’autres, comme Pierre, demeurent fidèles au Christ. Au cœur de l’enseignement de Jésus nous trouvons l’affirmation suivante :

C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas.

Comment comprendre ces paroles dans la bouche de celui qui vient de déclarer à ses disciples :

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ?

D’un côté nous sommes invités à manger la chair de Jésus, et de l’autre celui-ci nous avertit de ce que la chair n’est capable de rien… La chair ne sert à rien, selon une autre traduction. La difficulté semble grande face à ce contraste. Peut-être Jésus vise-t-il ici une compréhension charnelle, c’est-à-dire trop humaine, de ses paroles concernant la communion avec sa personne (chair et sang) dans le mystère de l’eucharistie… C’est spirituellement qu’il nous faut recevoir ses paroles concernant sa chair offerte en sacrifice et en communion. Saint Paul peut nous aider à y voir plus clair. Dans la deuxième lettre aux Corinthiens il écrit que la lettre tue, mais que l’Esprit donne la vie. Nous sommes invités à recevoir les paroles spirituelles de Jésus non pas selon la lettre ou la chair mais selon l’esprit, dans l’Esprit Saint. Dans le sacrement de l’eucharistie, c’est en effet par un appel à l’Esprit Saint, une épiclèse, que le célébrant demande à Dieu de consacrer le pain et le vin afin qu’ils deviennent la chair et le sang du Christ. Immédiatement après la consécration nous proclamons notre foi dans l’eucharistie, mémorial de la Passion, de la mort et de la résurrection du Christ. Lorsque nous communions au corps et au sang du Christ, nous communions à celui qui est le Vivant, ressuscité d’entre les morts et vainqueur à jamais de la mort. Les paroles de Jésus sur l’esprit qui fait vivre et la chair capable de rien nous renvoient à la manière dont saint Paul aborde dans sa première lettre aux Corinthiens le mystère central de notre foi, celui de la résurrection. Il est important de le citer longuement car sa manière d’aborder la résurrection nous aide à mieux comprendre la relation entre la chair et l’esprit dans l’eucharistie :

Ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps spirituel. L’Écriture dit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant ; le dernier Adam – le Christ – est devenu l’être spirituel qui donne la vie. Ce qui vient d’abord, ce n’est pas le spirituel, mais le physique ; ensuite seulement vient le spirituel. Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel. Et de même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel. Je le déclare, frères : la chair et le sang sont incapables de recevoir en héritage le royaume de Dieu, et ce qui est périssable ne reçoit pas en héritage ce qui est impérissable.

Si les paroles de Jésus ont scandalisé les disciples, ce n’est pas seulement en raison de leur réalisme (ma chair, mon sang), mais aussi parce qu’ils n’étaient pas prêts spirituellement à les recevoir. Sans l’action de l’Esprit Saint il n’y a pas d’eucharistie et de foi en la résurrection. Il en va de même pour notre compréhension de l’Evangile : sans la lumière de l’Esprit de Dieu les paroles de Jésus peuvent devenir la lettre qui tue alors qu’elles sont pour nous esprit et vie. Seul le Seigneur Jésus a les paroles de la vie éternelle. A la suite de Pierre, nous sommes invités à lui faire confiance et à nous laisser envahir par son amour chaque fois que nous le recevons avec foi dans l’eucharistie.

 

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