lundi 26 janvier 2009

Troisième dimanche du temps ordinaire

3ème dimanche du TO/B
25/01/09
Marc 1,14-20 (p.454)
Dimanche dernier c’est avec saint Jean que nous avons médité les commencements du ministère public de Jésus. En ce dimanche nous retrouvons l’évangéliste de notre année liturgique (B) : saint Marc. Pour le deuxième évangéliste l’arrestation de Jean Baptiste a joué un rôle dans le début de la prédication du Seigneur. Jean le précurseur n’étant plus là, Jésus part pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu. En choisissant cette région du nord d’Israël, carrefour des Nations, le Seigneur indique déjà l’universalité de l’appel qu’il va lancer au peuple. Bref une page vient de se tourner, et la transition entre la première et la nouvelle Alliance s’effectue avec cette prédication inaugurale du Seigneur.
La première partie de l’appel du Christ marque bien cette entrée dans une ère nouvelle, l’ère chrétienne : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. » Nous retrouvons dans les autres lectures cette importance du temps : « Encore quarante jours… », dit Jonas, tandis que Paul affirme que « le temps est limité » ou encore selon une autre traduction que « le temps se fait court ». L’annonce de la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu se fait donc dans notre temps, dans un moment bien déterminé de notre histoire. Avec Jésus c’est l’éternité de Dieu qui s’insère dans notre temps pour lui donner une nouvelle valeur. Et c’est bien dans ce cadre temporel que retentit dans nos trois lectures l’appel à la conversion, au changement de cœur et de vie : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Notons bien la différence entre la prédication de Jonas et celle de Jésus. Jonas utilise la menace : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Jésus, lui, appelle à la foi. Et cela à cause non pas d’une mauvaise nouvelle qui provoque la peur, mais d’une Bonne Nouvelle qui devrait provoquer la joie !
C’est immédiatement après cette première prédication que le Seigneur appelle à lui quatre hommes pour qu’ils soient ses apôtres : quatre pêcheurs… Simon, André, Jacques et Jean. Leur mission est claire : ils seront désormais pêcheurs d’hommes. Ils devront se faire les portes parole de cet appel du Seigneur à la conversion. Dieu seul, par sa grâce, a le pouvoir de changer le cœur d’un homme. L’apôtre est envoyé pour favoriser en tout homme cet accueil de la grâce de Dieu. L’apôtre est un peu comme un « Jean Baptiste », il est là pour préparer les chemins du Seigneur. Et bien souvent le Seigneur a déjà travaillé par le don de son Esprit cet homme ou cette femme que l’apôtre évangélise. C’est dire que si l’apôtre doit appeler à la foi en Jésus Sauveur, il ne peut le faire sans, en même temps, faire un acte de foi en la présence de l’Esprit Saint au cœur de cette humanité vers laquelle il est envoyé.
Pour répondre à l’appel de Jésus, ces quatre hommes doivent laisser derrière eux bien des choses… Leurs filets, c’est-à-dire leur métier et leur gagne pain. Leur père avec ses ouvriers, c’est-à-dire leur famille et leur entourage. Et c’est à la lumière de cette exigence que nous pouvons mieux comprendre ce que saint Paul nous demande dans la deuxième lecture : « Dès lors, que ceux qui tirent profit de ce monde, soient comme s’ils n’en profitaient pas. Car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. » Ce que l’apôtre nous demande à la suite de Jésus, c’est de ne pas être dupes, de ne pas nous faire d’illusions. Car non seulement nous sommes dans les derniers temps, mais nous savons aussi que nous ne sommes ici-bas que de passage. Et que notre mort viendra mettre un point final à notre existence dans le temps et dans l’histoire de ce monde. Saint Paul nous demande donc de vivre notre vie terrestre et temporelle à la lumière de l’éternité de Dieu. Donc à la lumière de notre vocation à la vie éternelle, à la vie de communion et de bonheur avec la Sainte Trinité. Vie commencée dès ici-bas dans la mesure où nous vivons de la grâce de notre baptême. Dans cette lumière, toutes les idoles que nous sommes tentés de nous faire s’évanouissent alors, que ce soit l’argent, le pouvoir, la domination, la célébrité, la jouissance etc. Dans cette lumière toutes les réalités de notre vie terrestre prennent leur juste place et leur juste valeur. C’est au détachement chrétien que saint Paul nous appelle, non pas au mépris des réalités humaines. Au plus nous sommes détachés vis-à-vis de ce qui est transitoire, au plus nous grandissons en liberté. Toute la liturgie de la Parole de cette messe pourrait se résumer en un seul verset du psaume 94 : « Aujourd’hui écouterez-vous sa Parole ? Ne fermez pas votre cœur ! » Le commentaire qu’en fait la lettre aux Hébreux est éclairant : « Prenez garde, frères, qu’il n’y ait peut-être en quelqu’un d’entre vous un cœur mauvais, assez incrédule pour se détacher du Dieu vivant. Mais encouragez-vous mutuellement chaque jour, tant que vaut cet aujourd’hui, afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » Amen.

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