mardi 6 janvier 2009

EPIPHANIE DU SEIGNEUR

Epiphanie du Seigneur 2009
Matthieu 2, 1-12 (p. 312)
Dans ce temps de Noël la fête de l’Epiphanie du Seigneur nous donne des enseignements précieux pour notre vie chrétienne, et cela à travers le récit que saint Matthieu nous fait de la visite des mages auprès de l’enfant Jésus.
Le premier de ces enseignements nous redit que Dieu notre Père veut le salut de tous ses enfants. Dieu notre Père n’a qu’un désir pour nous : que notre vie soit pleinement réussie, non pas selon les critères de ce monde encore soumis à la loi du péché, mais bien selon les critères évangéliques. Le salut chrétien c’est cela : que par la grâce de Dieu notre vie soit réussie, que par la grâce de Dieu nous soyons en ce monde les hommes et les femmes des Béatitudes… « Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, le Royaume des Cieux est à eux ! » La Bonne Nouvelle de l’Epiphanie c’est que ce salut chrétien est offert à tous les hommes. Les mages représentent au début de l’Evangile tous les peuples païens dans l’attente du salut. Et il est intéressant d’aller à la fin de l’Evangile selon saint Matthieu pour retrouver cet aspect universel du salut dans le Christ. C’est Jésus Ressuscité qui envoie ses apôtres en mission et leur parle ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint, et vous leur enseignerez, pour qu’ils l’observent, tout ce que je vous ai ordonné. Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du temps. » L’Epiphanie nous rappelle que l’Eglise du Christ ne peut être que catholique, c’est-à-dire ouverte à l’universel : à tous les peuples et à toutes les nations. Et celui qui garantit cette ouverture et cette mission universelle de l’Eglise, c’est bien le pape, le chef du collège apostolique.
Un autre enseignement pourrait se résumer de la manière suivante : ce salut universel nous est donné dans et par le Christ. Nous n’avons pas d’autre Sauveur que Jésus, il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. La venue des mages auprès de l’enfant de la crèche inaugure le grand projet d’amour du Père pour tous ses enfants. Dans sa lettre aux Colossiens, l’apôtre Paul nous donne les dimensions véritables de ce projet : « Il a plu à Dieu que le « tout » se retrouve dans le Christ et que tout soit réconcilié avec Dieu grâce à lui, après que le sang de sa croix ait rétabli la paix, ce qui est sur la terre, et ce qui est dans les cieux. » L’enfant Jésus vient tout récapituler en Lui pour tout sauver.
Une autre leçon de cette page évangélique, c’est que Dieu notre Père donne à chaque homme le moyen de recevoir ce salut. Et cela par des signes adaptés. Les Juifs ont le signe des prophéties, de la Parole de Dieu. Les mages païens venus d’Orient ont un signe qui leur parle : une étoile dans les cieux, car ils sont astronomes, peut-être même astrologues… C’est pour cela qu’au cours de l’histoire, l’Eglise, dans sa mission, a toujours pratiqué l’inculturation. C’est-à-dire l’annonce du Christ Sauveur dans des cultures particulières. Les vrais missionnaires ont toujours cherché quelle était l’étoile qui pouvait parler le mieux au peuple vers lequel ils étaient envoyés… L’aventure des Jésuites en Asie et en Amérique du sud est de ce point de vue un remarquable exemple d’évangélisation. Nous ne pouvons pas évangéliser notre monde athée et sécularisé en nous contentant de lui réciter des formules catéchétiques. Nous devons trouver avec l’aide de l’Esprit Saint l’étoile par laquelle nous pourrons toucher le cœur de nos contemporains et les attirer vers le Christ… en partant bien sûr de leur culture, de leurs intérêts, de leurs passions… Car la foi ne supprime pas la nature, elle la transfigure par la grâce. La foi ne fait pas de nous des moutons sans caractère ni personnalité, mais dans le Christ elle vient au contraire enrichir notre personnalité, nous permettant ainsi de développer tous nos talents. « Le Christ n’enlève rien, il donne tout », disait Benoît XVI aux jeunes des JMJ.
Je conclurai en contemplant l’attitude opposée d’Hérode et des Mages, des Juifs et des païens face à la manifestation (épiphanie) du Sauveur dans l’enfant Jésus. D’un côté nous avons l’inquiétude d’Hérode, de l’autre la très grande joie des mages. Hérode aurait dû être le mieux préparé à accueillir l’enfant Roi. Il est sur place. Il est Juif. Mais voilà qu’il ferme son cœur à la nouveauté de la grâce. Il ne va pas à Bethléem alors qu’il connaît la vérité. Et son cœur est tourmenté par l’inquiétude. Il voit dans cet enfant une menace pour son pouvoir et ses ambitions… Oui, les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers ! Les mages, eux, viennent de loin, dans tous les sens du terme. Mais ils vont être tout proches de l’enfant Dieu. Ils l’adorent et lui offrent tout ce qu’ils ont de plus beau, de plus précieux. Et les voilà dans la joie qui vient de l’Esprit Saint ! Si nous voulons vivre de cette joie, nous savons ce qu’il nous reste à faire. Notre joie vient toujours de notre communion avec Jésus Sauveur. Notre joie vient de l’humilité par laquelle nous adorons. Reconnaissant que nous ne sommes que des créatures et que tout ce que nous avons vient de Dieu. Enfin notre joie sera parfaite si nous nous offrons nous-mêmes au Sauveur. Cette offrande à Dieu par le Christ chaque eucharistie nous invite à la vivre quotidiennement.

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