vendredi 17 novembre 2006

33ème dimanche du temps ordinaire

33ème dimanche du temps ordinaire / B
19 novembre 2006
Page 984, Marc 13, 24-32

Dimanche prochain, notre année chrétienne s’achèvera avec la solennité du Christ Roi. C’est dans cette perspective que la liturgie de la Parole nous propose aujourd’hui un passage du discours eschatologique de Jésus en saint Marc. A la fin de notre année liturgique correspond ainsi un enseignement sur la fin des temps, sur le retour du Christ dans la gloire. Il nous est toujours difficile de bien comprendre ces textes eschatologiques. Ils nous renvoient du point de vue du vocabulaire et du contenu au dernier livre de la Bible, l’Apocalypse. Le sens véritable du mot « apocalypse » nous est donné par le premier et le dernier verset de ce livre biblique. Le livre de l’Apocalypse s’ouvre avec les mots suivants :
« Voici la révélation de Jésus-Christ. Dieu lui a donné de montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. »
Et le dernier livre de la Bible s’achève ainsi :
« Oui, viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous tous. »
Ce qui est donc au centre de ces révélations bibliques, ce ne sont pas d’abord des catastrophes, mais bien la personne de Jésus : Jésus ressuscité, Jésus qui revient dans sa gloire. L’Apôtre Paul parle lui aussi de cette parousie du Christ :
« Alors viendra la fin. Le Christ aura dominé toutes les lois, les forces et les souverains de l’univers, et il remettra le Royaume à Dieu le Père. […] Quand tout lui sera soumis, le Fils se soumettra à celui qui lui a soumis toutes choses, et Dieu sera désormais tout en tous.[1] »
Dieu sera tout en tous : c’est une très belle manière de parler du salut de l’humanité et de la création dans le Royaume du Christ. Ce salut est en germe dans l’Eglise et par l’action de l’Esprit tant que dure notre histoire humaine. Mais lorsque notre histoire et avec elle, la création tout entière, atteindra son terme, c’est alors que le salut du Christ sera pleinement accompli et manifesté :
« Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel. »
Pour comprendre l’ébranlement cosmique dont il est question dans cet Evangile, reportons-nous à la parole centrale de Jésus, celle qui donne sens à tout ce passage :
« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »
A l’ébranlement du ciel et de la terre, il faut donc opposer la stabilité et la permanence de la parole du Christ. Les chartreux ont choisi comme devise : « Stat Crux dum volvitur orbis. » La croix demeure tandis que le monde tourne et passe… Nous préparer à la venue du Christ, c’est donc vivre notre aujourd’hui non pas dans la peur ou dans la recherche de nouvelles révélations, mais dans la foi, l’espérance et la charité. Car c’est bien par ces vertus théologales que nous pouvons nous accrocher à ce qui demeure, et mettre à leur juste place les réalités transitoires de notre monde et de notre histoire.
Je conclurai en faisant allusion au thème de la collecte nationale du Secours Catholique en ce dimanche :
« Rompre la solitude. »
Une enquête du Secours Catholique montre qu’en France et dans notre département la solitude ne cesse de progresser depuis les années 60. Le psaume 101 décrit d’une manière dramatique l’isolement d’un croyant qui s’en remet à Dieu dans la prière :
« Mes jours s’en vont en fumée, mes os comme un brasier sont en feu ; mon cœur se dessèche comme l’herbe fauchée. […] Je ressemble au corbeau du désert, je suis pareil à la hulotte des ruines : je veille la nuit, comme un oiseau solitaire sur un toit. »
Toute la Bible nous rappelle que la vocation de l’homme c’est la communion et l’amour, car « il n’est pas bon que l’homme soit seul. »
Au baptême et à la confirmation, nous avons reçu la charité de Dieu, cet amour qui nous pousse vers les autres pour nous mettre à leur service. Que les bénévoles du Secours Catholique soient en ce jour remerciés pour leur engagement et encouragés par notre offrande. Surtout que chacun d’entre nous ait le souci des personnes souffrant de solitude et d’isolement : dans le cercle familial et dans le voisinage immédiat. Enfin pensons à toutes les personnes malades et âgées qui dans les hôpitaux ou à domicile subissent aussi le poids de la solitude. Une équipe de pastorale de la santé existe dans notre paroisse pour répondre à l’attente de ces frères et sœurs. Comme souvent, « la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! » Que l’Esprit Saint nous éclaire sur notre engagement de chrétiens !
Amen

[1] 1 Corinthiens 15, 24.28

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