samedi 25 novembre 2006

Le Christ Roi de l'univers

Le Christ, roi de l’univers / année B
26 novembre 2006
Page 1037 ; Jean 18, 33b-37

Pour introduire la méditation que je vous propose en cette fête, permettez-moi de citer un peu longuement les premiers versets du prologue de saint Jean :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. L’univers n’a existé que par lui et rien n’a existé sans lui. Ce qui a existé, était vie grâce à lui, et pour les hommes la vie se faisait lumière.[1] »
Ce n’est pas hasard que Jean commence son Evangile avec ces mots : « au commencement »… Il nous renvoie ainsi au début du premier livre de la Bible, le livre de la Genèse :
« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. »
Jean nous révèle que Dieu est le créateur de toutes choses par sa Parole, par son Verbe. Si Jésus est le Roi de l’univers, c’est d’abord parce qu’il est le Verbe fait chair, celui dans lequel et par lequel Dieu le Père a appelé à la vie toutes les créatures.
Au sommet de sa création, Dieu place l’humanité. Et il confie à l’homme et à la femme une mission bien particulière :
« Développez-vous, multipliez-vous, remplissez la terre et dominez-la. Ayez autorité sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui vont et viennent sur la terre.[2] »
Pourquoi citer ici ce verset du premier récit de Création ? Tout simplement pour mieux comprendre la première lecture :
« Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. »
Dieu donne à l’homme la domination et l’autorité sur toutes les autres créatures. Dieu donne au Fils de l’homme une domination éternelle. La royauté du Christ nous renvoie donc à la royauté de l’homme, et vice-versa. Mais seul le Christ est l’alpha et l’oméga, c’est-à-dire le commencement et la fin, le Tout Puissant.
Et nous savons par le livre de la Genèse que le péché d’Adam et Eve a été un péché d’orgueil. Ils ont voulu égaler Dieu, et de ce fait ils sont tombés. Cette domination que Dieu leur avait donnée sur l’univers va laisser la place à une malédiction : « le sol sera maudit à cause de toi ». Et c’est pour notre humanité une déchéance : « tu es poussière et tu retourneras en poussière. » En péchant l’homme a perdu sa gloire.
C’est le Christ roi de l’univers qui nous avait créé, c’est aussi lui qui dans son immense amour va nous sauver et nous racheter par le mystère de l’incarnation : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. »
« A lui qui nous aime, qui nous a délivré de nos péchés par son sang, qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père, à lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. »
Dans la création originelle, l’homme et la femme participaient à la royauté de Dieu en dominant la terre. Après le péché, c’est le Christ Roi de l’univers qui, par amour, leur redonne une participation à sa propre royauté. Nous savons que c’est par le baptême et la confirmation que nous sommes devenus prêtres, prophètes et rois, participants de la royauté du Christ. Cette royauté ne vient pas de ce monde, elle ne vient pas de la terre. Elle est donnée par Dieu. D’où la nécessité du sacrement de baptême pour en être rendus participants.
Comment pouvons-nous donc honorer le Christ Roi de l’univers ? En exerçant notre royauté baptismale à sa manière, en mettant nos pas dans ses pas :
« Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. » Cette mission pourrait nous sembler bien théorique. Nous savons bien qu’il n’en est rien. Par ses paroles et par ses actes, le Seigneur nous a montré très concrètement ce que pouvait bien signifier : « rendre témoignage à la vérité. » Honorer le Christ Roi, c’est donc chercher à l’accueillir chaque jour dans nos vies, c’est méditer ses paroles et ses exemples pour les faire passer dans nos actes et dans nos choix. La vérité chrétienne n’est pas seulement affaire d’intellect, elle n’est rien si elle ne va pas jusqu’à toucher le coeur, si elle n’a pas le pouvoir de nous mettre en mouvement…
Car c’est « celui qui pratique la vérité qui vient vers la lumière.[3] »
Amen
[1] Jean 1, 1-4
[2] Genèse 1, 28
[3] Jean 3, 21

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