13/11/2022
Luc 21,
5-19
A la fin
de notre année liturgique, Jésus nous parle de la fin, sans préciser s’il s’agit de la fin de Jérusalem ou de
l’univers tel que nous le connaissons. Rien sur cette terre n’est éternel, pas
même le Temple de Jérusalem :
Ce que vous contemplez, des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit.
Les
disciples admirent la beauté du Temple. Le génie technique et artistique de
l’homme est capable en effet de créer des chefs-d’œuvre, des monuments qui nous
semblent immortels. Toutes les civilisations ont édifié de tels monuments à la
gloire de leurs dieux, de leurs rois ou pour l’ornement et l’utilité de la vie
en société. Israël n’échappe pas à cette règle. De ces monuments de l’antiquité
il ne reste souvent que quelques ruines, capables pourtant de nous
impressionner et de nous toucher, parfois il ne reste que quelques pierres ou
encore rien du tout. C’est en 70 que les paroles de Jésus s’accompliront avec
la destruction du temple par Titus. On a parlé avec raison de la poésie des
ruines. Les ruines des monuments antiques nous émeuvent profondément, pas
seulement à cause de leur beauté, mais parce qu’elles nous font percevoir le
caractère éphémère et fragile des civilisations humaines et nous rappellent
ainsi notre condition humaine de mortels. Ce n’est pas par hasard que Paul
applique à notre corps une image empruntée au domaine de la construction en
utilisant le vocabulaire de la ruine :
C’est pourquoi nous ne perdons pas courage,
et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se
renouvelle de jour en jour… Nous le savons, en effet, même si notre corps,
cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un
édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas
l’œuvre des hommes. (2 Corinthiens)
Notre
corps, notre être de créature, de la même manière que le Temple, se ruine avec
les maladies et la vieillesse, et cette évolution nous conduit vers notre fin
terrestre. Au cœur de notre finitude et de notre condition mortelle, Paul fait
briller une espérance, se faisant l’écho de Malachie dans la première
lecture : Pour vous qui craignez mon
nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son
rayonnement. Nous avons donc, selon Paul, un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui
n’est pas l’œuvre des hommes. Ce qui permet en nous le renouvellement de
l’homme intérieur, c’est bien notre enracinement dans le Christ Sauveur, notre
attachement par la foi à celui qui est vainqueur de tout mal et de toute mort.
Jésus en parlant à ses disciples de la fin, donc du caractère éphémère des
créatures et des créations du génie de l’homme, associe à cette fin une vertu
qui est la persévérance : C’est par
votre persévérance que vous garderez votre vie. Ou dans la traduction de
Chouraqui : Maîtrisez vos êtres par
votre endurance.
La fin
des temps peut être associée à l’apostasie générale. Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre
? Il s’agit donc pour chacun d’entre nous, au cœur de notre finitude et de
celles de nos œuvres, de demander la grâce de la persévérance et de l’endurance,
particulièrement dans les épreuves de notre monde, dans les souffrances du
corps et de l’âme. Jésus nous demande de ne jamais nous décourager et de
maintenir le cap de la foi en lui. Cet Evangile est un appel pressant à
renouveler notre confiance dans le Christ Sauveur pour que sa puissance se
déploie dans notre faiblesse.
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