dimanche 13 novembre 2022

33ème dimanche du temps ordinaire / année C

 

13/11/2022

Luc 21, 5-19

A la fin de notre année liturgique, Jésus nous parle de la fin, sans préciser s’il s’agit de la fin de Jérusalem ou de l’univers tel que nous le connaissons. Rien sur cette terre n’est éternel, pas même le Temple de Jérusalem :

Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit.

Les disciples admirent la beauté du Temple. Le génie technique et artistique de l’homme est capable en effet de créer des chefs-d’œuvre, des monuments qui nous semblent immortels. Toutes les civilisations ont édifié de tels monuments à la gloire de leurs dieux, de leurs rois ou pour l’ornement et l’utilité de la vie en société. Israël n’échappe pas à cette règle. De ces monuments de l’antiquité il ne reste souvent que quelques ruines, capables pourtant de nous impressionner et de nous toucher, parfois il ne reste que quelques pierres ou encore rien du tout. C’est en 70 que les paroles de Jésus s’accompliront avec la destruction du temple par Titus. On a parlé avec raison de la poésie des ruines. Les ruines des monuments antiques nous émeuvent profondément, pas seulement à cause de leur beauté, mais parce qu’elles nous font percevoir le caractère éphémère et fragile des civilisations humaines et nous rappellent ainsi notre condition humaine de mortels. Ce n’est pas par hasard que Paul applique à notre corps une image empruntée au domaine de la construction en utilisant le vocabulaire de la ruine :

C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour… Nous le savons, en effet, même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. (2 Corinthiens)

Notre corps, notre être de créature, de la même manière que le Temple, se ruine avec les maladies et la vieillesse, et cette évolution nous conduit vers notre fin terrestre. Au cœur de notre finitude et de notre condition mortelle, Paul fait briller une espérance, se faisant l’écho de Malachie dans la première lecture : Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Nous avons donc, selon Paul, un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. Ce qui permet en nous le renouvellement de l’homme intérieur, c’est bien notre enracinement dans le Christ Sauveur, notre attachement par la foi à celui qui est vainqueur de tout mal et de toute mort. Jésus en parlant à ses disciples de la fin, donc du caractère éphémère des créatures et des créations du génie de l’homme, associe à cette fin une vertu qui est la persévérance : C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. Ou dans la traduction de Chouraqui : Maîtrisez vos êtres par votre endurance.

La fin des temps peut être associée à l’apostasie générale. Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Il s’agit donc pour chacun d’entre nous, au cœur de notre finitude et de celles de nos œuvres, de demander la grâce de la persévérance et de l’endurance, particulièrement dans les épreuves de notre monde, dans les souffrances du corps et de l’âme. Jésus nous demande de ne jamais nous décourager et de maintenir le cap de la foi en lui. Cet Evangile est un appel pressant à renouveler notre confiance dans le Christ Sauveur pour que sa puissance se déploie dans notre faiblesse.


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