6/11/2022
Luc 20,
27-38
L’Evangile
de ce dimanche nous fait entendre l’une de ces nombreuses discussions par
lesquelles les pharisiens, les docteurs de la Loi ou les sadducéens voulaient
tendre un piège à Jésus et le mettre à l’épreuve. Nous sommes à Jérusalem dans
les derniers jours de la vie de Jésus et les autorités du Temple cherchent à
mettre la main sur lui. L’objet de la discussion porte sur la vie après la mort
et sur la résurrection. Pour prouver la stupidité de la foi en la résurrection
les sadducéens inventent une histoire invraisemblable à partir d’une loi de la
Torah, un cas d’école comme certains théologiens en raffolent. La réponse que
leur donne Jésus en saint Luc est en partie différente de celle que nous
trouvons chez Matthieu et Marc : Les
enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne
prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables
aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Cette
réponse met en avant l’une des significations du mariage et de la
procréation : l’homme et la femme dans leur désir d’immortalité font des
enfants, enfants qu’ils perçoivent comme le prolongement de leur personnalité
et de leur vie bornée par la mort. Inconsciemment en faisant des enfants le
couple recherche une certaine forme de résurrection. Jésus précise aussi la
signification du célibat : il est un témoignage de la foi en la vie
éternelle. Enfin nous comprenons que le mariage est une réalité terrestre et
que dans le Royaume de Dieu il perd son utilité et sa raison d’être car nous
serons semblables aux anges,
créatures spirituelles qui n’ont pas de sexe et ne se reproduisent pas.
Regardons
maintenant la réponse de Jésus en saint Matthieu et en saint Marc : Vous vous égarez, en méconnaissant les
Écritures et la puissance de Dieu. À la résurrection, en effet, on ne prend ni
femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel.
N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant
les Écritures et la puissance de Dieu ? Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts,
on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux.
Les deux
autres évangélistes soulignent l’erreur des sadducéens parce qu’ils méconnaissent
les Ecritures et la puissance de Dieu. Notre foi en la résurrection s’appuie en
effet sur l’affirmation de la puissance de Dieu. Si Dieu a donné la vie, s’il
est le créateur de tout ce qui est, alors pourquoi n’aurait-il pas la puissance
de redonner la vie par la résurrection ? Refuser l’espérance de la
résurrection, c’est donc manquer de foi en Dieu. Ce qui peut nous interroger
dans la réponse de Jésus c’est sa mention des anges, créatures spirituelles qui
n’ont pas de corps. Pour prouver la résurrection qui nous est promise à nous
les humains, résurrection de la chair, Jésus nous dit que nous serons
semblables aux anges dans les cieux qui n’ont pas de corps ! Est-ce pour
Jésus une manière de nous faire comprendre que notre corps de ressuscité sera bien
différent de celui que nous sommes sur cette terre ? Car nous sommes bien
corps et âme dans l’unité de notre personne. Peut-être Jésus à travers la
référence aux anges veut-il nous faire comprendre ce que saint Paul plus tard tentera
de faire comprendre aux Corinthiens ? Il
y a des corps célestes et des corps terrestres, mais autre est l’éclat des
célestes, autre celui des terrestres… ce qui est semé corps physique ressuscite
corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un corps
spirituel.
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