dimanche 14 août 2022

20ème dimanche du temps ordinaire / C

 

14/08/2022

Luc 12, 49-53

Nous continuons en ce dimanche notre lecture du chapitre 12 de l’Evangile selon saint Luc. Dans la première partie de cette page évangélique Jésus confie à ses disciples le désir qui habite son cœur :

Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !

Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !

Le désir du Christ concerne d’abord notre terre, notre humanité. Il ne nous dit pas en quoi consiste ce feu dont il attend l’embrasement. Ce feu peut représenter l’Esprit de Pentecôte, le feu de l’amour divin, un feu qui à la fois purifie et illumine. Le désir du Christ c’est le salut du monde, le baptême des créatures humaines dans ce feu, comme en témoigne la prophétie de Jean le baptiste : Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu (Luc 3, 16). En comprenant le feu de cette manière les deux désirs exprimés par le Seigneur s’éclairent mutuellement. Après avoir exprimé son impatience de voir advenir le baptême dans l’Esprit Saint pour notre terre, il parle en effet de son propre baptême. Jésus désire l’accomplissement de sa mission par le baptême de sa propre Passion. Fixé sur le bois de la croix il remettra son esprit entre les mains du Père, il dira Tout est accompli, permettant ainsi le don de l’Esprit Saint pour une humanité nouvelle.

La seconde partie de notre page évangélique nous révèle cependant que ce désir de salut du Christ se heurtera à de nombreuses résistances et oppositions. D’où cette affirmation qu’il s’agit de bien interpréter :

Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.

Une lecture rapide nous choquera forcément, comme si Jésus avait pour but la division et la guerre… Ne séparons jamais un verset de l’Evangile des autres versets qui peuvent l’éclairer. Par exemple souvenons-nous des paroles de Jésus à ses amis en saint Jean : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. (14, 27)

Enfin le contexte de ce verset nous aide bien à comprendre le sens de cette parole du Seigneur : Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois…

Cette division, Jésus ne la veut pas. Il désire au contraire pour nous la communion dans le feu de l’amour divin. Simplement il sait que son Evangile sera accepté ou refusé. Il sait que le péché de l’homme qui nous entrave si bien s’oppose à la Pentecôte d’amour, à ce feu dont il désire embraser notre terre. La division, en particulier dans les familles, est donc une conséquence indirecte de la prédication de l’Evangile du fait de la liberté humaine. C’est en ce sens que le Christ peut diviser. Mais cette division pour des raisons de foi n’est pas une fatalité. Dans certains cas une personne, pour être fidèle au Christ, devra en effet accepter d’être exclue de sa famille ou haïe… Mais il est aussi possible de vivre dans le respect mutuel entre croyants et athées, entre chrétiens et non-chrétiens. N’est-ce pas ce que le Seigneur Jésus lui-même nous demande ? Vivez en paix entre vous (Marc 9, 50). Paul confirme cette exigence dans sa lettre aux Romains : Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. (12, 18)

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