samedi 17 juillet 2021

16ème dimanche du temps ordinaire / année B

 


18/07/2021

Marc 6, 31

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. »

Telle est l’invitation faite par Jésus à ses apôtres après leur retour de mission. Le temps de l’été permet à beaucoup de prendre quelques jours de vacances, c’est-à-dire de changer de rythme et de cesser le travail quotidien pendant une période. Même pour ceux qui ne peuvent pas prendre ce temps de vacances, l’appel de Jésus demeure valable, mais d’une autre manière, ne serait-ce que par le jour de repos hebdomadaire. Le travail qui est le nôtre n’est pas un but en soi. Il est un moyen de gagner le pain quotidien et aussi, normalement, un moyen pour développer nos talents et nos capacités tout en les mettant au service de la société. Le travail dans son caractère pénible et dans la contrainte qu’il impose à notre liberté est la conséquence du péché originel, donc d’un mal qui déséquilibre l’harmonie du jardin d’Eden. Adam travaillait dans le jardin avant la faute mais ce travail n’était pas une activité pénible. Après sa désobéissance à Dieu, il entend le Seigneur lui déclarer : Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.

Nous avons besoin de rythmes différents dans notre vie. D’où le dimanche et les jours de fête qui viennent rompre le train-train quotidien. D’où aussi la nécessité de se reposer pendant un temps plus long, celui des vacances. Dans nos sociétés occidentales nous avons malheureusement perdu le sens et la valeur du jour de repos hebdomadaire, le dimanche, et cela au nom de la sacro-sainte économie et de la croissance ! Avec de plus en plus de commerces ouverts le dimanche… ce n’est pas un progrès, mais bien un nouvel esclavage qui empêche le repos commun des familles ou des amis, celui des employés de commerces travaillant le dimanche et celui des personnes faisant leurs courses le dimanche. Il n’y a en effet rien de reposant à passer des heures dans un centre commercial… alors que le dimanche devrait être un jour de liberté et de gratuité, détaché de l’acte d’acheter et de consommer et destiné à des activités enrichissantes pour le corps, l’esprit et l’âme. Il en va de même pour nos vacances. Il s’agit bien de reposer notre corps, notre esprit et notre âme, les trois dimensions de notre personne humaine. Pour notre corps ce peut être l’occasion de lui accorder le temps de sommeil dont il a besoin, l’activité physique ou sportive que nous ne pouvons pas faire en temps de travail etc. Pour notre esprit, pour notre intelligence, nous pouvons utiliser le temps libre des vacances pour lire, nous cultiver, visiter un site historique ou un musée, contempler la beauté des créations artistiques humaines et la beauté de la création dans la nature. Ce temps de farniente est idéal pour couper la télévision si nous avons tendance à en abuser, éteindre les écrans de nos ordinateurs et de nos smartphones, si chronophages et sources de fatigue pour l’esprit comme pour le corps… afin de privilégier les véritables relations humaines, celles qui enrichissent notre cœur et nous rendent libres car plus humains. Pour notre âme enfin, l’été et les vacances peuvent être un beau moment de ressourcement spirituel. Comment ne pas penser ici à l’appel provenant du cœur de Jésus dans l’Evangile selon saint Matthieu ?

Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

Nous pouvons profiter de l’été pour soigner notre âme malade. Nous avons à notre disposition beaucoup de chemins spirituels pour le faire : la prière personnelle, le sacrement du pardon, la lecture d’un livre de la Bible ou d’un auteur spirituel, la prière du chapelet, quelques jours de retraite dans un monastère… et bien sûr notre participation renouvelée à la messe du dimanche. Notre âme, elle aussi, a besoin de repos, de se reposer en Jésus, d’entrer dans le repos de Dieu pour reprendre une expression du psaume 94. Un ingrédient essentiel et nécessaire au repos de notre âme est aussi le silence. Le silence est bienfaisant et favorise l’esprit de prière. Ecoutons Paul VI nous en parler : Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit, en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de fracas et de cris dans notre vie moderne, bruyante et hypersensibilisée. O silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement, l’intériorité, la disposition à écouter les bonnes inspirations et les paroles des vrais maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière que Dieu seul voit dans le secret.

Au terme de cette réflexion sur le temps libre des vacances et le repos, accueillons la prière de Paul pour nous :

Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.


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