mardi 17 août 2010

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Assomption de la Vierge Marie
15/08/2010
Luc 1, 39-56 (p. 1173)
C’est dans son document consacré au mystère de l’Eglise que le Concile Vatican II parle de la place de la Vierge Marie dans la vie des chrétiens. A la fin de cette longue réflexion sur la nature de l’Eglise, le chapitre VIII de Lumen Gentium traite de « la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Eglise ». Si nous voulons vraiment connaître Marie, sa vocation, sa mission et sa place dans notre vie chrétienne, nous devons toujours la contempler « dans le mystère du Christ et de l’Eglise ». C’est bien parce qu’elle est la mère du Christ qu’elle est aussi la mère de l’Eglise et de chaque baptisé en elle. Mère de l’Eglise, elle est aussi, d’après le Concile, « un membre suréminent et absolument unique de l’Eglise ». « Elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère ». Le Concile nous parle de la Vierge Marie dans le mystère de son Assomption, et je me permets de le citer ici pour nous introduire au véritable sens de cette fête : « Après son Assomption au ciel, le rôle de Marie dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse ».
Je reviendrai plus tard au texte du Concile. Je voudrais maintenant à partir de la parole de Dieu contempler Marie dans sa personne et dans sa mission. Le livre de l’Apocalypse nous fait voir cette fresque saisissante, située à la fin des temps, dans laquelle deux signes s’affrontent et se combattent : La Femme et le dragon. La Tradition catholique a vu dans cette Femme l’image de Marie. Curieusement, alors que la scène se situe à la fin des temps, cette femme nous est montrée sur le point d’accoucher. Et c’est contre l’enfant de cette femme que le dragon se déchaîne. Un peu comme si le mystère de Noël devait se répéter à la fin des temps, lors du combat final entre Dieu et les puissances du mal. Après la Nativité ce dragon a eu pour nom le roi Hérode. Souvenez-vous du massacre des Saints Innocents destiné à tuer le fils de Marie, Jésus nouveau-né. Dans l’eschatologie ce dragon est probablement une image de Satan. L’esprit mauvais a horreur de l’incarnation. Le fait que Dieu se fasse homme en Jésus, né de la Vierge Marie, cet abaissement divin en notre faveur, cette union du divin avec la chair et le sensible, mettent Satan dans une grande fureur. Car l’incarnation témoigne non seulement de l’immense bonté de Dieu, de sa miséricorde, mais aussi de son humilité et de sa volonté de s’unir aux pauvres créatures imparfaites et mortelles que nous sommes. Et si la Vierge Marie a été choisie depuis toute éternité par le Père pour être la Mère du Sauveur, c’est en grande partie en raison de son humilité. Elle est en quelque sorte l’anti-Satan. Et si nous mettons la première lecture en lien avec la deuxième, nous le comprenons encore mieux. Par son Assomption Marie participe déjà pleinement à la résurrection de son Fils. Elle lui est parfaitement unie dans sa victoire sur les puissances du mal et la mort. Aux côtés du Christ elle ne cesse de lutter contre les manœuvres du démon qui voudrait faire échouer le plan de salut divin pour notre humanité. Marie est la première créature à être totalement sauvée. Elle est le signe vivant de ce que l’union entre Dieu et ses créatures humaines est à nouveau possible par et dans le Christ. Le récit évangélique de la Visitation met en avant les vertus de Marie, « bénie entre toutes les femmes ». Si Marie est bienheureuse ce n’est pas d’abord parce qu’elle est la Mère du sauveur. C’est parce qu’elle a répondu « oui » de manière parfaite à l’appel de Dieu. Ce sont ses vertus qui lui ont permis de dire ce « oui » total et définitif au Seigneur. Dans l’Evangile de cette fête deux vertus de Marie sont mises en avant. Sa grande foi tout d’abord : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Et son humilité ensuite : « Il s’est penché sur son humble servante… Il élève les humbles ». Oui, dans son Assomption, Marie est élevée corps et âme à la gloire du ciel parce que toute sa vie elle n’a cessé de vivre humblement sous le regard de Dieu, et que son corps a été le tabernacle du Verbe de Dieu. C’est dans ce contexte des vertus mariales que le Concile Vatican II peut nous aider à comprendre ce qu’est la vraie dévotion du chrétien envers Marie : « Que les fidèles se souviennent qu’une véritable dévotion ne consiste nullement dans un mouvement stérile et éphémère de la sensibilité, pas plus que dans une vaine crédulité ; la vraie dévotion procède de la vraie foi, qui nous conduit à reconnaître la dignité éminente de la Mère de Dieu, et nous pousse à aimer cette Mère d’un amour filial, et à poursuivre l’imitation de ses vertus ». En ce jour de fête demandons à Marie, pleinement unie au Dieu Trinité, de nous faire grandir dans les vertus de foi et d’humilité. Puissions-nous l’aimer vraiment en l’imitant et en donnant jour après jour la joie du Christ Ressuscité à notre monde.

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