dimanche 31 janvier 2010

Fête de SAINT JEAN BOSCO

Saint Jean Bosco (1815-1888)
Comment présenter en une homélie la vie prodigieuse et héroïque de Don Bosco ? Une vie de 73 ans si bien remplie et si féconde ? Je le ferai en 10 points qui me semblent caractériser la personnalité et l’œuvre de ce saint prêtre du 19ème siècle. En relevant tout d’abord que la magnifique personnalité de Don Bosco « résulte », comme souvent, du croisement de trois réalités : 1°/ Son histoire personnelle et familiale ; 2°/ L’histoire de son temps et 3°/ L’appel et la grâce de Dieu.
- Jean Bosco est né au hameau des Becchi, dans le Piémont. Orphelin de père à 2 ans, obligé de quitter la maison familiale à 12 ans à cause de son frère Antoine qui le persécutait pour son goût de l’étude, cet enfant et cet adolescent a vécu dans la pauvreté. Et sa mère, Marguerite, une paysanne très pieuse, qui deviendra par la suite sa collaboratrice fidèle, l’avait prévenu : « Si tu deviens prêtre et que par malheur tu deviennes riche, je ne mettrai plus jamais les pieds chez toi ».
- Jean Bosco, c’est aussi cet adolescent amoureux des jeux et des livres. Très tôt il perçoit l’importance de bonnes études et se sacrifie dans ce but. Très vite il regroupe autour de lui d’autres jeunes de son âge et les amène au Seigneur par son adresse au jeu et par ses tours de magie. Il fonde pour eux « la société de la joie » à Chieri.
- Jean Bosco est ce jeune puis ce prêtre guidé par Dieu, particulièrement dans ses songes, comme saint Joseph bien avant lui. Le premier remonte à l’âge de ses 9 ans ! Ce songe est le point de départ de sa vocation de prêtre au service des jeunes et de sa pédagogie : les loups qu’ils voient (des jeunes qui se bagarrent et blasphèment) se transformeront en agneaux paisibles non pas par la violence mais par la douceur.
- Jean Bosco, c’est cet adolescent et ce prêtre (il sera ordonné en 1841 à l’âge de 26 ans) qui veut donner toute sa vie aux jeunes, particulièrement les plus pauvres et les plus abandonnés. A 16 ans son projet de vie est déjà clair : « Je n’accepterai jamais d’être curé de paroisse. Je veux consacrer toute ma vie aux jeunes ». En 1846 Don Bosco reste pendant 8 jours entre la vie et la mort. Pendant ces 8 jours les jeunes de l’Oratoire ne boivent pas une goutte d’eau et prient pour demander à Dieu la guérison de leur « père » et font même des vœux. Alors qu’ils travaillent durement en plein été, à Turin, comme maçons. Ils sont exaucés. Don Bosco, revenu à la santé, leur dit : « Ma vie, c’est à vous que je la dois. Mais, soyez en persuadés : à partir d’aujourd’hui, je la dépenserai entièrement pour vous ». Pas étonnant que Jean-Paul II ait proclamé Don Bosco pour le 100ème anniversaire de sa mort « Père et Maître de la jeunesse » !
- Don Bosco a été un prêtre attentif aux signes des temps. Ce jeune prêtre arrivant de sa pauvre campagne à Turin découvre une nouvelle forme de pauvreté, celle qui est provoquée par l’ère industrielle. 3 ans après sa mort, Léon XIII résumera la situation sociale de l’époque avec une formule saisissante : « Une infime minorité d’hommes richissimes imposent un véritable esclavage à une multitude infinie de prolétaires ». C’est le 8 décembre 1841, dans l’église saint François d’Assise, que le jeune prêtre fait une rencontre décisive. Un jeune orphelin de 16 ans, Barthélemy Garelli, est venu chercher dans la sacristie un peu de chaleur. Chassé par le sacristain, il est accueilli par Don Bosco. C’est de cette rencontre que naitra le projet de l’Oratoire, en fait un patronage religieux pour les jeunes pauvres et abandonnés de Turin.
- Don Bosco est un prêtre qui a une confiance inébranlable en la Providence de Dieu et en l’intercession de la Vierge Marie. Malgré les obstacles, il persévère dans son projet. Ces obstacles se dresseront nombreux sur sa route tant du côté de certains ecclésiastiques que du côté des autorités politiques ou encore des protestants de Turin, les « Vaudois », sans parler des nombreux déménagements de l’Oratoire qui se fixera enfin au Valdocco. Ce prêtre passionné par le service des jeunes a même été pris pour un fou et ses confrères ont essayé de le faire interner. Don Bosco n’était pas fou, il répondait à l’appel de Dieu et surtout il lui faisait entièrement confiance. Visitant la nouvelle prison de Turin, la Générale, il eut l’idée « folle » d’offrir une journée de balade au grand air aux très nombreux jeunes prisonniers. Aucun de ces jeunes n’en profita pour tenter de s’évader. Tous revinrent dans leur cellule au grand étonnement du directeur de la prison !
- Don Bosco, c’est ce prêtre qui fut protégé par Dieu de ses ennemis. Les balles ne l’atteignaient pas… Et une nuit alors que des criminels l’agressent pour le tuer surgit d’on ne sait où un chien qui délivra Don Bosco de ses agresseurs : « Le Grigio ». Ce chien providentiel de couleur grise se manifesta plusieurs fois pour protéger le prêtre.
- Don Bosco, c’est ce prêtre pour lequel Dieu fit de nombreux miracles : multiplication des hosties consacrées, des châtaignes pour ses jeunes etc. En 1854 le choléra atteint Turin. Don Bosco demande à ses jeunes de porter secours aux malades. Aucun d’eux ne sera atteint alors que la ville perd en 4 mois 1400 de ses habitants des suites du choléra !
- Don Bosco, c’est ce prêtre qui a compris que son œuvre exigeait autour de lui des collaborateurs totalement dévoués. Le premier de ses collaborateurs sera une femme, sa maman Marguerite qui assurera pendant des années l’intendance, cuisine et couture, de l’Oratoire. Mais aussi des jeunes accueillis qui, ayant grandi, se donneront corps et âme à l’œuvre de l’Oratoire soit en tant que laïcs soit en tant que premiers membres de la famille salésienne. C’est l’accomplissement du rêve de 1844 dans lequel beaucoup d’agneaux (des jeunes de l’oratoire) se changeaient en bergers (en prêtres). Le premier successeur de Don Bosco à la tête des Salésiens sera Michel Rua, un gamin qu’il avait accueilli dans son oratoire en 1845, alors âgé de 8 ans !
- Cela nous amène pour conclure à dire un mot de la pédagogie de Don Bosco. Faire confiance aux jeunes, croire qu’ils portent tous en eux quelque chose de bon, susciter chez eux la responsabilité et l’autonomie, toujours par la douceur, jamais par la violence. En 1876 Don Bosco essaie de résumer l’esprit de son œuvre en 9 pages, en voici un passage significatif : « Ce système s’appuie entièrement sur la raison, la religion, et sur l’affection. Il exclut tout châtiment brutal et cherche à éviter même les punitions légères. Le directeur et les assistants sont comme des pères affectueux : ils parlent, guident, conseillent et corrigent avec douceur. L’élève n’est jamais humilié, devient un ami, trouve dans l’assistant un bienfaiteur qui veut le rendre bon, lui éviter des déboires, des punitions et des humiliations ».

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