lundi 18 janvier 2010

2ème dimanche du temps ordinaire

2ème dimanche du TO/C
17/01/10
Jean 2, 1-11 (p.409)
Après la fête du baptême du Seigneur, l’Eglise nous propose en ce dimanche l’Evangile des noces de Cana. Saint Jean rapporte dans son Evangile seulement sept signes ou miracles de Jésus. Le changement de l’eau en vin à l’occasion d’un mariage en Galilée est le premier de ces sept signes. Seul saint Jean le mentionne dans son Evangile.
Avant d’entrer dans le sens profond de ce miracle, regardons ce qu’il nous dit de Jésus. Jésus est chez lui en Galilée, il est le nazaréen. Et voilà qu’on l’invite avec ses disciples à un repas de noces. Les Evangiles nous montrent très souvent Jésus participant à des repas. Nous le voyons par exemple manger dans la maison de Lévi après l’avoir appelé à sa suite : Comme il était à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car il y avait beaucoup de monde. Même les scribes du parti des pharisiens le suivaient aussi, et, voyant qu'il mangeait avec les pécheurs et les publicains, ils disaient à ses disciples : « Il mange avec les publicains et les pécheurs ! » Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » Comme les disciples de Jean Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? » Jésus répond : « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux ? Tant qu'ils ont l'Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé : ce jour-là ils jeûneront. Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d'étoffe neuve ; autrement la pièce neuve tire sur le vieux tissu et le déchire davantage. Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l'on perd à la fois le vin et les outres. A vin nouveau, outres neuves. »
Cette longue citation du chapitre 2 de saint Marc a l’avantage de bien nous introduire au sens des noces de Cana. Tout d’abord le Seigneur n’avait rien d’un prophète grincheux et sévère, et ses disciples non plus. Jésus n’était pas janséniste ! Il vivait pauvrement et simplement mais il n’était pas un ascète pratiquant des pénitences permanentes. Il savait partager les joies simplement humaines comme celle d’un bon repas. Et cela faisait scandale car il osait même s’attabler en compagnie de personnes de mauvaise réputation ou rejetées par la bonne société religieuse de son temps. Jésus avait bien conscience de la mauvaise réputation provoquée par son attitude à l’occasion des repas qu’il prenait bien volontiers avec les uns et les autres : Le Fils de l'homme est venu : il mange et il boit, et l'on dit : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.'
Dans le récit des noces de Cana, c’est la mère de Jésus qui est citée en premier. Jean ne l’appelle jamais Marie, mais toujours dans cet Evangile la mère de Jésus. Cela souligne la dépendance très forte de Marie vis-à-vis de son divin Fils. C’est elle qui constate le manque de vin et qui va provoquer malgré le refus apparent de son Fils le premier miracle. Marie est exaucée tout d’abord parce qu’elle fait toujours la volonté de Dieu. Son existence est parfaitement accordée à la volonté de Dieu. Elle est aussi exaucée parce que sa prière est pleine de confiance et de persévérance. Et Jésus finit par lui obéir en réalisant le signe en faveur des convives ! Cela signifie que Jésus écoute toujours ceux qui font la volonté de Dieu. Cela signifie qu’il exauce toujours la prière confiante et persévérante lorsqu’elle correspond au projet de Dieu.
Car le premier signe de Jésus nous révèle bien, et c’est là son sens profond, un aspect essentiel du plan de Dieu pour notre humanité. Les paroles du maître du repas au marié (l’époux) sont significatives : « Tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ». L’époux des noces de Cana représente Dieu ou Jésus lui-même. Et l’épouse c’est notre humanité ou l’Eglise. C’est donc à l’occasion de ce repas de mariage que Jésus nous révèle un passage fondamental : celui de l’Ancienne Alliance à l’Alliance nouvelle et éternelle. Les six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs représentent cette Ancienne Alliance et ce culte ancien. Le bon vin, le vin nouveau, pour reprendre l’expression de saint Marc citée plus haut, est celui de l’Alliance nouvelle et éternelle scellée dans le sang du Christ. N’oublions pas que c’est Marie, la mère de Jésus, qui nous introduit à la joie de la Nouvelle Alliance, et qui anticipe, de fait, l’Heure de Jésus : ce moment où il s’offrira lui-même en sacrifice sur le bois de la Croix. Le bon vin des noces de Cana est donc aussi une annonce du vin de l’eucharistie, ce vin nouveau qui par la puissance de l’Esprit sera donné à l’Eglise comme le sang du Christ : « le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés ». En réalisant sur la demande de sa mère ce premier signe le Seigneur accomplit déjà ce que Jean annonçait dans le prologue de son Evangile :
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :
Après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

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