lundi 20 juillet 2009

16ème dimanche du temps ordinaire

16ème dimanche du TO/B
19/07/09
Marc 6, 30-34 (p. 163)
Au cœur de l’été il est bon d’entendre cette parole de l’Evangile en saint Marc. Les Douze viennent de vivre leur première mission. Envoyés par Jésus, ils se sont séparés de lui, ils sont partis deux par deux quittant ainsi le groupe des Douze, pour aller prêcher la Bonne Nouvelle et pêcher de nouveaux poissons : les hommes et les femmes dans l’attente du salut et du Royaume. La mission les a dispersés et voilà que maintenant elle les rassemble. Après cette mission, ils éprouvent tout naturellement le besoin de se retrouver autour de Jésus… pour lui rapporter « tout ce qu’ils ont fait et enseigné. » L’attitude des apôtres est pour nous un enseignement vivant. Ils n’ont pas oublié celui qui est à la source de leur apostolat, le Seigneur Jésus, et ils lui rendent compte de leur activité. Plus profondément encore ils font en présence de Jésus une relecture, un bilan de leur apostolat. Nous vivons dans une époque pressée, une époque anti-contemplative, dans laquelle tout doit aller vite, dans laquelle le temps c’est de l’argent. Cette sagesse des apôtres nous fait souvent défaut. Car nous ne prenons pas le temps de faire le bilan de notre vie, de relire les événements de notre vie à la lumière de la Parole de Dieu. Nous sommes happés par l’immédiat et l’instant présent, par l’urgence du faire, ce qui au fond ne nous rend pas plus efficaces. Ce qui nous paralyse plutôt. Car ce qui paralyse notre activité, c’est le manque d’idéal et de but. En tant que chrétiens nous devons comme les apôtres prendre le temps du recul et de la distance par rapport à nos diverses activités, et relire la manière dont nous vivons notre vocation en présence du Christ.
« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » Cet appel du Seigneur tombe à pic en ce temps de vacances pour beaucoup, en tout cas de moindre activité que pendant l’année scolaire. Comme les apôtres nous avons besoin de nous reposer physiquement, mais aussi psychologiquement et spirituellement. Ce qui implique de notre part une attitude d’abandon filial dans le cœur de Dieu, un lâcher-prise par rapport à nos responsabilités et à nos activités. Non pas paresse ou démission ou encore fuite, mais bien une nécessaire prise de distance. Et pour cela, que nous soyons laïcs, prêtres, religieux, consacrés, nous devons aller à l’écart dans un endroit désert. Ici Jésus nous enseigne la nécessité du temps de retraite spirituelle. Si même les moines et les moniales font des retraites à l’intérieur de leur monastère, alors à plus forte raison les laïcs chrétiens, vivant leur vocation dans le monde, doivent se réserver des temps de retraite et de récollection dans l’année. Les propositions ne manquent pas, il y en a pour tous les goûts et pour tous les tempéraments avec la richesse des écoles spirituelles qui se sont développées dans le christianisme. Il est regrettable que pour beaucoup de paroissiens leur dernière retraite spirituelle remonte à leur enfance lorsqu’ils se sont préparés à un sacrement… L’amour, vous le savez, peut être tué, voire diminué, par la routine et les habitudes. Ce qui est vrai de l’amour pour sa femme ou son mari, l’est aussi pour l’amour envers Dieu. Sans temps spécifiques de mise à distance par rapport à notre vie quotidienne, notre foi risque bien de s’asphyxier… Le temps du « désert », du silence, de la retraite, est une cure indispensable pour lui redonner tonus et vitalité. La retraite spirituelle nous permet de respirer le grand air pur de l’Esprit-Saint dans nos vies bien souvent polluées par le stress et l’activisme. Le plus dur, comme souvent, c’est le premier pas. Il faut se décider à entendre l’appel de Jésus : « Venez à l’écart dans un endroit désert », et se donner les moyens concrets de quitter pour un, deux, cinq jours notre quotidien. Les chrétiens qui ont eu la grâce de vivre ces temps de retraite n’ont pas besoin de sermon pour y retourner car ils ont fait l’expérience de la douceur et de la bonté du Seigneur à leur égard. Ils ont vu à quel point il est bénéfique de se retirer pour peu de temps et de retourner ensuite pleins de dynamisme spirituel dans le monde. Si nous mettons l’amour de Dieu au cœur de nos vies, alors, oui, nous vivrons notre vie familiale et professionnelle d’une tout autre manière que celle qui nous est imposée par la vie moderne. Nous mettrons du sens, un but, dans ce cadre bien souvent étouffant qui veut nous rendre esclaves du temps et de l’efficacité.
Alors même si nous ne faisons pas de retraite spirituelle pendant cet été, cet Evangile nous redit l’importance de vivre autrement en prenant du recul par rapport à notre vie bien souvent trépidante. Et nous avons pour cela deux moyens essentiels : la prière personnelle et la lecture spirituelle. Sans la prière personnelle, notre participation à la messe risque de devenir une habitude ritualiste. Quant à la nécessité de la lecture spirituelle, je laisse la parole au Bienheureux Pape Jean XXIII : « Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture, en me souvenant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, la bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme. »

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