lundi 21 mai 2007

7ème dimanche de Pâques

7ème dimanche de Pâques/ C
20 mai 07
Jean 17, 20-26 (page 740)

Le dimanche entre l’Ascension et la Pentecôte nous fait méditer chaque année un passage du chapitre 17 de saint Jean. Ce chapitre est le dernier avant l’entrée du Christ dans sa Passion. L’évangéliste écrit ce chapitre sous la forme d’une prière que Jésus adresse à son Père, à haute voix, en présence de ses apôtres. C’est dans cette prière du Christ que nous trouvons l’une des plus belles révélations du mystère trinitaire. Et c’est dans cette lumière trinitaire que Jésus nous demande d’envisager notre unité, notre communion dans l’Eglise.
A la source de l’unité des chrétiens il y a l’amour du Père : « Tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Le Père aime divinement son Fils unique depuis toujours et pour toujours. Cet amour, puisque c’est l’amour même de Dieu, ne connaît ni commencement ni fin, ni haut ni bas. Et bien c’est avec ce même amour divin que le Père nous aime ! Révélation bouleversante entre toutes ! Saint Paul l’avait bien compris, lui qui osait écrire aux chrétiens d’Ephèse : « Qu’il soit béni, le Dieu et Père de notre Seigneur, Jésus, le Christ ! Il nous a choisis, dans le Christ, avant que le monde fût créé, pour être saints et sans péchés devant sa face grâce à son amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. » Que demande le Christ à son Père ? Que nous ayons en nous cet amour par lequel le Père a aimé son Fils !
Dans sa prière Jésus demande pour ses disciples une unité parfaite. Nous en sommes apparemment bien éloignés… Il y a le scandale de la division des chrétiens. Mais il y aussi la division des catholiques entre eux ! Nous avons une fâcheuse tendance à nous réclamer de telle sensibilité, de tel mouvement avant de nous réclamer du Christ et de son Eglise. Nous inversons ainsi l’ordre normal des choses. Car ce qui compte finalement, ce qui est essentiel, ce n’est pas d’être progressiste, traditionaliste, charismatique ou intégriste ! Ce qui compte c’est d’être tout simplement catholique en communion avec notre évêque et notre pape. Chaque célébration eucharistique nous le rappelle dans la prière pour l’évêque et pour le pape. Dès le début de l’histoire de l’Eglise, Satan a voulu diviser pour bien sûr mieux régner, et retarder ainsi l’évangélisation des cœurs. Saint Paul a dû fermement s’opposer aux divisions de la communauté de Corinthe. Son langage est clair et sans détour. Puissions-nous l’accueillir pour notre temps et notre manière de nous situer dans l’unique Eglise du Christ : « N’y a-t-il pas chez vous des rivalités et de la jalousie ? C’est donc que vous êtes charnels et vous vous conduisez comme les gens ordinaires. Tant que vous dites ; « Je suis pour Paul », ou : « Je suis pour Apollos », n’êtes-vous pas comme tout le monde ? Qu’est-ce que Paul ? Qu’est-ce qu’Apollos ? Des serviteurs qui ont reçu de Dieu des dons différents, et grâce à eux vous avez cru. Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui a fait pousser. Celui qui compte, ce n’est pas le semeur ni l’arroseur, mais Dieu qui fait que cela pousse . » Nous ne pouvons pas être catholiques tout en ayant l’esprit partisan. Etre catholique, c’est toujours être ouvert sur l’universel, c’est refuser la tentation du repli sectaire. Et celui qui, dans l’Eglise, garantit notre ouverture sur l’universel c’est bien le pape.
Il y a différentes manières d’envisager l’unité des chrétiens. Malgré la division des chrétiens en plusieurs Eglises et communautés, il peut exister une unité spirituelle. Le centre unique et indispensable de cette unité c’est le Seigneur Jésus-Christ : « Qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. » Jésus est en nous, le Père est en Jésus. C’est parce que Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme qu’il est le principe vivant de l’unité de tous les chrétiens, au-delà des divisions ecclésiales. C’est l’unique Médiateur qui réalise l’unité et la conduit à sa perfection jusqu’à la consommation des siècles. Saint Paul a parfaitement traduit ce passage de la prière de Jésus avec son image du Corps du Christ. L’Eglise est comparable à un corps. La tête de ce corps c’est le Christ et les membres ce sont les chrétiens. Les membres sont tous différents les uns des autres, ils ont des fonctions différentes. Mais ils sont tous unis à un unique corps en étant rattachés à la tête de ce corps.
Alors que faire pour répondre personnellement au désir du Christ, celui de notre parfaite unité ?
Nous avons tout d’abord à acquérir le réflexe catholique : mettre toujours en avant l’universel sur le particulier, ce qui rassemble sur ce qui peut diviser. Nous avons une boussole donnée par le Seigneur à son Eglise, c’est le ministère du pape.
Nous avons ensuite à réaliser, chacun pour notre part, ce que je nommerais l’unité de la sainteté. Si le modèle et la source de notre unité c’est Dieu Trinité, alors au plus nous vivrons de la vie trinitaire, au plus nous avancerons vers l’unité parfaite voulue par le Seigneur. La cause de l’unité des chrétiens et des catholiques progressera davantage par notre implication dans la prière et dans les sacrements que par nos discussions et nos débats.
Amen

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