lundi 14 mai 2007

6ème dimanche de Pâques

6ème dimanche de Pâques / C
13 mai 2007
Jean 14, 23-29 (page 685)

« C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. »
Le président de l’eucharistie redit ces paroles de Jésus avant la communion. Ces paroles qui font partie du testament du Seigneur dans l’Evangile selon saint Jean. C’est à l’heure où Jésus passe de ce monde à son Père qu’il prononce ces paroles en présence de ses apôtres. Jésus a vécu en pauvre. Il n’avait aucun bien matériel à laisser à ses disciples. L’héritage de Jésus c’est le Royaume de Dieu. Et l’un des biens les plus précieux de ce Royaume c’est la paix.
Tous nous désirons ardemment cette paix, nous pressentons qu’elle est le bien suprême. Nous savons aussi par expérience à quel point nous nous rendons incapables de l’accueillir dans nos vies et de la rayonner autour de nous. « Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » Nous sommes avertis. Nous ne devons pas confondre la paix selon le monde et la paix spirituelle. Qu’est-ce que la paix selon le monde ? L’absence de guerres, de conflits, de tensions, de disputes etc. Et pour obtenir cette absence de guerres quelle est la méthode du monde ? Pas seulement la diplomatie et la discussion… Mais aussi la dissuasion par la possession d’armes plus performantes que celles du voisin ! Cette paix selon le monde est plus que fragile car elle s’appuie sur un délicat équilibre des forces. Cette paix est fragile car elle ne vient pas de l’amour mais de la crainte. Ce qui est vrai à l’échelle de la planète peut aussi se vérifier à l’échelle des relations humaines qu’elles soient politiques, professionnelles ou familiales… La paix selon le monde n’est souvent qu’une paix de façade, une paix hypocrite. Nous savons combien il est facile d’acheter cette paix là par des menaces ou au contraire par des récompenses. C’est la méthode du bâton et de la carotte pour que surtout il n’y ait pas de vagues, pour que toute opposition ou contestation devienne impossible. Bref la paix selon le monde ressemble parfois à la paix des dictatures.
La paix de Jésus, elle, ne s’achète pas, elle se reçoit comme un don, comme un héritage sacré. La paix de Jésus n’est pas superficielle. Elle est au contraire intérieure, spirituelle. Cette paix est l’un des plus beaux dons du mystère pascal et c’est dans l’Esprit Saint que nous la recevons et la rayonnons autour de nous. La paix spirituelle n’exclut pas les conflits et les tensions. Car cette paix ne peut pas aller contre la vérité et la justice. Le prophète Jérémie avait dénoncé en son temps les faux prophètes : « Ils ne font que recouvrir la blessure de mon peuple, ils disent : ‘Ce sera la paix !’ quand il n’y a pas de paix. » Quelle est donc la « méthode » évangélique pour recevoir ce don de la paix, pour en vivre et le rayonner ? Nous avons un début de réponse dans la première partie de l’Evangile de ce dimanche : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. » Ce qui est donc premier c’est l’amour de Jésus et à la fidélité à son Evangile. Alors la Sainte Trinité vient faire sa demeure en nous, alors nous goûtons la paix que seul Dieu peut nous donner par sa présence. L’expérience de la paix chrétienne est une expérience spirituelle : sans la vie de prière, sans l’aide des sacrements, particulièrement la grâce du sacrement du pardon, nous ne pouvons pas goûter cette paix donnée par le Seigneur. Vivre de cette paix divine suppose de notre part l’humilité, c’est-à-dire la vérité par rapport à notre incapacité d’y arriver par nos propres forces. En reconnaissant notre péché, nos fautes, nos chutes, nos faiblesses, et en demandant le pardon de Dieu nous nous réconcilions. Non seulement avec Dieu notre Père, mais aussi avec nos frères en humanité et avec nous-mêmes. Les guerres les plus terribles sont parfois celles qui nous déchirent intérieurement. La paix chrétienne est donc à la fois un don et une exigence pour nous. Nous savons bien que la plupart des blessures infligées à la paix proviennent de l’égoïsme, de l’injustice et de l’orgueil. Chaque fois qu’avec le Christ nous sommes victorieux de ces travers humains nous faisons progresser non seulement en nous mais dans le monde entier la cause de la paix.
En ce mois de Marie comment ne pas évoquer celle que nous appelons avec raison la reine de la paix ? Oui, Marie est vraiment la reine de la paix parce qu’elle a toujours accompli la volonté du Seigneur, parce qu’elle a été l’humble servante du Seigneur. Tout chrétien qui prie Marie, particulièrement dans la méditation des mystères du chapelet, sait à quel point il est rempli de la paix du Seigneur. Contempler avec Marie les mystères de la vie du Seigneur est une méthode sûre et simple pour recevoir pleinement le don de la paix et le rayonner autour de nous. Que Marie intercède pour nous, ses enfants, afin que nous vivions toujours plus la béatitude de la paix !
« Heureux ceux qui sèment la paix, ils seront appelés enfants de Dieu. »
Amen

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