vendredi 12 janvier 2007

Deuxième dimanche du temps ordinaire

2ème dimanche du T.O / C
14 janvier 07
Jean 2, 1-11 (page 409)

Entre le temps de Noël et le début du carême, l’Eglise nous invite à vivre au rythme du temps ordinaire. Et cette année nous commençons le temps ordinaire avec l’Evangile des noces de Cana. Seul l’évangéliste Jean nous rapporte ce signe de Jésus au début de son Evangile : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. » Nous commençons donc notre temps ordinaire avec le premier signe de Jésus, c’est logique. Lorsque Jean parle de « signe », les autres évangélistes parlent de « miracle ».
Le récit des noces de Cana peut être interprété de bien des manières, tellement le premier signe de Jésus est riche de significations…
Nous pouvons y voir une annonce du mystère pascal puisque c’est le troisième jour après son baptême que le Seigneur accomplit ce signe.
Nous pouvons y voir aussi une annonce du sacrement de l’eucharistie. D’autant plus que l’Evangile de Jean ne comporte pas le récit de l’institution de l’eucharistie par Jésus le soir du jeudi saint…
Je laisserai de côté ces lectures très intéressantes pour en privilégier deux autres :
Cana est une révélation du mystère de l’Eglise.
Cana est un enseignement sur le rôle de Marie dans notre vie chrétienne.
Il est significatif de relever que dès le début de son ministère public, Jésus annonce le mystère de son Eglise. Un passage de la première lecture éclaire d’une très belle manière la signification ecclésiale des noces de Cana :
« Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t’a construite t’épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu. »
Dans ce passage du chapitre 62, le prophète s’adresse à Jérusalem, à Sion. Jérusalem est une personnification du peuple tout entier. Sion, c’est le peuple d’Israël. Le mariage est l’image la plus adéquate pour représenter la relation qui existe entre Dieu et son peuple. Beaucoup de prophètes, Osée en particulier, ont utilisé l’image des noces pour parler de l’Alliance entre Dieu et son peuple.
Lors des noces de Cana, Dieu par son Fils fait entrer son peuple, son Eglise, dans une Alliance nouvelle et éternelle. Ainsi le signe de Cana marque le commencement ou plutôt la manifestation de la nouvelle Alliance : « Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » Qu’est-ce que l’Eglise ? Qu’est-ce que le peuple de la nouvelle Alliance ? La communauté de tous ceux qui reconnaissent la gloire de Jésus et qui mettent leur foi en lui.
Le signe de Cana nous donne deux caractéristiques de la nouvelle alliance :
Tout d’abord la surabondance de la grâce divine : 600 litres de vin, cela fait vraiment beaucoup, même pour une très grande noce ! Jean avait annoncé cela dès son magnifique prologue :
« Car de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce sur grâce ; car la Loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. »
Enfin la supériorité de la nouvelle Alliance par rapport à l’ancienne :
« Tout le monde sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Lorsque vint la plénitude des temps, Dieu nous a servi en abondance le bon vin de la nouvelle Alliance. Sa saveur est celle de la grâce et de la vérité.
En guise de conclusion je voudrais parler de Marie. Notons bien que « la mère de Jésus » est citée avant son Fils dans l’Evangile. Jean ne la nomme pas Marie, mais « la mère de Jésus ». A l’autre bout de son Evangile, au pied de la Croix, il parlera de la même manière de la mère de Jésus. C’est une manière de souligner la dépendance radicale de Marie envers son Fils. C’est Marie qui prend discrètement mais très clairement l’initiative du signe de Cana : « Ils n’ont pas de vin. » Il aurait été plus juste de dire : « Ils n’ont plus de vin. » L’étrange formule de Marie nous révèle que sans Jésus le vin perd sa saveur : l’ancienne Alliance est en effet dans l’attente d’une joie inconnue : « Tu seras la joie de ton Dieu. » Devant l’apparent refus de son Fils, Marie insiste et persévère : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Et voilà que le Fils obéit à sa mère, le Seigneur à sa créature en accomplissant le signe demandé ! C’est sur l’initiative de Marie et à sa prière que le vin de la nouvelle alliance nous est servi de manière surabondante. C’est par Marie que nous entrons dans la nouvelle alliance. Marie est véritablement la mère de l’Eglise, la mère des croyants : elle qui a enfanté la tête du Corps continue à enfanter les membres de ce même Corps, les baptisés. C’est pour cette raison que nous devons avoir recours à Marie dans notre vie spirituelle. Elle est la mieux placée pour nous introduire dans la joie des noces de la nouvelle alliance.
O Mère de Jésus, toi qui as un si grand pouvoir sur le cœur de ton Fils, accorde-nous par ta prière auprès de Lui la grâce de goûter au vin de la Nouvelle Alliance. Fais que par toute notre vie nous soyons vraiment la joie de Dieu notre Père !
Amen

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