16/11/2025
Luc 21, 5-19
L’Evangile de ce dimanche nous
ramène au temple de Jérusalem avec l’admiration des disciples pour sa beauté et
le commentaire qu’elle suscite de la part de Jésus : Ce que vous
contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout
sera détruit. Contrairement à Jean saint Luc situe la purification du
temple dans les derniers jours de la vie de Jésus à Jérusalem, au chapitre 19.
Le contexte qui précède notre Evangile est significatif. Il nous présente comme
un triptyque autour du thème du temple. Au chapitre 19 Jésus expulse les
vendeurs hors du temple : Ma maison sera une maison de prière. Or vous,
vous en avez fait une caverne de bandits. Ensuite nous trouvons l’épisode
de l’offrande de la pauvre veuve dans le trésor du temple : En vérité,
je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous
ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a
pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. Enfin
l’annonce brutale de la destruction du temple, annonce qui implique la fin du
sacerdoce et des sacrifices. En résumé : le temple est consacré à la
prière, il est le lieu d’un nouveau type de sacrifice, non plus celui des
animaux, mais celui de l’offrande totale, de la générosité extrême, celle
illustrée par la veuve, mais ce temple de pierre sera détruit par les Romains
en 70.
A l’annonce de la destruction du
temple correspond l’annonce des persécutions dont seront victimes les
chrétiens : Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas
un cheveu de votre tête ne sera perdu. L’offrande de la veuve dans le
temple annonce l’offrande des martyrs, celle du témoignage suprême. Le Seigneur
prévient ses disciples : il ne suffit pas de croire en moi, il est
essentiel pour vous de persévérer dans la foi : C’est par votre
persévérance que vous garderez votre vie. Cette sentence nous rappelle la
parabole du semeur au chapitre 8 de saint Luc : Il y a ceux qui sont
dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ;
mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de
l’épreuve, ils abandonnent. Souvenons-nous au contraire de la graine semée
dans la bonne terre : Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont
les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la
retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
La question des disciples sur
l’avenir (Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que
cela est sur le point d’arriver ?), même si nous pouvons la comprendre, n’est
pas une bonne question, c’est une question qui nous empêche d’être la bonne
terre dans la persévérance et la fidélité dans le temps présent qui est le seul
que nous ayons pour nous unir à Dieu et pour aimer notre prochain. Ecoutons la
belle prière trouvée sur une petite sœur du Sacré-Cœur tuée en Algérie le 10
novembre 1995 :
« Vis le jour d’aujourd’hui,
Dieu te le donne, il est à toi, vis-le en Lui. Le jour de demain est à Dieu, Il
ne t’appartient pas. Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui. Demain est
à Dieu : Remets-le Lui. Le moment présent est une frêle passerelle, si tu le
charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain, La passerelle cède et tu
perds pied. Le passé ? Dieu le pardonne. L’avenir ? Dieu le donne. Vis le jour
d’aujourd’hui en communion avec Lui. Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un
être bien-aimé, regarde-le dans la lumière du Christ ressuscité. »

