dimanche 15 janvier 2023

Deuxième dimanche du temps ordinaire / année A

 

15/01/2023

Jean 1, 29-34

Le temps de Noël s’est achevé lundi 9 avec la fête du baptême du Seigneur. Et voilà qu’au commencement du temps ordinaire nous retrouvons le baptême de Jésus par Jean. Nous sommes dans ce temps de la liturgie entre Noël et le commencement du carême qui aura lieu cette année le 22 février, dans cette première partie du temps ordinaire. La liturgie veut nous faire revivre le temps de la manifestation et de la prédication de Jésus, le temps si bref de son ministère public. En ce dimanche c’est Jean qui nous présente Jésus au commencement de son ministère. C’est en baptisant Jésus que Jean a reçu la révélation de qui il était. Avant il ne le connaissait pas. Jean reçoit cette révélation de l’Esprit Saint. On pourrait affirmer que c’est en baptisant Jésus de Nazareth que Jean devient croyant car, comme il le dit, il a vu. Le témoignage de Jean sur Jésus tient en deux affirmations :

Il le présente en effet comme l’Agneau de Dieu et le Fils de Dieu.

La personne de Jésus ne peut donc pas se comprendre sans une référence forte et unique à Dieu. Il appartient à Dieu et il renvoie à Lui.

Il est d’abord l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. Pour les Juifs cette expression renvoyait bien sûr à l’agneau pascal, à la multitude des agneaux qui étaient sacrifiés chaque année par le peuple en mémoire de la Pâque. Dès le commencement Jean nous fait comprendre la fin des sacrifices de l’Ancienne Alliance. Non plus une multitude d’agneaux mais un agneau unique qui est un homme. L’agneau symbolise l’innocence et la douceur. Dans le contexte de la Pâque juive il est associé au sacrifice donc à la mise à mort. L’innocent et le doux est condamné à la violence du sacrifice. Plus tard Jésus se présentera lui-même comme doux et humble de cœur, reprenant le symbolisme de l’agneau. Jean annonce donc dès le commencement la mort violente de Jésus, innocent sacrifié. Et il nous donne le sens de cette mort : enlever le péché du monde. Nous ne sommes plus dans les limites du peuple Juif. La mort de Jésus aura une signification universelle en vue du pardon des péchés non pas seulement pour le peuple mais pour tous les peuples et pour le monde entier. Le singulier utilisé par Jean, le péché du monde, nous renvoie à la racine du mal. Tous les péchés que nous pouvons commettre s’enracinent dans notre nature humaine marquée par le péché des origines. Finalement il n’existe qu’un péché, celui de l’orgueil de la créature qui décide de vivre sa vie de manière totalement indépendante, coupée de sa source qui est Dieu. Le grand remède à ce péché du monde est bien l’humilité qui opère le mouvement inverse. C’est la raison pour laquelle Dieu lui-même choisit le chemin de l’abaissement de son Fils pour nous réconcilier avec lui.

Jésus est Agneau de Dieu et Fils de Dieu. Cette filiation en Dieu, mystère de la sainte Trinité, indique le lien qui unit d’une manière unique l’homme Jésus à celui que nous nommons Dieu et qu’il appelle son Père. L’esprit qui anime le Fils est ainsi diamétralement opposé à l’esprit de ceux qui sont soumis au péché du monde. Un esprit qui reconnait dans la joie et l’action de grâce sa dépendance vis-à-vis du Père, l’esprit des Béatitudes : Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Béatitude que l’on pourrait traduire de la manière suivante :

Heureux ceux qui reconnaissent que leur souffle vient de Dieu, heureux ceux qui reconnaissent qu’ils ne sont pas la source de leur vie.

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