dimanche 9 octobre 2022

28ème dimanche du temps ordinaire / année C

 

9/10/2022

Luc 17, 11-19

L’épisode de la guérison des dix lépreux nous enseigne que la gratitude est une vertu rare chez les hommes :

Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu !

1 sur 10, cela ne fait pas beaucoup en effet ! Regardons comment l’évangéliste décrit la vertu de gratitude chez ce lépreux samaritain :

L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.

Cet homme sait dire merci à Dieu et à Jésus pour le don de sa guérison et il joint à son action de grâce une attitude d’adoration en se prosternant aux pieds de Jésus. Gratitude, humilité et adoration caractérisent son attitude.

La capacité que nous avons à reconnaître un bienfait et à dire merci se cultive et se développe dans deux directions : envers nos frères les hommes et envers notre Père et Créateur. Le chemin pour apprendre à dire merci à Dieu passe par notre capacité à dire merci aux hommes. Cela va bien au-delà de la simple politesse que l’on apprend normalement dans notre enfance. Quand nous observons nos relations sociales, nous ne pouvons que constater avec tristesse un ensauvagement, une dureté qui nous rendent la vie difficile. Parfois même la politesse a disparu. Reconnaître que nous dépendons des autres demande de l’humilité. Et surtout la prise de conscience que nous ne sommes pas le centre du monde. L’exercice de la gratitude, bien plus grande et profonde que la politesse, change notre cœur et l’ouvre à la joie. Un cœur qui sait dire merci est un cœur joyeux. Ne considérons pas que tout nous est du et sachons apprécier ce que nos frères nous donnent, tous les services qu’ils nous rendent et sans lesquels nous ne pourrions tout simplement pas vivre. C’est dans la mesure où nous cultiverons cette capacité merveilleuse que nous serons capables de reconnaître les bienfaits de Dieu. Pour paraphraser saint Jean comment dire merci à Dieu que nous ne voyons pas si nous sommes incapables de dire merci à nos frères que nous voyons ? La gratitude est d’ailleurs l’une des nombreuses manifestations de l’amour de charité. Cet Evangile est l’occasion de nous redire la signification du sacrement de la messe, l’eucharistie, c’est-à-dire l’action de grâce, le merci de la foi et de la charité, que nous faisons monter vers Dieu notre Père par son Fils dans l’Esprit. C’est ainsi que commencent toutes les préfaces qui introduisent la grande prière eucharistique :

Vraiment, Père très saint, il est juste et bon, pour ta gloire et notre salut, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, par ton Fils bien-aimé, Jésus le Christ… (P.E II)

Si nous vivons l’eucharistie de l’intérieur, avec l’adhésion de notre cœur, nous apprenons l’attitude du samaritain, celle de l’action de grâce, de l’humilité et de l’adoration.

En guise de conclusion, écoutons ce qu’écrivait Cicéron à propos de cette merveilleuse capacité donnée à l’homme mais dont sont aussi capables les animaux, pensons en particulier aux chiens :

La gratitude est non seulement la plus grande des vertus mais aussi la mère de toutes les autres.

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