Matthieu 22, 1-10
11/10/20
Le royaume des Cieux est comparable à un roi
qui célébra les noces de son fils.
L’Evangile
de ce dimanche nous propose une parabole du Royaume des cieux. Pour nous parler
de la communion entre Dieu et les hommes, Jésus utilise l’image des noces. Le
roi, c’est Dieu le Père, et le fils du roi, Jésus. Cette image des noces est
peu fréquente dans le Nouveau Testament. On la retrouve toutefois dans le
dernier livre de la Bible, l’Apocalypse :
Soyons dans la joie, exultons, et rendons
gloire à Dieu ! Car elles sont venues, les Noces de l’Agneau, et pour lui son
épouse a revêtu sa parure. Un vêtement de lin fin lui a été donné, splendide et
pur. Car le lin, ce sont les actions justes des saints. Puis l’ange me dit : «
Écris : Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »
L’image
des noces en appelle immédiatement une autre : celle du repas de fête, du
festin. Le prêtre, avant le moment de la communion, reprend à chaque messe les
paroles de l’Apocalypse. Dans ce livre il s’agit des noces de l’Agneau,
c’est-à-dire de Jésus qui se sacrifie par amour sur le bois de la croix et qui
abolit les sacrifices d’animaux de l’Ancienne Alliance. La vision de Jean dans
l’Apocalypse nous montre le triomphe de l’Agneau de Dieu dans le Royaume de son
Père. L’image des noces est très proche d’une autre image beaucoup plus
fréquente, celle de l’Alliance, liée, elle aussi, au mariage. Les noces de
Jésus avec l’humanité commencent dès le moment de son incarnation dans le sein
de la Vierge Marie. Le Verbe de Dieu épouse en effet chaque homme, chaque
femme, il s’unit à eux, à chacun d’entre nous, en se faisant chair, en prenant
notre condition humaine. Les noces évoquent une union d’amour pour toujours,
aussi solide que l’Alliance nouvelle et éternelle de Dieu avec l’humanité en
Jésus-Christ.
La
parabole insiste sur le fait que l’humanité refuse de célébrer les noces de
l’Agneau :
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce
les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Face à ce
refus d’entrer dans la joie du Royaume, le roi ne peut que constater avec
amertume et déception :
Le repas de noce est prêt, mais les invités
n’en étaient pas dignes.
Mais il
ne renonce pas pour autant à célébrer les noces de son fils :
Allez donc aux
croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la
noce.
La suite de la parabole précise que la salle fut
remplie de convives, les mauvais comme
les bons. Chez Matthieu le regard porté sur les convives est de type
moral : il y a ceux qui ont bien agi, conformément aux commandements de
Dieu, et ceux qui, au contraire, ont choisi le péché et le mal. Dans la version
de Luc, cette dimension morale disparaît pour laisser la place à une autre vision :
Le maître de maison dit à son serviteur :
“Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres,
les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”
Cette
parabole, comme celle de la vigne et des vignerons entendue dimanche dernier,
nous redit que l’histoire des relations entre Dieu et nous, l’histoire de
l’Alliance, est un drame dont la croix est le signe le plus absolu. Il s’agit
bien du drame du refus de l’amour de Dieu, du refus de sa miséricorde. Dans
l’attente de l’accomplissement du Royaume des cieux lors du second avènement du
Seigneur, chaque célébration de la messe anticipe et rend déjà présent la
réalité des noces de l’Agneau telle qu’elle est décrite dans l’Apocalypse. En
communiant avec foi et amour au corps et au sang du Seigneur mort et ressuscité
pour nous, nous participons déjà au repas de noces. Nous répondons ainsi
« oui » à l’appel du Père. Nous venons tels que nous sommes :
parfois bons, parfois infidèles aux commandements, avec nos misères et nos
faiblesses, estropiés, aveugles et boiteux spirituels comme dans saint Luc…
Mais mieux vaut venir et répondre « oui », même s’il nous reste
encore beaucoup de chemin pour être vraiment chrétiens, que de refuser
d’entendre l’appel de Dieu. Cette parabole nous renvoie à la facilité avec
laquelle nous pouvons parfois nous trouver des excuses pour ne pas participer
chaque dimanche au festin des noces de l’Agneau ou bien pour ne pas donner à
Dieu la place qui lui revient chaque jour de notre existence :
Ils n’en tinrent aucun compte et s’en
allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce…
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