dimanche 7 juillet 2019

14ème dimanche du temps ordinaire / année C



7/07/19

Luc 10, 1-12/17-20

Au commencement de la montée de Jésus vers Jérusalem, celui-ci décide d’envoyer en mission 72 disciples comme il avait envoyé en mission les 12 apôtres. Les consignes missionnaires que Jésus donne aux disciples sont à peu près les mêmes que celles données aux apôtres, et c’est la première partie de notre Evangile. Le Seigneur ne leur cache pas la difficulté de leur mission en employant l’image des agneaux envoyés parmi les loups. Il prévoie aussi que ses disciples seront parfois rejetés. On refusera d’accueillir leur message de paix. Dans ce cas ils ne doivent ni s’imposer ni insister mais partir plus loin pour poursuivre leur mission. Ils doivent acquérir la liberté chrétienne qui leur permettra d’accepter sereinement les échecs comme les succès, l’essentiel étant leur fidélité à Jésus et à son Evangile. Comme le disait, avec la même liberté spirituelle, Bernadette au curé de Lourdes : « je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». C’est Dieu et lui seul qui jugera ceux qui refusent d’accueillir l’annonce du règne de Dieu.

La seconde partie de cette page évangélique nous montre le retour des disciples après leur première expérience missionnaire qui semble avoir été un succès. D’où leur joie en constatant que les démons leur sont soumis lorsqu’ils invoquent le nom de Jésus. Le commentaire que le Seigneur fait met en avant le pouvoir divin des disciples sur les forces du mal. Chaque fois qu’un chrétien témoigne de sa foi et annonce l’Evangile, Satan tombe du ciel comme l’éclair. Ce qui signifie que tout œuvre d’évangélisation authentique qui édifie le royaume de Dieu cause par la même occasion la chute de Satan, prince de ce monde. Et Jésus de les confirmer dans leur mission en leur disant : absolument rien ne pourra vous nuire, pas même les loups dont il parlait plus haut… Comment alors interpréter les nombreuses persécutions que les chrétiens ont endurées et endurent encore aujourd’hui ? La persécution, bien sûr, cause un certain mal, fait souffrir, torture et parfois tue, mais elle est impuissante à faire disparaître l’Evangile et le nom de Jésus pour toujours. Prise en elle-même, elle semble mettre en échec les promesses de Jésus, mais, comprise dans le long temps de l’histoire humaine et de la Providence divine, la persécution ne remet pas en cause l’Eglise. Parfois même elle la multiplie en la rendant encore plus forte et plus sainte. La promesse faite aux disciples rejoint celle faite à Pierre, le premier parmi les apôtres : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Tant que durera ce monde, l’Eglise subsistera, même si une éventuelle apostasie générale, signe de la fin des temps, pourra la ramener à ses dimensions des origines, un tout petit reste, comme celui d’Israël autrefois. Si la Mort ne l’emportera pas sur l’Eglise du Christ, c’est bien parce que Jésus a les paroles de la vie éternelle.

Le verset conclusif de cet Evangile est très important : Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. Ce que l’on pourrait traduire ainsi : ne vous réjouissez pas du pouvoir spirituel que je remets en vos mains, encore moins de la puissance temporelle de l’Eglise, mais réjouissez-vous plutôt de votre condition de disciples aimés de Dieu et sauvés par moi. Ce n’est jamais le pouvoir, fut-il spirituel, qui caractérise en premier lieu la communauté des croyants qu’est l’Eglise, mais la joie de se savoir en communion avec Dieu. Ce qui signifie aussi que le pouvoir spirituel des apôtres et des disciples est un moyen au service de la réconciliation du genre humain avec Dieu dans l’Eglise. Ce pouvoir sur les forces du mal est orienté vers l’accomplissent de notre vocation éternelle pour que les noms du plus grand nombre se trouvent inscrits dans les cieux.

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