dimanche 18 novembre 2018

La Parousie et les fins dernières / 33ème dimanche du temps ordinaire année B



18/11/18

Marc 13, 24-32

Le dernier dimanche de notre année chrétienne est consacré à la célébration du Christ roi de l’univers. Ce sera dimanche prochain. Dans la liturgie, ce dimanche, le 33ème du temps ordinaire, oriente notre pensée vers les fins dernières avec le retour du Christ en gloire et la fin de notre monde tel que nous le connaissons. L’Evangile que nous venons d’entendre est un passage du discours eschatologique de Jésus dans lequel il aborde non seulement la ruine de Jérusalem et la destruction du Temple mais aussi la terrible détresse qui précédera son retour. Le Seigneur utilise le vocabulaire apocalyptique, typique de la culture religieuse juive, en mentionnant l’ébranlement des puissances célestes et des signes dans les astres. Nous sommes d’emblée mal à l’aise avec ce style apocalyptique si difficile à comprendre et à interpréter. Pour le dire le plus simplement possible, de grands bouleversements dans le fonctionnement ordinaire de la nature seront les signes du retour du Christ et donc du jugement dernier. Jésus n’annonce pas de manière précise quand cela arrivera. C’est le secret de son Père. La description de l’ébranlement des puissances cosmiques peut évoquer ce qu’actuellement certains appellent la collapsologie : un néologisme inventé par le français Pablo Servigne composé du mot «collapse», du latin collapsus, «qui est tombé en un seul bloc» (à lorigine du verbe to collapse en anglais, «seffondrer») et du suffixe «-logie ». C’est en 2015 que Pablo Servigne publie avec Raphaël Stevens un livre au titre apocalyptique : Comment tout peut s’effondrer: Petit manuel de collapsologie à lusage des générations présentes. Récemment, un jeune français ayant fait des études dans la finance, Julien Wosnitza,  a enfoncé le clou en publiant : Pourquoi tout va s’effondrer. Et voici ce qu’il affirme : J’ai 24 ans et j’ai compris que le monde allait s’effondrer. Ce n’est pas une intuition, mais une réalité. Tous les faisceaux d’indices, toutes les publications scientifiques, toutes les observations concordent : notre civilisation court vers un effondrement global. Fonte des glaciers, mort des océans, extraction de ressources à outrance, bouleversement sans précédent de la biodiversité, hausse continue du réchauffement climatique, accroissement des inégalités sociales...  Et que fait-on ? Rien ! Ou presque rien. Pire, nous croyons encore pouvoir résoudre ces crises fondamentales par le système qui les a précisément engendrées. Au pays du climato-sceptique Trump, voilà une grosse semaine que les incendies ravagent la Californie et étouffent les habitants de beaucoup de villes, l’air devenant irrespirable. A cette collapsologie de plus en plus répandue, on pourrait ajouter la tendance survivaliste soutenue par des personnes pensant qu’il faut se préparer à l’effondrement final en assurant une autonomie maximale en nourriture, eau, énergie etc. Nous le constatons, l’ambiance n’est pas particulièrement optimiste dans certains courants de pensée contemporains. La pensée de l’Apocalypse revient à l’ordre du jour non plus à cause des témoins de Jéhovah annonçant régulièrement la date de la fin du monde, mais des rapports scientifiques alarmants sur l’état de notre planète annonçant l’écroulement de notre civilisation entre 2030 et 2050…

Comme nous y invite le pape François, nous avons, nous aussi, en tant que catholiques, à vivre une conversion écologique. Il s’agit bien de prendre très au sérieux ce que la communauté scientifique mondiale porte à notre connaissance même si cela n’est pas très agréable. L’Evangile de ce dimanche nous rappelle aussi l’importance de notre attitude spirituelle face au mystère de la fin des temps, et au mystère de notre propre mort. Et finalement, c’est la confiance au Christ Sauveur qui doit l’emporter car le ciel et la terre passeront, ses paroles ne passeront pas. Si Jésus est proche, à notre porte, c’est aussi un appel à la vigilance qui nous est fait. Il s’agit pour nous de demeurer éveillés dans la prière et dans la foi, tout en nous engageant résolument dans l’écologie. Pour nous chrétiens, il est plus que jamais nécessaire de faire grandir notre confiance en la Parole du Christ :

Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Aucun commentaire: