dimanche 3 décembre 2017

Premier dimanche de l'Avent / année B


Premier dimanche de l’Avent/B

3/12/17

Isaïe 63-64

Au commencement d’une nouvelle année liturgique, je voudrais méditer avec vous la première lecture du prophète Isaïe.

Ce magnifique texte nous rappelle tout d’abord les deux dimensions principales du temps de l’Avent : temps du désir de Dieu et temps de l’accomplissement de ce désir par le mystère de l’incarnation. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais… ! Ce cri du prophète exprime toute l’attente de l’Ancien Testament, l’attente de la manifestation du Messie. Pour nous chrétiens, il exprime aussi l’attente du retour du Christ en gloire et de l’accomplissement de notre histoire humaine à la fin des temps. Cette supplication nous met devant les yeux l’objet de notre désir spirituel : la manifestation du Royaume des cieux, l’avènement des cieux nouveaux et de la terre nouvelle où la justice habite. Le règne du mensonge et de l’injustice nous font souffrir et nous savons que Dieu seul pourra nous délivrer de cette situation en nous délivrant de tout mal. A cette supplication correspond dans la première lecture l’exaucement de la prière : Voici que tu es descendu… Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. Oui, dans le mystère de l’incarnation que nous célébrerons pendant le temps de Noël, Dieu a répondu au désir des hommes, il s’est fait proche en Jésus son Fils. Désormais il est l’Emmanuel, Dieu avec nous, il est notre frère en humanité.

Le texte d’Isaïe chante d’une manière particulièrement forte les louanges de la grâce divine. En effet si Dieu nous abandonne à notre propre sort, nous sommes perdus. S’il nous retire son don d’amour, nous sommes vaincus et anéantis par le règne du mensonge et de l’injustice. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ?... Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Isaïe nous rappelle donc notre dépendance totale à l’égard de Dieu dans l’ordre de notre salut parce que nous dépendons tout simplement de lui d’abord dans l’ordre de l’existence : il est Père et Rédempteur. Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main.
Pendant ce temps de l’Avent où Jésus nous invite à la vigilance spirituelle, à rester éveillés dans le désir de sa venue et de sa présence, Isaïe nous indique le chemin à suivre : Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins. Tout attendre de la grâce de Dieu ne fait pas de nous des êtres passifs. L’attente de l’Avent est au contraire une attitude active tout comme la vigilance dont nous parle Jésus. Veiller en pratiquant avec la joie la justice, c’est s’engager, par notre attitude, nos choix et nos actes, pour la justice et la vérité. Veiller en se souvenant du Seigneur, c’est donner à la vie spirituelle et à la prière la place qui leur revient dans notre vie chrétienne de chaque jour. Ainsi la vigilance de l’Avent nous encourage à suivre les chemins du Seigneur Jésus, humblement, jour après jour, en recherchant activement le bien et la communion avec Lui dans le cœur à cœur de la prière.


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