Colossiens
1, 12-20
20/11/16
Dans la deuxième lecture de ce
dimanche, l’apôtre Paul nous parle du royaume du Fils bien-aimé de Dieu. Jésus
a proclamé la venue du royaume de Dieu, et Paul nous montre comment le Christ
est lui-même roi, partageant avec le Père la royauté. En tant que chrétiens
nous avons accès à ce royaume de lumière dans la mesure où nous reconnaissons
en Jésus le Christ et le Sauveur. En cette fête du Christ roi de l’univers,
l’enseignement de saint Paul nous fait comprendre le mystère de cette royauté
du Christ. Jésus, ressuscité et glorifié, est roi à un double titre : par
rapport à la création et par rapport à l’Eglise.
Jésus est d’abord le premier-né par rapport à toute créature.
C’est en effet par son Fils, sa Parole, que le Père créé tout ce qui existe. Tout est créé par lui et pour lui. Dans
la sainte Trinité le Fils est créateur, il est même le modèle et l’exemplaire
de toute création, même si Lui n’est pas créé : car c’est en lui que tout a été créé. Ce qui signifie que toute la
création, toutes les créatures portent la marque du Fils de Dieu, l’homme portant
une image unique et particulière au sein de la création. L’enseignement de
saint Paul fonde le titre donné au Christ par cette fête : il est roi de
l’univers, et pas seulement de l’humanité. La royauté du Christ est cosmique et
universelle, et rien dans la création ne se trouve en dehors de son royaume. Le
texte de Paul élargit notre vision de la création et nous préserve d’une
conception anthropocentrique de cette même création : ce n’est pas pour
l’homme que tout a été créé, mais bien pour le Christ ! Tout a été créé pour lui. Le Christ
n’est pas seulement le principe de la création, il en est aussi le but et à la
fin, dans le sens de finalité. Dans son encyclique écologique, le pape François
tire les conséquences de cette vérité trop souvent oubliée parmi les
chrétiens :
L’aboutissement de la marche de l’univers se
trouve dans la plénitude de Dieu, qui a été atteinte par le Christ ressuscité,
axe de la maturation universelle. Nous ajoutons ainsi un argument de plus pour
rejeter toute domination despotique et irresponsable de l’être humain sur les
autres créatures. La fin ultime des autres créatures, ce n’est pas nous. Mais
elles avancent toutes, avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est
Dieu, dans une plénitude transcendante où le Christ ressuscité embrasse et
illumine tout ; car l’être humain, doué d’intelligence et d’amour, attiré par
la plénitude du Christ, est appelé à reconduire toutes les créatures à leur
Créateur. (n°83)
La royauté de l’homme sur la création est donc
subordonnée à celle du Christ Roi et elle ne peut s’exercer, comme
participation, qu’en conformité avec la volonté de Dieu créateur. C’est pour
cette raison que le pape François qualifie de péché toute domination despotique
et irresponsable de l’être humain sur les créatures et la création. C’est le
péché contre l’écologie.
Dans la deuxième partie de sa réflexion, saint
Paul nous présente le Christ comme roi de l’Eglise : le premier-né d’entre les morts. A ce titre et par sa victoire
pascale, Jésus est le commencement d’une création nouvelle. L’Eglise, et chaque
chrétien, est le signe de ce royaume dans lequel la création, abimée par le
péché de l’homme, retrouvera une splendeur nouvelle. Jésus a souffert la mort
de la croix pour donner naissance à un homme nouveau et à une création
nouvelle. Son royaume est celui de la paix universelle car il est celui de la
réconciliation. Puisque tout est créé pour le Christ, c’est seulement dans le
Christ roi que toute chose trouvera son
accomplissement total, c’est-à-dire sa perfection et sa sainteté en
correspondance avec la volonté de Dieu. Le chrétien qui prend au sérieux
l’enseignement écologique de l’Eglise œuvre dès maintenant à la réconciliation
entre l’homme et les autres créatures, entre l’homme et la nature. Le chrétien,
appelé à être artisan de paix dans ce monde pécheur, divisé et violent, ne
sépare pas la paix entre les hommes de la paix entre l’homme et la création. Il
s’oppose aussi fermement à la course aux armements, aux guerres, et à ceux qui
les décident et en profitent, qu’aux pollutions et aux atteintes à
l’environnement, ainsi qu’à tous les manques de respect et de considération
envers la vie des autres créatures.
Je terminerai cette réflexion sur notre
participation à la royauté du Christ par un passage de la prière du pape
François à la fin de Laudato si’ :
Ô Dieu, Un et Trine,
communauté sublime d’amour infini,
apprends-nous à te contempler
dans la beauté de l’univers,
où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude
pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce
de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous
notre place dans ce monde
comme instruments de ton affection
pour tous les êtres de cette terre,
parce qu’aucun n’est oublié de toi.
Seigneur, saisis-nous
par ta puissance et ta lumière
pour protéger toute vie,
pour préparer un avenir meilleur,
pour que vienne
ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.
Loué sois-tu.
Amen.
communauté sublime d’amour infini,
apprends-nous à te contempler
dans la beauté de l’univers,
où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude
pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce
de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous
notre place dans ce monde
comme instruments de ton affection
pour tous les êtres de cette terre,
parce qu’aucun n’est oublié de toi.
Seigneur, saisis-nous
par ta puissance et ta lumière
pour protéger toute vie,
pour préparer un avenir meilleur,
pour que vienne
ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.
Loué sois-tu.
Amen.
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