Premier juin 2014
Jean 17,
1-11
La veille de sa mort Jésus prie
son Père. C’est un passage de cette prière que nous venons d’entendre dans
l’Evangile de ce dimanche. Comme tout homme qui sait que la mort est proche
Jésus fait le bilan de sa mission en présence de son Père. Il a été en toutes
choses un bon et fidèle serviteur de Dieu : « Moi, je t’ai glorifié
sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. » Il
a été sur la terre des hommes la Parole de Dieu : « Je leur ai donné
les paroles que tu m’avais données ». Même si cette prière est faite avant
Pâques elle annonce déjà la réalité du mystère de l’Ascension que nous avons
fêté jeudi. L’Ascension c’est en effet la glorification par le Père de son Fils
incarné. Dans sa prière Jésus nous révèle sa nature divine : « Et
maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès
de toi avant que le monde existe. » Avant la création du monde,
c’est-à-dire depuis toute éternité, le Verbe de Dieu était glorifié. La gloire
que Jésus reçoit au jour de l’Ascension concerne donc son humanité. C’est en
raison du mystère de son incarnation qu’il est glorifié au terme de sa mission
et qu’il reçoit du Père « autorité sur tout être vivant ». Avant même
son Ascension à la droite du Père Jésus peut dire : « Désormais, je
ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers
toi. » Le Seigneur, à partir du moment où il décide librement de donner sa
vie pour nous sur la croix, est en effet déjà glorifié. Dans sa prière il nous
révèle aussi son union étroite et intime avec Dieu le Père : « Tout
ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ». La gloire et
l’autorité de Dieu sont donc la gloire et l’autorité de son Fils. Dans cette
magnifique prière il y a un détail qui pourrait passer inaperçu si nous l’écoutons
trop rapidement : « Je trouve ma gloire en eux ». Cette
affirmation nous concerne de très près et devrait nous bouleverser. Nous
l’avons vu Jésus, à la veille de sa mort, reçoit sa gloire du Père. Mais il
nous dit aussi que c’est en chacun de nous, les chrétiens, les membres de son
corps, qu’il trouve sa gloire ! Ce qui signifie qu’en tant que créatures
nous pouvons contribuer à la gloire même de Dieu ! Cela donne à notre
existence et à notre vocation une valeur infinie. Oui, chaque fois que nous
sommes fidèles à l’enseignement et à l’exemple du Christ, il trouve en nous sa
gloire. Saint Irénée de Lyon a traduit d’une belle manière cette vérité : "La
gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est de voir Dieu. »
Tout l’Ancien Testament souligne la fragilité de notre condition humaine. En
tant que créatures que sommes-nous en effet au regard de la longue histoire de
la création et de l’immensité de l’univers ? L’image de l’herbe est
souvent utilisée pour évoquer la finitude de l’homme : « L'homme !
Ses jours sont comme l'herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit : dès que
souffle le vent, il n'est plus, même la place où il était l'ignore. »
Malgré notre fragilité c’est en nous que Jésus trouve sa gloire. Et dans le
prophète Isaïe nous découvrons avec émerveillement que nous pouvons même
réjouir le cœur de notre Dieu, lui qui est la béatitude en son être
intime !
« Comme un jeune homme
épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie
de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. »
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