dimanche 1 juin 2014

Septième dimanche de Pâques

Premier juin 2014

Jean 17, 1-11

La veille de sa mort Jésus prie son Père. C’est un passage de cette prière que nous venons d’entendre dans l’Evangile de ce dimanche. Comme tout homme qui sait que la mort est proche Jésus fait le bilan de sa mission en présence de son Père. Il a été en toutes choses un bon et fidèle serviteur de Dieu : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. » Il a été sur la terre des hommes la Parole de Dieu : « Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données ». Même si cette prière est faite avant Pâques elle annonce déjà la réalité du mystère de l’Ascension que nous avons fêté jeudi. L’Ascension c’est en effet la glorification par le Père de son Fils incarné. Dans sa prière Jésus nous révèle sa nature divine : « Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. » Avant la création du monde, c’est-à-dire depuis toute éternité, le Verbe de Dieu était glorifié. La gloire que Jésus reçoit au jour de l’Ascension concerne donc son humanité. C’est en raison du mystère de son incarnation qu’il est glorifié au terme de sa mission et qu’il reçoit du Père « autorité sur tout être vivant ». Avant même son Ascension à la droite du Père Jésus peut dire : « Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. » Le Seigneur, à partir du moment où il décide librement de donner sa vie pour nous sur la croix, est en effet déjà glorifié. Dans sa prière il nous révèle aussi son union étroite et intime avec Dieu le Père : « Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ». La gloire et l’autorité de Dieu sont donc la gloire et l’autorité de son Fils. Dans cette magnifique prière il y a un détail qui pourrait passer inaperçu si nous l’écoutons trop rapidement : « Je trouve ma gloire en eux ». Cette affirmation nous concerne de très près et devrait nous bouleverser. Nous l’avons vu Jésus, à la veille de sa mort, reçoit sa gloire du Père. Mais il nous dit aussi que c’est en chacun de nous, les chrétiens, les membres de son corps, qu’il trouve sa gloire ! Ce qui signifie qu’en tant que créatures nous pouvons contribuer à la gloire même de Dieu ! Cela donne à notre existence et à notre vocation une valeur infinie. Oui, chaque fois que nous sommes fidèles à l’enseignement et à l’exemple du Christ, il trouve en nous sa gloire. Saint Irénée de Lyon a traduit d’une belle manière cette vérité : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est de voir Dieu. » Tout l’Ancien Testament souligne la fragilité de notre condition humaine. En tant que créatures que sommes-nous en effet au regard de la longue histoire de la création et de l’immensité de l’univers ? L’image de l’herbe est souvent utilisée pour évoquer la finitude de l’homme : « L'homme ! Ses jours sont comme l'herbe ; comme la fleur des champs, il fleurit : dès que souffle le vent, il n'est plus, même la place où il était l'ignore. » Malgré notre fragilité c’est en nous que Jésus trouve sa gloire. Et dans le prophète Isaïe nous découvrons avec émerveillement que nous pouvons même réjouir le cœur de notre Dieu, lui qui est la béatitude en son être intime !

« Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. »

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