dimanche 22 juin 2014

LE SAINT SACREMENT

22/06/14

Jean 6, 51-58


Le sacrement de l’eucharistie tient une place particulière parmi les sept sacrements célébrés dans l’Eglise catholique. La fête de ce jour en est la preuve. Aucun autre sacrement n’est fêté dans la liturgie. La fête du Saint Sacrement nous renvoie bien sûr à une autre fête : celle de l’institution de l’eucharistie par Jésus le soir du Jeudi Saint. En choisissant le nom de « Saint Sacrement » pour parler du sacrement de l’eucharistie la tradition catholique a voulu mettre en valeur la place unique de ce sacrement. Non pas bien sûr que les autres sacrements ne soient pas saints ! Mais pour exprimer que la messe était le sacrement par excellence. Si parmi les sept sacrements la liturgie ne fête que celui de l’eucharistie c’est bien parce qu’il y a une différence essentielle entre la messe et les autres sacrements. Tous les sacrements nous communiquent un don de Dieu, une grâce pour reprendre le vocabulaire théologique. Tous les sacrements nous sanctifient et nous unissent à Dieu. Mais il n’y a qu’un sacrement qui nous donne Dieu lui-même en nourriture spirituelle lors d’un repas sacré. Le baptême et la confirmation nous donnent bien Dieu, ils font que nous sommes habités par la présence du Seigneur. Mais encore une fois seule l’eucharistie nous permet de nous nourrir de la personne de Jésus lui-même. Dans le Nouveau Testament comme dans le catéchisme de l’Eglise catholique nous trouvons beaucoup de mots différents pour rendre compte de ce mystère. Certaines expressions insistent sur le réalisme du don qui nous est fait, d’autres sont davantage spirituelles. Si nous comparons ce que dit Paul dans la deuxième lecture avec l’enseignement de Jésus dans l’Evangile cette différence devient claire. Ce n’est pas la même chose de parler de « pain », de « corps » ou encore de « chair », de « communion » ou bien de l’acte de « manger ». Pour bien célébrer l’eucharistie et nous disposer à recevoir le don que Jésus veut nous faire dans le sacrement nous devons donc nous en tenir à un réalisme spirituel. L’Evangile insiste sur l’aspect réaliste de la présence de Jésus dans le pain consacré alors que Paul met en avant la communion spirituelle. Ce sont deux aspects complémentaires du sacrement qu’il ne faut pas opposer entre eux. La première lecture nous donne peut-être le contexte dans lequel nous pouvons mieux comprendre le sacrement institué par Jésus : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur ». L’eucharistie, dont la célébration rappelle le dernier repas de Jésus, est essentiellement une nourriture spirituelle dans ses deux parties principales : la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique qui aboutit à la communion. Le génie du Seigneur a consisté à mettre ensemble l’acte de manger (il a choisi le pain comme support du sacrement) et la communion avec lui. « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ». Non pas que le pain ne soit pas une vraie nourriture. La signification de l’eucharistie s’appuie au contraire sur le pain comme nourriture du corps pour nous faire parvenir au corps de Jésus comme nourriture de l’âme. Mais Jésus le dit clairement : sa chair est la vraie nourriture en vue de la vie éternelle. De la même manière que notre vie humaine a besoin du pain de chaque jour, autrement nous nous affaiblissons et nous finissons par mourir, ainsi la vie de Dieu en nous reçue au baptême, la vie spirituelle, a besoin d’être nourrie et fortifiée par le corps du Christ. Dans l’Evangile Jésus nous donne une belle définition de la communion au cours de la messe : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui ». Afin de bien recevoir la grâce de la communion nous devons avoir faim. Et c’est souvent ce désir spirituel qui peut nous manquer en particulier à cause de la routine : nous nous sommes habitués au sacrement et nous oublions par conséquent la grandeur du don que Jésus ressuscité nous fait chaque dimanche. Les paroles de Marie dans le Magnificat peuvent parfaitement s’appliquer au chrétien qui s’approche de Jésus dans la communion eucharistique : Dieu « comble de biens les affamés », mais il « renvoie les riches les mains vides ». Demandons donc à Dieu notre Père d’avoir en notre cœur ce désir de recevoir avec joie son Fils en communion. Que chaque communion que nous vivons soit unique ! De dimanche en dimanche c’est en effet une rencontre unique entre le Seigneur et chacun d’entre nous qui se renouvelle.

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