dimanche 4 mars 2012

Deuxième dimanche de Carême

Après le désert de la tentation saint Marc nous emmène sur la montagne de la transfiguration. Si l’épreuve au désert a été longue, 40 jours, l’évènement de la transfiguration a dû correspondre à un instant fugitif dans le temps. Pour bien comprendre la signification de cet évènement il faut le contempler en ayant en mémoire l’Ancien Testament. L’évangéliste nous présente en effet Jésus comme le nouveau Moïse. Si nous comparons ce que Moïse a vécu sur le mont Sinaï avec ce que Jésus a vécu sur la montagne de la transfiguration nous trouvons des points communs mais aussi des différences. Sur le Sinaï Moïse était seul face à Dieu. Ici Jésus prend avec lui trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, pour en faire des témoins privilégiés. Mais dans les deux cas la scène se passe sur une montagne. La mention de la nuée sur la montagne rappelle aussi l’Ancien Testament. Voici ce que Dieu avait dit à Moïse : « Je vais venir à toi dans l’épaisseur de la nuée, pour que le peuple entende quand je parlerai avec toi et qu’il ait confiance en toi aussi pour toujours ». En même temps il y a aussi une différence entre les deux récits car sur la montagne du Sinaï il y avait « des tonnerres, des éclairs et une épaisse nuée ». Ici les tonnerres et les éclairs ont disparu. La réaction de Pierre au merveilleux spectacle de la transfiguration est ambigüe : d’un côté il est comme ravi en extase, comblé d’une joie indicible et de l’autre rempli de frayeur. Lorsque Jésus laisse apparaître sa gloire divine, il ne le fait pas à la manière du Dieu qui se manifeste à Moïse. La preuve nous en est donnée par le simple fait que les apôtres peuvent contempler Jésus transfiguré sur la montagne sans mourir. Or dans le livre de l’Exode Dieu est très clair en insistant pour que seul Moïse monte sur la montagne à sa rencontre : « Celui qui touchera la montagne sera mis à mort ! Ne vous précipitez pas vers le Seigneur pour le voir, car beaucoup d’entre vous en mourraient ! Que les prêtres et le peuple ne cherchent pas à monter de force vers le Seigneur, car il les abattrait ». L’auteur de la lettre aux Hébreux a bien mis en valeur cette différence d’ambiance entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance : Quand vous êtes venus vers Dieu, il n'y avait rien de matériel comme au Sinaï, pas de feu qui brûle, pas d'obscurité, de ténèbres, ni d'ouragan, pas de son de trompettes, pas de paroles prononcées par cette voix que les fils d'Israël demandèrent à ne plus entendre. Car ils ne supportaient pas cette interdiction : Qui touchera la montagne, même si c'est un animal, sera lapidé. Le spectacle était si terrifiant que Moïse dit : Je suis terrifié et tremblant. Mais vous êtes venus êtes venus vers Jésus, le médiateur d'une Alliance nouvelle, et vers son sang répandu sur les hommes, son sang qui parle plus fort que celui d'Abel. A la terreur suscitée par la manifestation de Dieu au Sinaï succède la douceur de la contemplation de Jésus transfiguré. Si d’un côté la transfiguration nous rappelle en partie le don de la Loi sur le Sinaï, l’événement nous fait aussi penser à la manifestation de Dieu au prophète Elie sur le mont Horeb : La parole du Seigneur lui fut adressée : « Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer. » A l'approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d'une brise légère. Pierre en voyant le corps de Jésus dans sa gloire divine fait l’expérience qui fut celle d’Elie, et c’est pour cela qu’il peut dire : « Il est heureux, ou encore il est bon ou beau, que nous soyons ici ». Pierre voudrait bien que cette vision dure une éternité ! Il n’est donc pas étonnant qu’Elie, le représentant des prophètes, et Moïse, le représentant de la Loi, se manifestent aux côtés du Fils de Dieu. Cela signifie que la Loi et les Prophètes ont préparé et annoncé la venue du Sauveur. La transfiguration n’est pas seulement une douce manifestation de la gloire divine, elle est aussi la preuve que l’homme peut être associé à la vie même de Dieu. Si Elie et Moïse se manifestent, c’est bien parce qu’ils sont vivants en Dieu. Au témoignage d’Elie et de Moïse s’ajoute le témoignage de Dieu lui-même : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ». Puis la vision s’arrête et « ils ne virent plus que Jésus seul avec eux ». Cette courte vision annonçait la béatitude éternelle en Dieu, mais sur cette terre nous ne voyons pas, nous croyons. Et croire c’est écouter la Parole de Dieu. La Loi que Dieu nous donne n’est plus écrite sur des tables de pierre, cette Loi c’est Jésus, son Fils. En Lui nous pouvons goûter la douceur de la loi évangélique. Par Lui nous nous préparons à la communion parfaite avec Dieu.

1 commentaire:

Petit Singe Vert a dit…

Et bien moi je vous invite sur une belle montagne , un lieu Saint qu' en tant qu'homme d'église vous devez surement connaître !

http://huttedesbois.blogspot.com/2012/03/mais-ou-vont-elles.html

Bonne soirée .