mardi 16 mars 2010

4ème dimanche de Carême

4ème dimanche de Carême / C
14/03/10
Luc 15, 1-32 (p. 182)
Le Carême est un temps de grâce pour l’Eglise et pour chacun d’entre nous. Et cette grâce a pour nom renouvellement et réconciliation. La deuxième lecture et l’Evangile nous parlent de cette réconciliation avec Dieu et entre nous. Pour accueillir ce message de la Parole de Dieu, je ne partirai pas de l’Evangile, bien connu de tous, mais de la deuxième lecture.
Saint Paul commence par nous redire ce que nous sommes : des chrétiens, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui sont en Jésus Christ, qui vivent de sa vie reçue au baptême. Nous appartenons donc à un monde nouveau, celui du Royaume de Dieu déjà présent au milieu de nous. Nous sommes des créatures nouvelles. Par le baptême et par la foi nous vivons notre condition humaine d’une manière nouvelle. Nous ne considérons plus les personnes, les événements d’une manière simplement humaine et raisonnable mais dans la lumière de la foi. Certes notre foi ne s’oppose pas à ce qui relève de la raison, mais elle nous permet d’aller au-delà du simplement vérifiable et constatable. Notre foi ouvre notre raison à un horizon qui en même temps la dépasse et l’élève.
Pour saint Paul la nouveauté de notre vie chrétienne vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ. Cette œuvre de la réconciliation s’est réalisée concrètement par un échange de situation : « Celui qui n’a pas connu le péché, Jésus, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu ». Oui, Jésus a pris sur lui tous nos péchés et il nous a donné en échange sa justice de Fils de Dieu. C’est ainsi que nous sommes devenus des créatures nouvelles. Nous n’y sommes pour rien, nous ne le méritons pas, c’est la conséquence du don de Dieu en notre faveur et de sa décision de nous sauver. Le fils prodigue de la parabole traduit bien cette réalité en disant : « Je ne mérite plus d’être appelé ton fils ». Nous avons donc été réconciliés avec Dieu. En même temps saint Paul nous lance cet appel : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » Cela signifie que notre condition de créatures nouvelles est sans cesse menacée par le mal, le péché que nous pouvons commettre. Le baptême ne nous dispense pas de la lutte contre le mal qui est en nous et dans le monde (c’était le premier dimanche de notre carême). C’est la raison d’être du sacrement justement appelé sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Ce sacrement voulu par Jésus nous permet de nous laisser renouveler dans la grâce de notre baptême. La confession vécue avec sincérité et bonne volonté nous remet dans le monde nouveau, celui de la joie du salut obtenu par Notre Seigneur.
C’est à ce point de notre méditation que je ferai le lien avec la parabole du fils prodigue. Cette magnifique parabole nous rappelle le but de la réconciliation : que nous soyons vraiment fils et filles de Dieu. Que nous vivions dans une communion toujours plus intense avec ce Dieu que nous pouvons nommer notre Père. Et c’est justement le père de la parabole qui donne à son fils aîné la plus belle description de cette communion avec lui : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ». Dieu notre Père partage avec nous tout ce qui est à lui, tout ce qui lui appartient ! Pensons en effet que nous recevons au baptême sa vie, son amour, sa gloire, en participation bien sûr mais d’une manière bien réelle. Etre une créature nouvelle dans le Christ, c’est prendre davantage conscience de cela, c’est être toujours avec le Père.
En même temps la parabole nous rappelle un autre but de la réconciliation : non seulement que nous vivions en fils du Père céleste mais aussi que nous vivions en frères les uns avec les autres. Cela est inséparable. Le fils aîné de la parabole peut sembler parfait au premier abord : il est obéissant, fidèle et travailleur. Mais l’amour gratuit que son père donne à son frère revenu à la maison le met en colère. De fait il est loin d’être intérieurement parfait, même si extérieurement il agit de manière juste. Lui aussi a besoin d’être sauvé, d’être réconcilié, car la jalousie le coupe de son frère et donc de son père, puisqu’il refuse d’entrer dans la maison.
Pendant cette semaine nous pourrions préparer notre confession pascale et nous redire chaque jour dans notre prière ces merveilleuses paroles du père en nous les appliquant :
« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ».

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