dimanche 8 mars 2009

2ème dimanche de Carême / année Saint Paul

2ème dimanche de Carême / B
8 mars 2009
Année saint Paul / Romains 8, 31b-34 (p.77)
Nous poursuivons notre cheminement de Carême avec saint Paul et nous restons dans sa lettre aux Romains avec la deuxième lecture de ce dimanche.
Ce bref passage est un extrait du chapitre 8 de la lettre aux Romains. Je vous invite tout au long de cette semaine à lire et à méditer ce chapitre 8. Avant de mettre en lumière certains aspects de notre deuxième lecture, il convient de la remettre dans son contexte. Je vous propose donc une méditation de ce chapitre 8.
Dans ce chapitre l’Apôtre Paul nous présente la vie chrétienne comme une vie dans l’Esprit Saint. Il nous introduit donc au vrai sens de la vie spirituelle. Notre vie spirituelle chrétienne est d’abord une expérience de libération : « Dans le Christ Jésus, écrit Paul, la loi de l’Esprit qui est vie t’a délivré de la loi du péché et de la mort. » Nous ne pouvons faire personnellement cette expérience de libération que dans la mesure où nous ressentons le besoin d’être sauvés. Le temps du Carême exige de nous une opération « vérité » : reconnaître humblement le fardeau de nos péchés, reconnaître que nous ne sommes pas arrivés au bout du chemin, et que par conséquent nous avons, nous aussi, besoin de nous remettre dans l’axe de l’Evangile, besoin de conversion. Si nous acceptons cette démarche spirituelle, alors il n’y a plus de condamnation pour nous. Paul dans ce chapitre nous appelle sans cesse à une grande confiance en Dieu. Il nous redit la dignité de notre condition chrétienne, la vérité sur laquelle nous devons fonder notre conversion permanente : « L’Esprit de Dieu habite en vous… Le Christ est en vous. » Alors si telle est notre vérité la plus profonde (ce n’est pas celle du péché), nous devons vivre selon ce que nous sommes, c’est-à-dire selon l’Esprit. Et s’il y a bien une lutte dans la vie chrétienne, c’est parce que nous sommes toujours tentés de revenir à une vie selon la chair : une vie simplement naturelle dans laquelle nous sommes livrés à nos instincts et à nos convoitises, une vie dans laquelle la part animale de nous-mêmes domine tout le reste. Il y a lutte car si nous sommes réellement sauvés, c’est encore en espérance : « Espérons donc sans voir, et nous l’aurons si nous persévérons. » Notre vie spirituelle est bien une vie dans la foi et l’espérance. Et Paul ne nie pas la faiblesse du chrétien, il la situe dans la dynamique de l’Esprit : « Nous sommes faibles mais l’Esprit vient à notre secours. » Paul nous dit : vous êtes fils et filles de Dieu ! Croyez donc à sa providence à votre égard ! Mettez en sa grâce toute votre confiance. Car « nous savons que pour ceux qui aiment Dieu, ceux qu’il a choisis et appelés, Dieu se sert de tout pour leur bien. » D’où la merveilleuse certitude de l’Apôtre : « Finie la crainte : vous n’avez pas reçu un esprit d’esclaves mais un esprit de fils. »
C’est dans ce contexte que notre deuxième lecture prend tout son sens, même si, malheureusement elle est amputée de sa fin : « Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Qui pourra condamner ? » Ces interrogations de saint Paul et les réponses qu’il leur donne nous provoquent à une confiance inébranlable. Un chrétien ne peut plus avoir peur. Il ne vit pas avec une épée de Damoclès sur la tête, celle de sa condamnation. Il vit en sauvé. Et la suite, la fin du chapitre 8, est encore plus saisissante. L’Apôtre continue ses interrogations : « Qui nous enlèvera cet amour du Christ ? » Et il répond en nous livrant sa certitude la plus absolue : rien, pas même notre mort physique. Car « si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts, rendra aussi la vie à vos corps mortels, grâce à son Esprit qui habite en vous. » Le fondement de notre vie spirituelle, ce qui lui permet de grandir et de s’épanouir, c’est la vive conscience qu’avec le Christ nous sommes vainqueurs : « Au milieu de tout, nous restons les vainqueurs grâce à celui qui nous aime. » Pendant le Carême nous prenons conscience à nouveau de notre faiblesse non pas pour nous y attarder mais pour recevoir de Dieu le don d’une plus grande confiance en la puissance de son amour, le don d’un plus grand abandon en sa divine providence.
Je laisserai à saint Paul le soin de conclure cette méditation :
« Je sais que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les forces du monde, ni le présent, ni le futur, ni les puissances du ciel ou de l’enfer ou quelque autre créature ne peut nous priver de cet amour de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur. » Amen

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