dimanche 28 décembre 2025

Sainte famille 2025 / année A

 28/12/2025

Colossiens 3, 12-21

Le mystère de l’incarnation que nous célébrons en ce temps de Noël prend le visage pour l’enfant Jésus de la sainte famille. Si Jésus est vraiment homme, il a comme chacun de nous une famille et une généalogie, donc des ancêtres. C’est par cette généalogie que Matthieu commence son Evangile : Jésus est fils de David et fils d’Abraham. La famille de Jésus est en même temps semblable à nos familles et très différente, et cela en raison de la conception virginale. Cette famille est unique non seulement parce que Joseph n’est pas le père biologique de Jésus mais surtout parce que tous les membres de cette famille sont saints. Aucune famille humaine ne pourra ressembler de ce point de vue à la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph. L’Evangile de ce dimanche nous montre Joseph comme le protecteur de Jésus et de Marie. Joseph nous enseigne que la paternité ne se limite pas à procréer par l’union des corps. La paternité est bien plus grande qu’un acte biologique qui permet le commencement d’une nouvelle vie. Elle implique de la part du père un grand sens des responsabilités, le souci permanent du bien des enfants, leur éducation et leur protection pour qu’ils puissent parvenir à l’âge adulte capables de choix libres et responsables. La paternité implique surtout amour, tendresse et patience : Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Le lien de l’amour est bien plus important que le lien du sang.

Dans la deuxième lecture saint Paul nous exhorte à vivre la vie chrétienne dans notre relation avec le prochain et dans notre relation avec Dieu. Ce qu’il nous dit ne s’applique pas seulement à la famille dans le sens premier du terme mais à bien des familles qui composent notre société. Nous pouvons penser par exemple à la « famille » de l’Eglise, la communauté paroissiale, la communauté monastique ou religieuse, mais aussi à la « famille » de la nation, aux familles que sont aussi d’une certaine manière les nombreuses associations dans lesquelles nous pouvons être engagés, sans oublier la « famille » professionnelle, c’est-à-dire les personnes avec lesquelles nous travaillons et avec lesquelles, notons-le, nous passons beaucoup plus de temps qu’avec notre famille humaine, du moins avant l’âge de la retraite. Pour les chrétiens que nous sommes toutes ces familles sont importantes puisqu’elles sont le lieu de l’amour du prochain. Enfin lorsque nous célébrons la sainte famille pensons aussi aux personnes qui n’ont plus de famille, que ce soit des orphelins ou des personnes âgées qui ont perdu tous les membres de leur famille. Saint Paul nous rappelle que nous ne sommes pas chrétiens par nous-mêmes, nous le sommes parce que nous avons reçu un appel de la part de Dieu : Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Le don de la foi par lequel Dieu fait de nous ses enfants nous oblige à nous comporter en hommes nouveaux, à imiter Dieu lui-même dans notre conduite vis-à-vis des autres. Nous pourrions méditer ces qualités du cœur une par une : tendresse, compassion, bonté, humilité, douceur et patience. Toutes ces qualités sont le signe de la sainteté. Cette sainteté reçue de Dieu dans le Christ et par l’Esprit nous permet de nous supporter les uns les autres, nous permet de pardonner à ceux qui nous ont offensés. Cette sainteté a sa source dans l’amour de la Trinité auquel nous participons si, comme Joseph, nous demeurons à l’écoute du Seigneur avec un cœur ouvert à ses inspirations qui nous poussent toujours à accomplir le bien. Paul nous redit aussi l’importance de demeurer solidement enracinés dans l’amour de Dieu : Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce. Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance. L’apôtre insiste particulièrement, et cela à trois reprises, sur notre capacité à reconnaître les dons de Dieu et à lui exprimer notre reconnaissance par toute notre vie. L’action de grâce est avec la foi, l’espérance et la charité l’âme de la vie chrétienne. Dans sa lettre aux Colossiens Paul nous invite vraiment à unifier notre vie dans le Christ :

Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.

C’est de cette unification spirituelle, caractéristique de l’homme nouveau, que dépend la paix dans les différentes « familles » qui font notre humanité : de notre famille humaine à la grande famille de tous les hommes et de tous les peuples, en passant par celle de la communauté chrétienne, du travail et de la nation.

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