lundi 25 septembre 2023

25ème dimanche du temps ordinaire / année A

 

24/09/2023

Matthieu 20, 1-16

Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.

La parabole de ce dimanche nous montre bien que le Royaume des Cieux n’est pas seulement le Paradis après notre vie terrestre mais qu’il commence déjà au cœur même de notre vie terrestre. Il y est en effet question de travail dans la vigne du Maître. L’enseignement de Jésus est simple à comprendre : le moment où nous commençons à travailler dans la vigne du Seigneur en répondant à son appel n’a aucune importance pour lui, l’essentiel étant de répondre « oui » à l’appel de Dieu. Les anciens ou les premiers venus n’ont aucun privilège ni aucun droit par rapport aux derniers venus. La première Eglise chrétienne se séparant peu à peu de son berceau, le Judaïsme, a connu de très vifs débats sur l’intégration des païens ou des Gentils dans la petite communauté des disciples de Jésus. Cette parabole affirme que les derniers venus, les chrétiens issus du paganisme, seront tout aussi bien accueillis par Dieu que les membres du peuple d’Israël. Dieu, Père universel de tous les hommes, ne fera aucune différence entre les anciens et les nouveaux. Dans la logique du Royaume de Dieu ce n’est pas l’ordre d’arrivée qui importe mais bien notre réponse à l’appel universel que Dieu fait à tous les hommes de tous les temps et de tous les continents. Les communautés chrétiennes, les paroisses, sont toutes confrontées à cette question : l’intégration et l’accueil des nouveaux, des derniers venus, des plus jeunes dans la vie de la communauté. A l’époque de Jésus être un ancien était un honneur considérable que ce soit dans la culture biblique ou dans la société romaine. L’ancien de par son âge et de par son expérience était souvent assimilé à un sage qu’il fallait écouter et respecter. Il est vrai, aussi, que l’espérance de vie était beaucoup plus réduite qu’aujourd’hui. Jésus, mort jeune, nous dit au contraire : aucun privilège lié à l’ancienneté. Ce faisant il renverse les traditions les mieux établies et surtout la logique humaine. Notons que cette parabole est encadrée par deux sentences semblables et significatives de cette révolution opérée par le Christ : Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers. Ceux que Jésus met en avant et propose en modèles dans sa prédication sur le Royaume des Cieux, ce ne sont pas les anciens mais bien les enfants !

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

L’enseignement de cette parabole est illustré d’une manière magnifique par une scène de la crucifixion de Jésus avec l’épisode du bon larron. Ce malfaiteur condamné au supplice de la croix, quelques instants avant sa mort, prie Jésus subissant le même sort à ses côtés : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » L’unique travail de cet homme dans la vigne du Seigneur aura été une simple prière faite avec confiance et espérance. Cette prière suffit à lui ouvrir immédiatement l’accès au Paradis. Le royaume des Cieux est un don qu’il s’agit d’accueillir dans notre être, une présence à vivre, pas une récompense que nous gagnerions par le mérite de notre travail. Il est d’abord une présence aimante, celle du Christ ressuscité, celle de l’Esprit Saint consolateur. C’est toute la théologie de la grâce développée par saint Paul. Nous ne pouvons pas comprendre la justice de Dieu tellement différente de la justice humaine. C’est la raison pour laquelle cette parabole nous choque dans un premier temps : payer de la même manière ceux qui ont beaucoup travaillé et ceux qui ont peu travaillé. L’entrée dans le royaume n’a rien à voir avec la réussite à un examen ou l’obtention d’un diplôme. Jésus nous dit que la justice de Dieu est subordonnée à sa bonté, et sa bonté est infinie, infiniment libre.

 

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