dimanche 9 janvier 2022

LE BAPTEME DU SEIGNEUR / ANNEE C

 


9/01/2022

Lettre de saint Paul àTite

La fête du baptême du Seigneur qui clôture le temps de Noël est pour nous l’occasion de réfléchir au sacrement de baptême que nous avons reçu et qui a fait de nous des chrétiens. Christ signifiant en grec celui qui a reçu l’onction, Messie en hébreu, le nom de chrétiens désigne précisément ceux qui ont reçu l’onction du baptême et du Saint Esprit. Dans la lettre de l’apôtre Paul à Tite, notre deuxième lecture de ce dimanche, nous trouvons des indications précieuses pour approfondir la signification du baptême chrétien, différent du baptême de pénitence donné par Jean dans le Jourdain.

Par le bain du baptême, Dieu nous a fait renaître.

Notre baptême chrétien est en effet une renaissance, une naissance à une vie nouvelle, celle des enfants de Dieu et des frères et sœurs du Christ Jésus. Dans l’Evangile du baptême, nous entendons la voix divine : C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. Il est difficile de comprendre en quoi consiste cet engendrement, puisque Jésus est à ce moment-là un adulte et qu’il a toujours été Fils de Dieu, avant même sa naissance dans la chair. Cet engendrement correspond probablement à une présentation officielle de Jésus à Israël, à une consécration messianique en vue d’une nouvelle étape de sa vie, celle de sa mission et de sa vie publique.

Revenons à la lettre à Tite et à notre baptême. Nous trouvons dans ce passage une tension qui pourrait nous apparaître comme une contradiction. D’un côté Paul affirme le primat de la grâce divine :

Dieu nous a sauvés, non pas à cause de la justice de nos propres actes, mais par sa miséricorde.

De l’autre, l’apôtre qualifie les chrétiens de peuple ardent à faire le bien.

Dans les deux citations il insiste sur les actes des fidèles. Ce n’est pas parce que nous agissons selon la justice que nous sommes sauvés, mais uniquement en raison de la bonté de Dieu. En même temps Dieu attend de nous que nous soyons ardents à faire le bien. Le baptême des petits enfants montre bien cette primauté de l’amour de Dieu qui nous choisit. Ils sont incapables de faire le bien ou le mal, mais Dieu en fait pourtant ses enfants par l’adoption filiale. Dans le baptême des adultes la part humaine semble forcément plus importante puisqu’il s’agit d’un choix libre. Mais ce choix est toujours une réponse à un appel de Dieu. Nos bonnes actions, de la même manière, ne sont pas la condition de notre salut mais plutôt le signe que nous avons réellement accueilli ce salut en portant de bons fruits. Le baptême et la confirmation portent en eux ce dynamisme qui nous pousse à agir selon la justice et à choisir le bien. L’amour de Dieu nous pousse à être ardents en vue des bonnes œuvres. Dans le même passage de sa lettre, Paul décrit les chrétiens comme des personnes qui vivent dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, Modération, justice et piété, selon la traduction Osty. Nous constatons la consonance de cet idéal chrétien du premier siècle avec les principes de la philosophie antique de l’époque qui ne disait pas autre chose. La différence essentielle se trouvant dans le fait que pour nous c’est la grâce de Dieu qui prime sur l’effort humain en vue de la vertu. Et surtout qu’être baptisé, ce n’est pas suivre une doctrine, aussi belle et élevée fut-elle, mais c’est vivre à la manière du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Etre baptisé, c’est vivre cette communion quotidienne avec celui qui nous a aimés et s’est livré pour nous. Comment lui rendre grâce, si ce n’est en célébrant l’eucharistie, en étant ardents à faire le bien ?


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