vendredi 24 décembre 2021

NOEL 2021

 



Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.

Nous pouvons méditer le grand mystère de Noël, celui de l’incarnation, à partir du chant des anges. La naissance du Messie, la manifestation du divin enfant dans la pauvreté de la crèche, rend gloire à Dieu et nous donne la paix. Dieu est glorifié lorsque son Fils se manifeste dans l’humilité de l’incarnation et dans la pauvreté de la crèche. Dieu est glorifié lorsque son amour est révélé par le nouveau-né Jésus. Dieu est glorifié lorsque ce bébé annonce déjà, sans pouvoir parler, la bonne nouvelle de la paix pour tous les hommes.

Le beau et grand mystère de Noël doit toujours être contemplé en ayant à l’esprit la symphonie des Ecritures. Il est en effet l’aboutissement de ce que nous appelons l’Ancien Testament et il inaugure les derniers temps, ceux de la création nouvelle. Comme l’affirme Pierre dans sa seconde lettre : Ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. L’enfant de la crèche est véritablement le nouvel Adam, celui qui vient ressaisir toute la création pour la guérir, la sanctifier et la porter à son accomplissement dans le royaume de Dieu. Dans la symphonie des Ecritures nous trouvons le fil rouge de la paix, shalom en hébreu. Isaïe dans ses prophéties messianiques annonce la venue du Prince de la paix. Les anges chantent dans la nuit de Noël le don de cette paix. Et saint Paul, de très nombreuses fois, nous présente le Christ comme celui qui est notre paix.

Si nous entremêlons à ce fil rouge des Ecritures celui des aspirations les plus profondes de notre cœur, nous comprenons pourquoi la fête de Noël nous touche et nous émeut. Pourquoi aussi elle est empreinte, pourrait-on dire, d’une joie dramatique. L’incarnation, dès le départ,  est un drame. Il y a le refus d’accueillir l’enfant-Dieu qui naît dans la pauvreté d’une mangeoire :

Le Verbe était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

Ce drame est celui de Jésus parce qu’il est d’abord le nôtre. Je parlais de nos aspirations profondes. Nous les connaissons bien : la paix, l’harmonie, l’entraide, la charité, la bienveillance, le pardon, la réconciliation… et je pourrais facilement prolonger cette liste de réalités qui nous attirent à elles et qui sont comme des manifestations de Dieu dans notre existence humaine. Notre drame, c’est que bien souvent nous vivons le contraire de ce à quoi notre cœur aspire, ce qui fait que nous sommes déchirés et que nous souffrons d’être au monde. Notre drame, c’est notre grande difficulté à vivre et à incarner ce que nous désirons pour nous et pour les autres. Au sein même de nos familles, dans notre travail, au sein de la société et parfois même au cœur de l’Eglise, que de divisions, de conflits, d’agressivité et d’incompréhensions ! La fête de Noël est pour nous l’occasion d’accueillir à nouveau le message des Béatitudes :

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

Si les anges proclament la paix de Dieu au-dessus du Prince de la paix, couché dans la mangeoire, entouré par les animaux de l’étable, alors nous comprenons que pour pouvoir accueillir ce don de la paix, nous devons être nous-mêmes artisans de paix. Certes dans un couple, une famille, la société ou encore la paroisse, la paix ne dépend pas que de moi mais aussi des autres. Il est difficile de vivre en paix avec une personne ou un groupe qui se trouve dans une attitude contraire. Mais comme je n’ai pas le pouvoir de changer les autres, c’est mon cœur qu’il me faut changer. Non pas seul, ce serait mission impossible, mais par la grâce du Christ. En cette solennité de Noël, chacun, chacune, peut se poser la question suivante : que puis-je faire, à quoi puis-je renoncer pour être davantage artisan de paix là où je me trouve ? Dans la contemplation de la crèche, du Dieu humble et petit, je trouverai la force de la douceur, cette douceur capable de renverser les murailles de mon orgueil et de ma vanité. Demandons vraiment de tout notre cœur ce cadeau de Noël à l’Emmanuel : Qu’il vienne en nous pour nous unifier, nous pacifier et nous « simplifier » ! Que la douce simplicité évangélique nous préserve des complications des conflits vains et stériles, des discussions blessantes et inutiles ! Paix, simplicité et douceur se donnent toujours la main pour nous conduire vers ce à quoi nous aspirons le plus profondément. Laissons-nous donc imprégner par ces vertus évangéliques, remèdes nécessaires aux blessures causées par le péché des origines et nos propres péchés.

Avec saint Augustin, en contemplant l’enfant faible et démuni et pourtant si puissant de la puissance de l’amour, redisons :

Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi !

 

 


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