dimanche 18 juin 2017

LE SAINT SACREMENT / A


18/06/17

Jean 6, 51-58

Après la Pentecôte, l’Eglise nous fait célébrer la Sainte Trinité (c’était dimanche dernier) et le Saint Sacrement. Parmi les sept sacrements de l’Eglise catholique, seul le sacrement de l’eucharistie a une fête qui lui correspond. C’est dire toute son importance. D’où le nom de Saint Sacrement que nous pouvons traduire de la manière suivante : le sacrement par excellence. Tous les sacrements sont en effet porteurs de la sainteté de Dieu mais l’eucharistie l’est à un degré plus parfait encore puisqu’elle nous met directement en communion avec Jésus. N’oublions pas par ailleurs que chaque Jeudi Saint nous faisons aussi mémoire de ce sacrement. La différence entre les deux fêtes est la suivante : le Jeudi Saint nous nous souvenons de l’institution de ce sacrement par le Seigneur lors de la dernière Cène, alors qu’en ce dimanche nous essayons de saisir la signification de ce sacrement pour nous et pour la vie de l’Eglise.

La première lecture de cette messe nous rappelle la longue marche du peuple hébreu dans le désert, après la libération d’Egypte. Cette marche est une préparation spirituelle à l’installation en terre promise. Moïse présente ce temps de la vie du peuple comme une mise à l’épreuve de sa fidélité envers Dieu. L’un des problèmes essentiels auxquels le peuple a été confronté est bien celui de l’eau et de la nourriture. La manne (qui signifie en hébreu Qu’est-ce que c’est ?) est cette nourriture mystérieuse donnée par Dieu pendant le temps du séjour au désert.

Dans l’Evangile selon saint Jean, Jésus lorsqu’il veut faire comprendre le mystère de l’eucharistie à ses disciples se réfère à l’expérience du peuple dans le désert. Il se présente en effet comme la manne nouvelle et surtout bien meilleure que celle donnée par Dieu autrefois : Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel. Dans le saint sacrement de la messe, nous recevons pour le temps de notre pèlerinage sur cette terre la nouvelle manne, le corps et le sang du Seigneur, mort et ressuscité pour nous. Cette nourriture spirituelle nous donne la vie éternelle en nous faisant communier à la personne du Christ : celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.

Il est très éclairant de mettre en relation le saint sacrement avec la demande du Notre Père concernant le pain quotidien : donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. En effet pendant le temps de notre vie sur cette terre, temps qui correspond spirituellement à la longue marche des hébreux dans le désert, nous avons besoin chaque jour de la nourriture pour notre corps et de la nourriture spirituelle. Dans le Notre Père nous demandons les deux pains : le pain pour le corps et le pain pour l’âme, en nous souvenant que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Rares sont les personnes qui peuvent participer à la messe chaque jour. Le pain spirituel que nous demandons au Père est par excellence le pain eucharistique mais il est aussi la Parole de Dieu telle que la Bible nous la transmet. Ce pain spirituel, c’est aussi chaque temps de prière que nous prenons dans la semaine pour vivre notre communion avec la Trinité, communion commencée au jour de notre baptême. Recevoir le pain spirituel chaque jour, c’est donc tout au long de la semaine vivre de la communion eucharistique du dimanche et se préparer à la prochaine communion que nous ferons. C’est, à travers la méditation de la Bible, la lecture d’un auteur spirituel et par la prière sous toutes ses formes, se préparer à bien profiter du grand don qui nous est fait chaque fois que nous participons à la messe du dimanche avec foi et amour. C’est se préparer au grand moment de la communion eucharistique et faire en nous l’expérience du psaume 33 : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! C’est en effet à travers notre participation à l’eucharistie que nous pouvons éprouver la vérité des paroles de Jésus en saint Matthieu : «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger ». Chaque communion eucharistique anticipe ainsi la joie du Paradis qui consistera à voir Jésus dans le face-à-face de l’amour éternel.




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