24ème
dimanche du TO/C
15/09/13
Lc 15,
1-32
Le chapitre 15 de l’évangile
selon saint Luc rassemble trois paraboles souvent nommées dans nos bibles
paraboles de la miséricorde. On pourrait tout aussi bien les appeler les
paraboles de la joie divine. Car chacune de ces paraboles se termine par une
mention de la joie de Dieu lorsqu’un homme se rapproche de lui par le mouvement
de la conversion. Ce message n’est pas nouveau. Il était déjà présent, pour ne
citer qu’un exemple, chez le prophète Ezéchiel :
Est-ce
donc la mort du méchant que je désire, déclare le Seigneur, n'est-ce pas plutôt
qu'il se détourne de sa conduite et qu'il vive ? Rejetez tous
vos péchés, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi vouloir
mourir, maison d'Israël ? Je ne prends plaisir à la mort de personne, déclare
le Seigneur : convertissez-vous et vivez.
Il est
important de ne pas oublier le contexte dans lequel Jésus a donné ces paraboles
pour rappeler un enseignement au fond traditionnel mais qui avait peut-être été
négligé par la suite : Dieu est miséricordieux et pardonner est pour lui
source de joie. Dieu aime pardonner, il se réjouit de proposer à ses créatures
humaines la réconciliation et la paix qui en découle.
Les
publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens
et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux
pécheurs, et il mange avec eux ! »
Nous le constatons, l’attitude bienveillante et
ouverte du Seigneur envers ceux qui étaient vus comme de mauvais Juifs, des
pécheurs, dérange les hommes religieux de son temps. Ces derniers se
considéraient, de manière peut-être inconsciente, comme les propriétaires
exclusifs du message divin. D’après eux la société juive devait être divisée en
deux groupes bien distincts et séparés : les bons Juifs, les purs,
c’est-à-dire eux, et les autres, ceux avec lequel il était interdit d’entrer en
relation sous peine de se souiller. Dans le même évangile Jésus avait eu des
paroles sévères à propos de l’attitude de ceux qui se considéraient alors comme
l’élite religieuse d’Israël :
Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la
clé de la connaissance ; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui essayaient
d'entrer, vous les en avez empêchés.
Revenons maintenant à l’enseignement des
trois paraboles. Je voudrais surtout relever une différence intéressante entre
les deux premières et celle du fils perdu et retrouvé. Dans les paraboles de la
brebis égarée et de la pièce perdue, Dieu, représenté par le berger et la femme,
prend l’initiative du retour de sa créature à lui. C’est bien Dieu qui va
chercher le pécheur pour se le réconcilier. La conversion de Paul est une
illustration de cet amour prévenant du Seigneur qui vient nous chercher alors
que nous ne le recherchons pas. Saul ne savait que « blasphémer,
persécuter, insulter ». Dans la parabole du fils perdu et retrouvé l’histoire
est différente. Dieu laisse son fils libre. Il ne part pas à sa recherche mais
il l’attend avec amour. Le fils joue un rôle dans son retour vers son père. A
un certain moment, lorsque sa situation devient invivable, il utilise la
liberté que Dieu lui a donnée pour revenir chez son père. Nous le voyons les
chemins du retour vers Dieu sont nombreux. Et l’attitude du Seigneur n’est pas
toujours la même : parfois c’est lui qui vient nous chercher, d’autres
fois il attend simplement que nous revenions à lui. Mais c’est toujours la fête
dans le cœur de Dieu lorsqu’il retrouve l’une de ses créatures et qu’il peut à
nouveau l’introduire dans l’intimité de son amour paternel.
Cette contemplation évangélique de la
miséricorde du Seigneur à notre égard doit nous engager nous-mêmes à pratiquer
la même miséricorde à l’égard de tous nos frères sans aucune exception. Nous
courons le risque de nous considérer comme de bons catholiques en excluant les
autres comme le faisaient les pharisiens et les scribes du temps de Jésus. Cet
engagement à être miséricordieux comme Dieu lui-même nous le prenons chaque
fois que nous prions le Notre Père.
Car, si vous
pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus votre Père ne
pardonnera pas vos fautes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire