En ce troisième dimanche de
l’Avent nous restons en compagnie de Jean le baptiste, celui qui a reçu pour
mission de préparer le peuple d’Israël à accueillir la venue du Messie. C’est
en donnant un baptême d’eau à ceux qui venaient à lui dans le désert que Jean
veut préparer les cœurs. Recevoir ce baptême c’était s’engager à changer de
vie. Pour accueillir la venue de Jésus dans nos vies le temps de l’Avent nous
rappelle donc cette nécessité qui est celle de la conversion permanente du
chrétien. Dans sa prédication aux accents remplis de violence et de menaces,
Jean n’hésite pas à traiter de « race de vipères » ceux qui viennent
à lui, le précurseur insiste sur la nécessité de changer de vie : « Montrez
donc les fruits authentiques de la conversion ! ». Le passage que
nous venons d’entendre nous montre que le peuple a bien entendu cet
appel : « Que devons-nous faire ? » Après la Pentecôte et
la première prédication de Pierre le peuple pose exactement la même question
aux apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Lorsque
nous nous sommes laissé toucher par la Parole de Dieu nous nous posons
forcément cette question : comment faire correspondre ma vie au message de
la Parole de Dieu ? Le récit de saint Luc donne trois réponses à cette
question, l’une pour répondre à la foule, les deux autres pour répondre à des
groupes particuliers : les collecteurs d’impôt et les soldats. C’est
intéressant de relever cela. Il y a en effet des principes généraux, valables
pour tous, qui guident notre volonté de conversion. Et puis en fonction de
notre situation personnelle, de notre métier, de notre âge et de bien d’autres
choses encore, l’Evangile nous donne une lumière particulière pour savoir ce que
nous devons changer dans notre manière de vivre. Commençons par regarder la
réponse générale donnée par Jean à la foule : « Celui qui a deux
vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de
quoi manger, qu’il fasse de même ! » Jean annonce d’une manière très
simple l’enseignement de Jésus sur le jugement dernier tel que nous le trouvons
au chapitre 25 de l’évangile selon saint Matthieu. Et c’est d’ailleurs un juge
qu’il annonce en la personne du Christ : « Il tient à la main la pelle
à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans
son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint
pas ». Se convertir, donc être prêt pour le jour du jugement, c’est peu à
peu être libéré de l’égoïsme pour pouvoir partager avec ceux qui se trouvent
dans le besoin. Nous serons donc jugés sur notre charité. Une charité qui ne se
contente pas de discours idéalistes mais qui se traduit par des actes et des
choix concrets. C’est l’exhortation de saint Jean dans sa première
lettre : « Mes enfants, n’aimons pas seulement en paroles, avec nos
lèvres, mais en vérité, avec des œuvres ». Voilà pour le cadre général de
la conversion chrétienne. Après vient la considération de chaque situation personnelle.
C’est ce que fait Jean en répondant aux collecteurs d’impôts et aux soldats. A
ces deux catégories de personnes il est demandé de se contenter de qu’elles
gagnent, salaire ou solde, et de ne pas en vouloir plus. Notre rapport à
l’argent constitue toujours une source de tentations diverses et variées. Comme
le dit saint Paul la cupidité est à la racine de la plupart des maux qui
frappent notre humanité. La vertu cardinale de tempérance n’est plus très à la
mode. D’après le Petit Larousse c’est elle qui nous permet pourtant de
discipliner les désirs et les passions humaines. On parle aussi aujourd’hui de
sobriété. Nous voyons bien le lien entre l’exigence de partage et la vertu de
tempérance. L’évangile de ce dimanche nous invite donc à nous regarder dans
notre situation concrète même si nous ne sommes ni militaires ni fonctionnaires
des impôts ! Avec la lumière et la grâce de l’Esprit Saint nous pouvons
repérer ce qu’il faut changer, et dans ce changement de notre cœur et de nos
attitudes nous trouverons la joie du Seigneur Jésus.
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