dimanche 6 décembre 2009

Deuxième dimanche de l'Avent

2ème dimanche de l’Avent /C
6/12/09
Luc 3, 1-6 (p. 67)
« Restez éveillés et priez en tout temps » ! C’est avec cette consigne de Jésus que nous avons commencé ce temps de l’Avent. En ce dimanche la parole de Dieu nous donne une image suggestive : celle du chemin. Prenons le temps de réécouter cette parole dans les trois lectures :
Tout d’abord dans le livre de Baruc : « La terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu ».
Ensuite en saint Paul : « Dans la droiture, vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ ».
Enfin dans l’Evangile : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ».
D’un côté c’est le Seigneur lui-même qui prépare le chemin pour son peuple, c’est le Seigneur qui prépare notre chemin, un chemin de salut et de justice. De l’autre nous devons préparer un chemin pour le Seigneur qui vient ! Avant de répondre à l’appel de Jean-Baptiste, il nous est bon d’accueillir le message de Baruc. Dieu, dans sa bonté et sa miséricorde, nous prépare le chemin qui conduit au salut. Son désir de Père, c’est que nous marchions sur ce chemin en sécurité, sans trébucher. Sa Parole est active, elle nous rassemble en un peuple appelé à la sainteté. Et la fin de la première lecture évoque de manière magnifique cette Providence de Dieu à notre égard et à l’égard de son peuple : « Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice ». Avons-nous réellement foi en l’action de Dieu pour nous ? Sommes-nous convaincus que sa Parole est efficace et qu’elle est à l’œuvre aujourd’hui comme hier ? Croyons-nous en l’action de l’Esprit Saint en nous, dans l’Eglise et dans le monde ? Cette foi en l’action concrète de Dieu pour nous et pour tous les hommes est la condition indispensable qui nous permet d’agir à notre tour en tant que chrétiens. Ou pour le dire autrement nous ne pourrons pas préparer le chemin du Seigneur si d’abord nous ne reconnaissons pas en Lui Celui qui nous conduit sur le bon chemin. C’est Dieu le premier qui nous as aimés : tout d’abord en nous donnant la vie naturelle et ensuite en nous donnant la vie surnaturelle, celle des enfants de Dieu reçue au baptême.
Convaincus de cette vérité, nous pouvons alors nous demander comment préparer le chemin pour le Seigneur qui vient, comment l’accueillir aujourd’hui présent dans nos vies. Gardons déjà la consigne de la prière entendue dimanche dernier. Ajoutons-y l’écoute et la méditation de cette Parole de Dieu qui agit de manière efficace pour nous transformer et transformer par nous notre société. Mais pour que la route du Seigneur soit vraiment aplanie demandons-nous avec saint Paul comment progresser de plus en plus, comment traduire notre prière et notre méditation de la Parole de Dieu en actes prophétiques… C’est-à-dire en actes et en choix qui montrent au monde que nous sommes vraiment sel de la terre et lumière du monde… Dans les quelques jours qui nous séparent de la sainte nuit de Noël comment allons-nous faire briller la différence chrétienne au milieu d’une société bien souvent triste et désespérée ? Connaissons-nous la campagne « Vivre Noël autrement » ? Cela fait cinq ans que cette initiative a été lancée… Nos évêques réunis à Lourdes en novembre ont encouragé cette initiative de mouvements chrétiens en relevant que le « Noël des vitrines est de plus en plus précoce. Le Noël des pauvres se fait souvent attendre. Les pauvretés sont multiples. Certaines ont l'âge de l'humanité. D'autres sont générées par la société moderne. » Pour vraiment faire l’expérience de la joie de l’Avent, nous avons en effet à faire des choix, à prendre des décisions et orienter notre manière de vivre vers l’essentiel. Cette période précédant Noël nous remet devant les yeux d’une manière criante les déséquilibres de notre société. Beaucoup de lumières dans les rues, manque de lumière intérieure et spirituelle ! Apparente joie, tristesse cachée mais souvent profonde. Car notre cœur ne peut connaître la paix tant qu’il n’a pas découvert la présence du Seigneur… Nous chrétiens, nous ne pouvons pas nous contenter de vivre dans l’apparence, faire « comme si »… Nous connaissons bien la tentation permanente de notre société, tentation encore plus forte avant Noël : celle de la surconsommation à outrance, comme si le cœur de l’homme et son désir de bonheur pouvaient être comblés par des objets toujours plus nombreux et envahissants, par des gadgets inutiles… Qui dit surconsommation dit forcément gaspillage et tout ce qui va avec ! Alors préparer les chemins du Seigneur, n’est-ce pas résister, refuser cette spirale aliénante ? N’est-ce pas faire le choix d’une vie sobre et simple ? Aplanir la route sur laquelle le Seigneur vient à notre rencontre, c’est bien faire passer l’homme avant les objets, le spirituel avant le matériel. C’est aussi partager avec joie. Etre solidaires par le partage de nos biens. Donner aussi de notre temps à tous ceux qui souffrent, qui sont oubliés, isolés. C’est aussi savoir accueillir avec reconnaissance la beauté de la création, la beauté de l’art sous toutes ses formes. C’est se cultiver non pas pour faire les pédants mais pour faire grandir en nous l’homme dans toutes ses dimensions. Et pour ce faire c’est peut-être aussi couper la télévision… Aplanir la route pour le Seigneur, c’est donc savoir apprécier avec gratitude les simples joies de notre existence humaine et laisser au silence sa place dans nos vies. Que l’Esprit-Saint vienne féconder ce silence et tous les partages que nous vivrons dans la joie !

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