dimanche 2 août 2009

18ème dimanche du temps ordinaire

18ème dimanche du temps ordinaire / B
2/08/09
Jean 6, 24-35 (p. 263)
Nous poursuivons en ce dimanche notre méditation du chapitre 6 de saint Jean. Dans le prolongement de la multiplication des pains, nous trouvons le commencement du discours de Jésus consacré au Pain de vie. Ce discours est en fait un dialogue dans lequel Jésus à la fois enseigne et à la fois répond aux questions de ses interlocuteurs. Avant d’entrer dans le détail de cet enseignement – dialogue, il est important de relever que Jésus et ses auditeurs ne sont pas sur la même longueur d’onde. Et il en va de même pour nous aujourd’hui. Nous avons beau être les disciples du Christ, cela ne nous dispense jamais de nous mettre sur la même longueur d’onde que Lui. C’est cela se convertir : adapter notre mentalité, nos pensées, nos actes à la Parole du Christ tel que nous la recevons dans les Evangiles et en Eglise. Ne lisons pas cette page d’Evangile comme une discussion théologique du passé. Trouvons-y avec l’aide de l’Esprit-Saint notre nourriture pour devenir de meilleurs chrétiens.
Après le signe grandiose de la multiplication des pains, et l’échec, rappelons-le, de l’intronisation de Jésus comme roi, les foules se mettent à la recherche du Seigneur. Et cette recherche n’a rien de spirituel ! D’où le commentaire du Seigneur : « Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle. » Nous travaillons pour vivre, pour gagner de l’argent. Et cela est normal. Mais nous savons bien que de toute notre activité, il ne restera rien, si nous ne mettons pas le Christ au centre. Tout ce qui est matériel, l’argent y compris, est passager. Job, l’homme dépossédé de tous ses biens et de sa santé, l’avait bien compris quand il s’exclamait : « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, nu aussi j’y retournerai. » Déjà en 1914, Charles Péguy constatait avec amertume que l’Argent, telle une divinité toute-puissante, dirigeait notre monde moderne : « Pour la première fois dans l’histoire du monde, l’argent est maître sans limitation et sans mesure. Pour la première fois dans l’histoire du monde, l’argent est seul en face de l’esprit. (Et même il est seul en face des autres matières.) Pour la première fois dans l’histoire du monde, l’argent est seul devant Dieu. » Etre chrétien, c’est donc retrouver cette sagesse qui consiste à travailler pour la nourriture qui ne se perd pas dans un monde devenu esclave du pouvoir de l’argent et de la matière. Etre chrétien, c’est être libre. Et les Juifs de notre Evangile demandent à Jésus ce qu’il faut faire pour travailler aux œuvres de Dieu. Ils sont de bonne volonté. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé. » Eux parlent de « faire » quelque chose, Jésus leur demande leur foi : « Croyez en moi, c’est ainsi que vous travaillerez en vue de la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle. » Notre foi en Jésus Sauveur est une véritable force. Et nous voyons à quel point justement l’absence de foi, ou une foi tiède, ou encore l’indifférence, laissent la place libre pour les idoles de notre monde actuel. La foi seule nous permet de résister et de demeurer libres dans le Christ en vue de la vie éternelle et bienheureuse à laquelle nous sommes appelés. Malheureusement les Juifs ne comprennent toujours pas et demeurent empêtrés dans le monde matériel : ils réclament un signe et parlent de « faire une œuvre », alors que Jésus attend leur foi. Et c’est dans ce contexte d’incompréhension que le Seigneur va commencer à révéler une réalité nouvelle, le Pain de vie, réalité annoncée par la manne autrefois : « Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » La vraie vie, la vie spirituelle, la vie de l’âme ne peut venir des progrès scientifiques et techniques, elle ne vient pas non plus de notre compte en banque… La médecine nous permet de vivre plus longtemps. Mais seul le Pain de Dieu, pain de sa Parole et pain eucharistique, nous permet de vivre mieux, de vivre vraiment. Nous n’avons jamais autant parlé de la qualité de vie qu’aujourd’hui… La vraie qualité de vie va de pair avec un cœur qui est dans la joie et la paix, un cœur qui se sait aimé par le Seigneur. Et cet amour du Seigneur est gratuit… Les Juifs commencent à comprendre, ils appelaient Jésus « Maître », ils l’appellent maintenant « Seigneur » : « Donne-nous de ce pain-là, toujours. » Leur faim commence à devenir spirituelle. Et Jésus s’appuie sur leur petit désir, leurs premiers pas dans la voie de l’Esprit, pour leur révéler le grand mystère : Ce pain de Dieu, c’est lui-même ! « Je suis le pain de la vie ». Et il en profite pour leur rappeler l’importance de la foi sur ce chemin : « Celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. »
Au début du discours sur le Pain de Vie, Jésus, l’envoyé du Père, nous invite à une foi renouvelée en Lui. L’eucharistie est bien le sacrement de la foi. Cette foi en Jésus Vivant et présent, nous la proclamons non seulement par le Credo, mais aussi au cœur de la prière eucharistique, et par notre « Amen » avant de communier. Seule cette foi ne déçoit point. Tout passe ici bas, sauf le Christ et sa Parole. Croire en Lui, c’est déjà faire de notre cœur une terre de paradis.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci monsieur l'abbé,
je consulte souvent votre blog mais sans laisser de commentaire. au fait, moi Egalement je suis prêtre catholique sénégalais depuis deux ans seulement, et j'ai besoin de jeter un coup d'oeil sur ceux qui sont plus expérimenté que moi en homélie afin de pouvoir trouver une inspiration ou une ligne directrice. merci pour cela.
niambetine@hotmail.com