jeudi 23 avril 2009

Deuxième dimanche de Pâques

2ème dimanche de Pâques / B (de la divine miséricorde)
19/04/09
Jean 20, 19-31 (p. 487)
En nous proposant ce passage du chapitre 20 de saint Jean, l’Eglise veut nous faire revivre la semaine pascale avec les Apôtres. Ce dimanche marque en effet la fin de l’octave de Pâques et c’est huit jours après Pâques que Jésus ressuscité se manifeste à Thomas. Avec la deuxième lecture, l’Evangile de cette messe nous invite à une réflexion sur notre foi chrétienne. Et la première conclusion que Jean donne à son Evangile est très claire : ces signes « y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom. » Si Jean écrit son Evangile, c’est bien pour amener le lecteur à la foi en Jésus Seigneur, et lui permettre ainsi d’obtenir la vie éternelle.
Voyons dans un premier temps comment les 11 apôtres ont vécu la semaine qui a suivi Pâques. Le soir de la résurrection, la situation spirituelle de ces hommes n’est guère brillante… Ils « avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. » Pourtant Pierre et Jean avaient vu le tombeau vide, les apôtres avaient reçu le témoignage de Marie-Madeleine… Les disciples ont donc vécu la semaine pascale dans la peur, enfermés chez eux. Certes en voyant le Seigneur ressuscité qui se manifeste à eux ils sont remplis de joie. Mais cette joie ne fait pas encore disparaître la peur de leur cœur… La preuve en est que 8 jours plus tard ils semblent se trouver dans la même situation, les portes demeurant verrouillées… Le soir de Pâques ces hommes vont vivre grâce à Jésus ce que l’on pourrait appeler « une Pentecôte privée » ou anticipée. Puisque Jésus le Vivant, en soufflant sur eux, va leur communiquer l’Esprit Saint en vue de leur mission. Si l’Esprit de Jésus leur donne le pouvoir de pardonner les péchés au nom de Dieu, s’Il fait d’eux des serviteurs de la miséricorde divine, il n’enlève pas encore la peur de leur cœur. Certainement parce qu’ils ne sont pas prêts, parce qu’ils manquent de foi, et qu’ils opposent bien des résistances au don de Dieu. Il leur faudra encore vivre l’Ascension et la Pentecôte de la première Eglise pour être enfin délivrés de cette peur et entrer pleinement dans la joie de Pâques !
C’est en méditant sur cette peur des apôtres pendant la semaine pascale que nous sommes ramenés à l’importance de la foi et à la deuxième lecture. Le même saint Jean dit aux chrétiens que les commandements de Dieu « ne sont pas un fardeau. » Et il en donne la raison. Le baptisé passe du régime de l’Ancienne Alliance à la Loi de la grâce et de la miséricorde. Jésus n’avait pas hésité à critiquer durement les maîtres de la Loi et les pharisiens, les hommes religieux de son temps. Pourquoi ? Parce qu’ils « préparent de lourdes charges (des fardeaux), et ils vous les mettent sur les épaules ; mais eux-mêmes ne bougeraient pas un doigt pour les remuer. » La miséricorde de Jésus s’oppose clairement à la dureté et à l’hypocrisie de ces hommes religieux. Lui, n’est pas venu pour nous accabler avec le fardeau des commandements. Il nous lance au contraire un appel débordant d’amour et de compréhension vis-à-vis de notre humaine faiblesse : « Venez à moi, vous tous qui peinez, qui êtes surchargés, et je vous donnerai le repos… Mon joug est aisé et ma charge légère. » Oui, les commandements ne sont plus pour nous un fardeau car nous avons en Jésus un Maître au cœur doux et humble. Et parce que nous sommes vainqueurs du monde en tant que baptisés. Ce qui dans le langage de Jean signifie vainqueurs du mal et de tout ce qui avilit et défigure l’homme en tant que créature de Dieu appelée à entrer dans la gloire. Mais comment avons-nous donc vaincu le mal ? Par notre foi en Jésus Fils de Dieu, répond Jean. En ce temps de Pâques reprenons conscience de la force que représente notre attachement au Christ Ressuscité par la foi. C’est bien cette foi en Jésus Sauveur qui nous délivre de la peur et de la paralysie qu’elle engendre, c’est bien cette foi qui nous permet d’accueillir en plénitude la joie et la paix du Ressuscité. Enfin c’est encore par cette même foi pascale que les commandements ne sont plus pour nous un fardeau mais bien un chemin de vie, d’accomplissement et d’espérance.
Dans une très belle méditation intitulée « la seconde naissance ou la victoire sur la mort », Maurice Zundel affirme : « La question n’est pas de savoir si l’on est vivant après la mort, mais si l’on est vivant avant la mort ». Et il explique : « La vraie question c’est d’être un vivant avant la mort. Il est bien vrai qu’on n’entre pas dans le Ciel comme s’il s’agissait d’aller quelque part. Il faut devenir le Ciel, il faut le devenir. Il faut devenir la Vie éternelle, il faut la devenir dans tout son être… Le chrétien est quelqu’un qui sait que sa vocation est de vaincre la mort, aujourd’hui et tous les jours de sa vie, jusqu’à ce qu’enfin il fasse de sa mort elle-même un acte de vie ! »
Dans une foi renouvelée demandons à l’Esprit de Jésus de faire de chacun de nous un Vivant, un vainqueur du mal, en mettant nos pas dans ceux du Vivant !

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