dimanche 6 décembre 2020

Deuxième dimanche de l'Avent / année B

 

Isaïe 40, 1-11

6/12/2020

La première lecture de ce dimanche nous fait entendre le début de la deuxième partie du livre d’Isaïe. Dans cette partie un prophète anonyme que l’on a placé sous le patronage d’Isaïe s’adresse aux Juifs exilés à Babylone. Cette deuxième partie d’Isaïe est traditionnellement appelée le livre de la consolation, en raison des premières paroles de ce livre et de son ton général.

Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem.

Dieu veut faire entendre à son peuple un message de consolation. Ce message doit toucher le cœur de Jérusalem. La consolation est une expression de l’amour et de la compassion. Quand on aime réellement une personne, on ne peut rester indifférent lorsqu’elle se trouve dans l’épreuve ou bien lorsqu’elle souffre dans son corps ou dans son cœur. D’où l’exhortation de Paul aux disciples de Rome : Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent. De la même manière, Dieu n’est pas indifférent à nos épreuves et à nos souffrances. A tel point que l’Esprit Saint est appelé le Consolateur, l’Hôte apaisant de l’âme. Si Dieu vient nous consoler, en parlant à notre cœur, ce n’est certainement pas pour nous pousser à la résignation, à tout accepter passivement dans l’attente de jours meilleurs ou encore dans l’attente de la vie éternelle. Le Dieu qui nous console le fait pour nous rendre forts et nous redonner courage. La consolation divine n’est pas une drogue qui endort, l’opium du peuple pour reprendre l’expression de Marx, mais au contraire une force qui remet debout et qui pousse à l’action selon la justice.

A ce message de consolation correspond l’annonce d’une bonne nouvelle :

Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! »

Ce passage est le premier dans la Bible à mentionner l’annonce de la bonne nouvelle, c’est-à-dire de l’Evangile. Nous comprenons ainsi que la véritable consolation de Dieu prendra le visage d’un homme, Jésus, le fils de Marie. Il est lui-même l’Evangile de Dieu et il nous donne l’Esprit consolateur. Lorsque Jésus inaugure sa mission dans la synagogue de la ville où il a grandi, Nazareth, il déclare accomplir en sa personne une  prophétie d’Isaïe au chapitre 61 :

L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.

L’évangélisation mise en œuvre par le Seigneur, rendue possible par le mystère de son incarnation, est à la fois un message de consolation et de libération.

Enfin la première lecture de cette liturgie reprend l’image du berger, très utilisée dans la Bible, une image que Jésus fera sienne :

Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.

Un geste retient particulièrement notre attention : Jésus, bon berger, nous porte sur son cœur. C’est l’expérience que Jean fera lors de la dernière Cène, l’expérience de la tendresse du Fils bien-aimé. Celui qui nous console et nous libère est l’homme au cœur doux et humble. Son appel ne cesse de résonner à la porte de notre cœur pour que nous reprenions auprès de lui force et courage dans notre chemin de foi :

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos… vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

 

 

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