Journée mondiale de vocations
30/04/2023
En ce 4ème
dimanche de Pâques, l’Eglise nous invite à prier pour les vocations. Dans
l’Evangile Jésus nous présente sa vocation en utilisant l’image du bon pasteur.
Il nous dit le pourquoi du mystère de son incarnation : Je suis venu pour que les hommes aient la
vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Toutes les vocations dans l’Eglise
sont d’une manière ou d’une autre au service de ce grand dessein de Dieu. En
effet Dieu appelle des hommes et des femmes pour faire d’eux des serviteurs et
des messagers de l’Evangile de la vie. Il s’agit de rappeler à tout homme sa dignité et la valeur de sa vie
humaine. Nous naissons biologiquement humains mais il est tout aussi vrai que
nous sommes appelés à le devenir vraiment en mettant nos pas dans ceux du
Christ. Il s’agit bien de faire de notre vie humaine un chef d’œuvre qui puisse
devenir un sacrifice agréable au Père. Il s’agit pour chacun de nous de remplir
notre vie humaine de la présence de Dieu et de son amour, donc de nous laisser
transformer à l’image du Christ. Notre vie humaine ne s’achève pas avec notre
mort. Célébrer la résurrection du Christ nous rappelle notre vocation à entrer
dans la vie éternelle. Cette vie du Royaume de Dieu ne constitue pas l’acte II
de notre vie humaine. Elle en est comme le prolongement et l’épanouissement
total dans la lumière de Dieu car la vie éternelle est déjà commencée ici-bas à
travers les vicissitudes de ce monde et les joies et les peines qui font notre
vie humaine.
Toute la
Bible est la longue histoire d’un Dieu qui appelle des hommes et des femmes à
écouter sa Parole et à la transmettre : d’Abraham aux apôtres en passant
par Moïse, David, les prophètes, Marie etc. Le mot vocation vient du verbe
latin vocare qui signifie appeler.
Regardons la vocation du prophète Isaïe. Elle nous révèle les chemins de la
vocation. Il voit dans un premier temps la gloire de Dieu. Il fait une
expérience forte de la présence de Dieu. Sa réaction humaine est celle de
l’effroi provoqué par la conscience de sa faiblesse et de son indignité : Je suis un homme aux lèvres impures, j’habite
au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Isaïe se sent solidaire d’un
peuple pécheur. Son humilité lui permet de recevoir le pardon : maintenant ta faute est enlevée, ton péché
est pardonné. Après la vision vient l’écoute de la voix divine : Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ?
En posant cette question, Dieu laisse le
temps et la liberté pour la réponse humaine. Isaïe répond : Me voici : envoie-moi ! Le prophète est
présenté à la foi comme messager de Dieu et apôtre de Dieu, c’est-à-dire envoyé
par lui en mission auprès des hommes. L’apôtre Paul utilisera la belle image
d’ambassadeur pour qualifier sa vocation : Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu
lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous
réconcilier avec Dieu (2 Co 5,20). Il serait passionnant de regarder une à
une toutes les vocations de prophètes. Concluons avec quelques mots à propos de
celle de Jérémie et celle d’Ezéchiel. Avant
même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu
viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les
nations. Avant même notre naissance Dieu pensait à nous et au don qu’il
nous ferait de notre vocation. La réaction de Jérémie est significative de
notre difficulté à répondre immédiatement « oui » lorsque nous
percevons clairement l’appel de Dieu : Ah
! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je suis un enfant !
Jérémie se sent incapable d’assumer cette mission mais Dieu le confirme dans sa
vocation : Ne dis pas : “Je suis un
enfant !” Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je
t’ordonnerai, tu le diras. Ne les crains pas, car je suis avec toi pour te délivrer
– oracle du Seigneur. Puis le Seigneur étendit la main et me toucha la bouche.
Il me dit : « Voici, je mets dans ta bouche mes paroles ! Répondre à sa
vocation suppose toujours d’éliminer la peur qui paralyse notre cœur. Combien
de fois tout au long de la Bible Dieu a-t-il dit à ceux qu’il choisit : Sois sans crainte, N’aie pas peur !
Cela est particulièrement vrai dans le récit de la vocation d’Ezéchiel : à
cinq reprises Dieu lui dit Ne crains pas.
Car la mission du prophète sera difficile, il est envoyé vers un peuple de
rebelles, un peuple qui ne voudra pas écouter sa parole : La maison d’Israël tout entière a le front
endurci et le cœur obstiné. Et voici que je rends ton visage aussi dur que leur
visage, ton front aussi dur que leur front. Comme un diamant plus dur que le
roc, ainsi je rends ton front. Ne les crains pas, devant eux ne t’effraie pas –
c’est une engeance de rebelles ! La vocation du prophète, homme de la
Parole de Dieu, est mise en valeur par une symbolique très forte. Dieu lui
demande d’avaler et de manger le rouleau d’un livre, celui de ses paroles pour
le peuple : « Fils d’homme,
remplis ton ventre, rassasie tes entrailles avec ce rouleau que je te donne. »
Je le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. Le verset 10 du
chapitre 3 décrit bien l’attitude de docilité qui est requise de notre part
pour accueillir notre vocation et la vivre : Fils d’homme, toutes les paroles que je te dirai, reçois-les dans ton
cœur, écoute de toutes tes oreilles.
En priant
en ce dimanche pour le don des vocations et surtout pour qu’elles soient reçues
positivement, nous pensons bien sûr aux plus jeunes, à ceux qui commencent leur
pèlerinage terrestre. Cela ne doit pas nous faire oublier que Dieu nous appelle
à tout âge et que c’est aujourd’hui que nous avons à vivre fidèlement la
vocation reçue dans notre enfance ou dans notre jeunesse. Epicure
disait qu’il n’est jamais ni trop tôt ni
trop tard pour prendre soin de son âme. En le paraphrasant, je dirais qu’il
n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour écouter l’appel de Dieu et y
répondre. Notre vocation se conjugue en effet au présent !
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