28/05/17
Jean 17,
1-11
Le dernier dimanche du temps de
Pâques se situe entre deux grandes fêtes : l’Ascension et la Pentecôte.
Chaque année la liturgie nous propose de méditer un passage de la grande prière
que Jésus adresse à son Père avant d’entrer dans sa Passion. La fin de cet
Evangile annonce déjà le mystère de l’Ascension : Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde,
et moi, je viens vers toi. Dans sa prière le Seigneur parle de la relation
qui l’unit à son Père et de la relation qui l’unit avec nous, ses disciples.
Avant de considérer ces deux relations, regardons ce que Jésus révèle de
lui-même à travers les paroles de sa prière.
Tu
lui as donné autorité sur tout être vivant. Avant même le mystère de
Pâques, Jésus, en tant que Fils de Dieu, reçoit du Père la royauté sur toute la
création. Nous retrouvons cette vérité avant l’Ascension dans la finale de
l’Evangile selon saint Matthieu : tout
pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Saint Paul reprendra lui
aussi cette affirmation dans ses lettres aux Ephésiens et aux Colossiens :
Dieu
nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu
dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses
dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.
Car
Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ,
lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix
pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.
Jésus est bien le nouvel Adam, le
roi de la création nouvelle. Dans sa prière, il rappelle sa divinité, son union
parfaite avec le Père : Et
maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès
de toi avant que le monde existe.
Nous voici donc au cœur de la
relation qui unit cet homme Jésus avec celui qu’il appelle son Père. Cette
relation unique n’a ni commencement ni fin, puisque cet homme est de nature
divine : Tout ce qui est à moi est à
toi, et ce qui est à toi est à moi.
Avant de mourir, Jésus prie pour
ses disciples, il prie donc par avance pour tous les chrétiens du monde, de
tous les temps et de tous les lieux. Ayant parfaitement accompli la mission que
le Père lui a donnée, les disciples ont pu mettre leur foi en lui : Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que
tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais
données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de
toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Etre chrétien, c’est donc beaucoup
plus que croire simplement en un Dieu créateur et père de toutes choses. C’est
croire que sur le visage de cet homme nommé Jésus resplendit la gloire même de
Dieu. Ce Jésus qui a souffert, qui est mort sur la croix et qui est ressuscité
d’entre les morts, est bien plus qu’un prophète, bien plus que le Messie, il
est l’éternel partenaire de gloire du Père dans le mystère de la sainte
Trinité.
Avant de quitter ses amis et
d’entrer dans sa Passion, Jésus leur révèle à travers sa prière le don qu’il
veut leur faire : Ainsi, comme tu
lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous
ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent,
toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Le don de
la vie éternelle ne commence pas pour nous après notre mort, avec ce que nous
appelons le Paradis, mais il commence dès maintenant, en particulier au jour de
notre baptême, en sachant que le don du baptême nous est fait chaque jour de
notre vie. Jésus nous dit que la vie éternelle consiste à le connaître et à
connaître le Père. La connaissance dont il s’agit ici n’est pas d’ordre
intellectuel, c’est la connaissance à laquelle nous avons accès si nous mettons
notre foi en Jésus et si nous l’aimons d’un amour qui réponde à son amour.
Cette connaissance est donc d’ordre pratique et descend jusque dans le concret
de notre existence quotidienne pour le transfigurer. D’où le lien que Jésus
fait entre l’amour qui nous attache à lui et l’obéissance à sa parole, la mise
en pratique de ses enseignements dans nos actes, nos paroles, nos pensées et
notre style de vie :
Celui
qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime.