L'Évangile de ce dimanche nous présente trois
enseignements du Seigneur Jésus. Le premier est donné à partir d’une réflexion
de Jean. Un homme chasse des esprits mauvais au nom de Jésus mais il ne fait
pas partie du groupe des disciples : « Nous avons voulu l’en
empêcher ». La réponse du Maître à son disciple est toujours d’actualité.
Elle nous rappelle que si Dieu agit dans et par son Eglise, son action et bien
sûr sa présence dépassent les frontières de l’Eglise catholique. L’Esprit de
Dieu est libre d’agir comme il le veut et quand il le veut : « Le
vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il
vient ni où il va : c’est la même chose pour celui qui est né de
l’Esprit ». En tant que catholiques nous ne sommes pas les propriétaires
exclusifs de Dieu ni les propriétaires de sa grâce et de sa vérité. Nous sommes
plutôt les serviteurs de son projet d’amour et de réconciliation pour tous les
hommes. Ainsi le qualificatif de catholique
a deux sens que nous devons nous garder de séparer. Le catholique c’est bien
celui qui a reçu la plénitude de la révélation divine, donc la vérité sur Dieu
et sur l’homme. Et en même temps c’est celui qui est ouvert à
l’universel : il sait que le Christ ressuscité, par son Esprit, permet à
des non-catholiques de participer à la vérité et à la grâce divines. Au lieu
d’en être jaloux, il s’en réjouit.
Le deuxième enseignement sur le don du verre d’eau
nous rappelle la solidarité qui doit exister entre chrétiens. Nous sommes les
membres d’un même corps. Cette solidarité, comme l’exemple du verre d’eau nous
le montre, ne consiste pas forcément à faire des choses extraordinaires. Elle
nous invite jour après jours à être attentifs les uns aux autres et à savoir
reconnaître dans tout chrétien une image du Christ lui-même. Cela n’est pas une
tache facile car nous sommes parfois très différents les uns des autres, et
cela pour de multiples raisons. C’est dans la famille, la petite Eglise, que
cet apprentissage doit commencer pour s’étendre ensuite au corps de toute
l’Eglise en passant par la communauté paroissiale. En notre temps il est une
solidarité que nous ne devons pas oublier, celle avec les chrétiens d’Orient
qui vivent dans des conditions difficiles et sont parfois persécutés à cause de
leur foi. Nous pouvons exercer notre solidarité par des organismes comme L’œuvre d’Orient ou encore L’Aide à l’Eglise en détresse.
Le troisième enseignement est sévère et il
concerne le scandale ainsi que ce qui nous conduit au péché. Il y a bien des
manières d’entraîner la chute d’un de nos frères dans la foi. Mais bien souvent
c’est à cause de notre manque de charité envers le prochain que nous pouvons
donner un contre-témoignage. Nous sommes en quelque sorte les porteurs de Dieu,
d’où l’importance de nos paroles et de nos actions. Il est nécessaire de
demander au Seigneur cette grâce de pouvoir refléter autour de nous sa bonté et
sa miséricorde tout en témoignant de sa vérité. « Si ta main t’entraîne au
péché, coupe-la… ». Bien sûr Jésus ne nous invite pas à l’automutilation.
Derrière ces images comprenons bien l’essentiel. Il est important de nous
connaître, de savoir où se trouvent nos faiblesses, nos tentations. Et ensuite
de nous séparer ou de nous éloigner de ce qui nous entraîne à commettre le mal.
C’est cela couper sa main, son pied ou arracher son œil. Heureusement nous
pouvons toujours compter sur la miséricorde du Seigneur quand nous regrettons
sincèrement nos péchés. Nous pouvons recevoir cette miséricorde dans le sacrement
de la confession et du pardon. Nos fautes peuvent donc être l’occasion pour
nous de progresser spirituellement. Elles nous aident à mieux nous connaître
ainsi que nos points faibles. C’est à l’Esprit Saint que nous pouvons demander
avec confiance la force et le courage nécessaires pour nous séparer de ce qui
nous entraîne dans la tentation. Par-dessus-tout c’est en étant des chrétiens
unis à Jésus par la prière et les sacrements que nous garderons toujours
vivante en nous l’espérance de devenir meilleurs.