Pâques
2022
Jean 20,
1-9
Le premier jour de la semaine, Marie
Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle
s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. C’est
avec ces simples mots que saint Jean nous rapporte le pèlerinage de Marie de
Magdala auprès du tombeau de Jésus juste avant l’aube, le premier jour de la
semaine. Le style de l’évangéliste est sobre et concis. Ce qu’il nous dit nous
invite à lire la première page de la Bible dans le livre de la Genèse, au
premier jour de la création. Le premier jour de Pâques est en effet à mettre en
rapport avec le premier jour de la création : Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la
lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la
lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut
un matin : premier jour.
Lorsque
Marie se rend au tombeau, ce sont encore les ténèbres de la nuit. Elles vont
bientôt disparaître pour laisser la place à la lumière d’un jour nouveau, celui
de la découverte de la résurrection, celui du commencement d’une nouvelle
création, d’une ère nouvelle dans l’histoire de notre humanité. Si bien que
pendant les premiers siècles on faisait commencer l’ère chrétienne non pas à
partir de la naissance de Jésus mais à partir de la date de sa mort sur la
croix et de sa résurrection. La mention des ténèbres nous renvoie aussi au
prologue de l’Evangile selon saint Jean : Dans le Verbe était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la
lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée… Le
Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. L’événement
de la résurrection (qui s’est déroulé dans le secret de Dieu sans aucun témoin
humain) révèle le triomphe de Jésus-Lumière sur les ténèbres dans lesquelles
notre existence humaine était plongée en raison de la puissance du mal. La
résurrection du Christ est en effet cet événement fondateur par lequel nous
sommes libérés et rendus à notre condition de fils et de filles de Dieu. C’est
par le baptême et par la foi agissant par
la charité que nous pouvons participer à ce triomphe de la lumière sur les
ténèbres et devenir nous-mêmes lumière pour nos frères les hommes. Ecoutons ce
que Paul dit aux chrétiens d’Ephèse : Autrefois,
vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ;
conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout
ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable
de plaire au Seigneur… Tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est
pourquoi l’on dit : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts,
et le Christ t’illuminera. Prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas
comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous
traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas insensés, mais comprenez bien
quelle est la volonté du Seigneur.
La joie
de Pâques ne peut être reçue que dans l’Esprit Saint. La joie de Pâques est
celle des créatures nouvelles ayant fait l’expérience de la re-naissance, ou
nouvelle naissance, le jour du baptême et dans la vie de foi et de charité.
Tout commence pour nous avec ce matin de la première Pâques où Marie découvre
le tombeau ouvert et vide et Jean, en voyant, croit le premier en la
résurrection du crucifié. Cette joie pascale nous ne pouvons l’expérimenter que
dans la mesure où nous nous engageons à la suite de Jésus sur son chemin de
lumière : bonté, justice et vérité. La
joie pascale se communique dans l’Esprit Saint à ceux qui croient en Jésus
vivant et à ceux qui mettent en pratique ses commandements. La joie
de Pâques est toujours en même temps spirituelle et concrète. Car l’Esprit de
Jésus ressuscité nous pousse à prier et à agir en témoins de la nouvelle
création. Comme nous l’enseigne Jésus, celui
qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres
ont été accomplies en union avec Dieu.
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