29/08/2021
Marc,
chapitre 7
L’évangéliste
saint Marc consacre la première partie du chapitre 7 de son Evangile à la
question de la pureté. Tout part du fait que les disciples de Jésus ne se sont
pas lavés les mains avant de manger. Ce qui scandalise les pharisiens qui
accusent les disciples de ne pas respecter la tradition des anciens. La
polémique qui les oppose à Jésus tourne donc autour des notions de pureté et de
tradition. La version liturgique de cette confrontation omet quelques versets.
Face à l’accusation des pharisiens le Seigneur cite le prophète Isaïe :
Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur
est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines
qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez
de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes.
A la
suite des prophètes Jésus prêche la religion du cœur, celle qui provient de
notre intériorité et qui nous met en communion avec Dieu. La tradition à
laquelle les pharisiens accordent tant d’importance a pour origine les hommes
contrairement aux commandements donnés par Dieu. Parmi les versets qui ont été
omis dans la version liturgique, le verset 13 nous rapporte une accusation
particulièrement grave de la part du Seigneur :
Vous annulez ainsi la parole de Dieu par la
tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même
genre.
Les
traditionnalistes, ceux qui ne jurent que par la tradition, trahissent
gravement la volonté de Dieu : ils placent au-dessus de la parole de Dieu
des traditions purement humaines.
Dans un
premier temps Jésus explique à la foule ce qu’est la véritable pureté :
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui
entre en lui ne peut le rendre
impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur.
Il ne
faut pas confondre la pureté rituelle et la pureté intérieure, celle du cœur. La
religion authentique, celle prêchée par les prophètes, est celle de la pureté
intérieure. Un homme injuste et infidèle aux commandements de Dieu aura beau
faire toutes les ablutions rituelles possibles, il demeurera dans son péché et
dans son injustice. Seule la grâce de Dieu et la conversion sont capables de
purifier le cœur de l’homme. En saint Matthieu, nous retrouvons dans la bouche
de Jésus cette distinction essentielle entre pureté extérieure ou rituelle et
pureté intérieure ou religieuse :
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens
hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette,
mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle,
purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne
pur. Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous
ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une
belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de
choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez
l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie
et de mal.
Après
avoir enseigné la foule sur la véritable pureté, le Seigneur s’adresse aux
disciples pour approfondir encore ce qu’il vient de dire :
Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le
rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées
perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du
dedans, et rend l’homme impur.
Nous ne
sommes pas sauvés par l’observance de traditions humaines ni par des
purifications rituelles. C’est toujours notre cœur qu’il s’agit de purifier et
de sanctifier. Et cela est hors de notre portée sans l’amour puissant et
miséricordieux du Seigneur. Ezéchiel avait bien annoncé cette sanctification
véritable à laquelle l’homme religieux aspire de toutes ses forces :
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai
en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous
donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous
marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles.
Seul
l’Esprit Saint, l’amour infini du Père et du Fils, peut créer en nous ce cœur
de chair sans lequel nous ne pouvons pas pratiquer la religion authentique.
Saint Paul décrit ainsi le fruit de l’Esprit dans le cœur des fidèles :
Amour, joie, paix, patience, bonté,
bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.
L’Evangile
de ce dimanche nous appelle à mettre notre confiance et notre espérance en Dieu
seul. Ne nous attachons pas aux traditions humaines, même religieuses,
incapables de nous transformer intérieurement. Ne soyons pas des
traditionnalistes comme les pharisiens d’autrefois ou encore comme les païens
attachés à l’observance scrupuleuse des rites, soyons des chrétiens fidèles
ayant comme unique lumière celle de l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ.
Demandons avec foi la grâce de l’Esprit Saint qui seul peut nous sanctifier et
nous permettre de donner de bons fruits pour la plus grande gloire de Dieu.
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