1er/08/2021
Jean 6,
24-35
Dans
l’Evangile de ce dimanche nous venons d’entendre cet appel de Jésus adressé à
la foule :
Travaillez non pas pour la nourriture qui se
perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle
que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son
sceau.
Cet appel
du Christ peut sembler contradictoire avec le commandement de Dieu qui nous
demande de travailler pour gagner notre pain quotidien : C’est à la sueur de ton visage que tu
gagneras ton pain. Et saint Paul reprend ce verset de la Genèse dans sa
deuxième lettre aux Thessaloniciens : Nous
apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien
faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet
appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront
gagné.
En fait
Jésus utilise le verbe « travailler » dans le contexte spirituel. Il
oppose la nourriture qui se perd à celle qui se garde jusque dans la vie
éternelle. Cette nourriture est un don qu’il veut nous faire. Il s’agit donc de
travailler pour obtenir et recevoir cette nourriture venue du Ciel. Dans la
mentalité juive Dieu lui-même en tant que créateur « travaille », ce
qui ne correspond pas à notre conception de Dieu. Au terme du premier récit de
la création dans la Genèse, l’auteur écrit : Dieu se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Le
Fils lui aussi « travaille » : Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il
fait jour.
La
question des auditeurs va permettre à Jésus de préciser ce que signifie pour
lui « travailler » au niveau spirituel : Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux
œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous
croyiez en celui qu’il a envoyé. »
La foule
a transformé dans sa question le travail pour la nourriture qui ne se perd pas
en travail pour les œuvres de Dieu. Dans sa traduction, Chouraqui rend ainsi la
réponse de Jésus : Voici le travail
d’Elohim : adhérez à celui qu’il a envoyé. Cela nous aide à comprendre
que par notre foi en Jésus, envoyé de Dieu, nous collaborons au travail même du
Père Créateur et Sauveur, à son œuvre de salut pour sa création. Le travail
spirituel qui nous est donc demandé est celui de la confiance donnée au Christ,
celui de l’abandon de nos vies et de nos personnes entre ses mains dans
l’acceptation de la volonté de Dieu.
Dans la
conclusion de notre page évangélique le Seigneur s’identifie au pain de vie.
Croire en lui, c’est donc aussi croire au don qu’il veut nous faire dans
l’eucharistie. Jésus est bien ce pain de Dieu, descendu du Ciel et qui donne la
vie au monde. Ici encore le mot vie est à prendre au sens spirituel comme celui
de travail : il s’agit bien d’une autre vie que la vie simplement
biologique. La vie spirituelle qui est vie éternelle. Et cette vie éternelle
commence déjà par le baptême et l’eucharistie chaque fois que nous croyons, que
nous espérons et que nous aimons comme le Christ nous a aimés.
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